Interview de Stéphane Le Roux : PDG de Spineway (Alternext)

Stéphane Le Roux

PDG de Spineway (Alternext)

Nous ne sommes pas une 'MedTech' comme les autres

Publié le 21 Février 2013

Pouvez-vous nous présenter Spineway, la société que vous avez fondée il y a sept ans et qui a fait son entrée la semaine dernière à la Bourse de Paris (Alternext) ?
Spineway est une société indépendante qui conçoit, développe et commercialise des gammes d'implants et ancillaires chirurgicaux de pointe utilisés à tous les niveaux de la colonne vertébrale (lombaire, thoracique et cervicale). Nos produits répondent à 80% des besoins au quotidien des chirurgiens orthopédistes ou des neurochirurgiens en la matière. Au niveau mondial, ce marché est estimé à 9,5 milliards de dollars. Depuis notre création, nous avons enregistré une croissance d’environ 30% par an. La société a réalisé à fin septembre 2012 un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros pour un résultat net positif de 296 000 euros. Au 31 décembre 2012 le chiffre d’affaires s’élevait à 4,7 millions d’euros.

Pourquoi cette introduction en Bourse ?
Nous ne sommes pas une 'MedTech' comme les autres dans le sens où nos produits sont éprouvés, génèrent du chiffre d’affaires et du résultat depuis la création de l'entreprise. Jusqu’à présent, notre business model nous a permis de nous autofinancer. Même si nous consacrons une part importante de notre chiffre d’affaires à la R&D, nous ne sommes pas sur une technologie de rupture comme peut l’être Vexim (ndlr : un autre spécialiste de la chirurgie du dos, qui s’est introduit en bourse début 2012). Avec ce placement privé (ndlr : 4,9 millions d’euros levés auprès d’investisseurs institutionnels) et notre cotation sur Alternext, nous allons pouvoir accélérer sur les aspects de R&D et de commercialisation. Nous avons un certain nombre de produits à lancer et de nouveaux marchés à « conquérir », comme les Etats-Unis, la Chine et le Brésil, avec à la clé de fortes perspectives de croissance.

Quelle est la part des ventes réalisée à l’international ?
L’international représente 90% de notre chiffre d’affaires. C’était une volonté dès le départ de positionner la société à l’export, car mon associé et moi-même disposons d’une expérience de plus de 15 ans dans la commercialisation d’implants pour la chirurgie orthopédique au niveau mondial.

Sur le marché de la chirurgie orthopédique, vous êtes en concurrence avec des géants américains comme Medtronic, Johnson & Johnson, Stryker, et Zimmer. Comment faite-vous pour exister ?
L’offre de ces grands groupes est assez formatée et ils l’imposent grâce à leur force de frappe commerciale. Nous sommes plus agiles et adaptons en permanence notre offre aux besoins spécifiques de chaque marché, qu’il s’agisse des techniques opératoires, des canaux de distribution ou des modalités de remboursement des soins. Par ailleurs, nos marges sont serrées. Nous produisons en France à des prix tout-à-fait compétitifs grâce à un réseau de sous-traitants spécialisés depuis quarante ans dans l’usinage d’implants médicaux. C’est un savoir-faire français reconnu à l’international. Cela nous permet d’être compétitifs sur tous nos marchés.

Pourquoi avoir opté pour un placement privé plutôt que pour une offre ouverte au public ?
Le placement privé était plus compact et rapide. Il a été souscrit par des fonds d’investissements dont certains connaissent bien notre secteur. Mais ce n’est qu’une première étape. Nous n’excluons absolument pas d’ouvrir notre capital au public, bien au contraire. Nous attendons pour cela de franchir de nouvelles étapes dans notre développement. Nous avons la conviction d’avoir un énorme potentiel de croissance.

Propos recueillis par François Schott