Interview de Grégory Moore : Gérant au sein de Montségur Finance

Grégory Moore

Gérant au sein de Montségur Finance

Une de nos principales convictions, la société Bull

Publié le 05 Novembre 2010

Un secteur que vous appréciez particulièrement en ce moment est celui des SSII. Pourquoi ?
Le secteur des SSII est très lié à l'environnement conjoncturel. Pendant la crise, les sociétés du segment ont été très affaiblies du fait d'un ralentissement des prises de commandes au niveau mondial.
Mais à présent, ces mêmes sociétés ressortent renforcées après avoir cherché à restructurer l'ensemble de leurs activités dans leurs différents domaines de spécialisation comme le consulting, les services pour la maintenance des systèmes informatiques ou le développement de nouveaux savoirs faires avec de puissants calculateurs.

Les prises de commandes ont-elles reprises ?
Oui de manière importante. Bull a récemment annoncé ses résultats. Les prises de commande enregistrent une croissance à deux chiffres. Aux Etats-Unis les plus grandes valeurs liées au domaine des semi-conducteurs tels qu'Intel ou IBM ont également enregistré des prises de commandes importantes.

Quelles sont vos principales convictions ?
Bull fait partie des plus fortes pondérations de notre fonds. La ligne représente 5,65% de notre fonds qui contient 32 valeurs. Notre objectif de cours sur la valeur est de 4 euros à moyen terme et de 5 euros sur 18 mois.
Une nouvelle équipe dirigeante pilote la société depuis le rachat par Bull de la société Amesys spécialisée dans le homeland security (gestion sécuritaires et logiciels de connectivité). A la suite d'un avertissement sur les résultats opérationnels à attendre cette année annoncé au second trimestre 2010, le titre a baissé. Le marché attendait 35 millions d'euros, le group a fait état de 30 millions d'euros.
Cependant la société est positionnée sur des marchés en croissance. Elle a su démontré son savoir faire dans le niche des supercalculateurs et a en cela livré au CEA le troisième supercalculateur le plus puissant au monde. Qui plus est les chiffres du troisième trimestre sont bons et témoignent d'une synergie importante avec Amesys qui a été entière intégrée.

Nous sommes également investis sur des valeurs exposées à la recherche et le développement externalisé au travers d'Assystem et de AKka Technologies qui veulent se développer en Allemagne. Ces sociétés travaillent avec des acteurs importants dans le domaine de l'automobile, de l'aéronautique, ou encore du nucléaire. Ce sont des sociétés qui sont détenues par leurs fondateurs, Dominique Louis pour Assystem et Maurice Riccie pour Akka Technologies. Notre objectif de cours sur 12 mois sur Assystem est à 15 euros et de 18 euros pour Akka Technologies.

Quels sont les principaux risques sous jacents à ce secteur ?
De toute évidence la sensibilité à la conjoncture. Les SSII sont très dépendantes des commandes de leurs clients. Or ces derniers ont tendance à couper en premier leur budget consacré à ces SSII lors l'environnement économique se dégrade. Ceci étant, nous sommes de ceux qui ne croient pas qu'un scénario de double récession se concrétise.

Propos recueillis par Imen Hazgui