Interview de Grégory  Wagemans  : Directeur financier d'Hologram Industries

Grégory Wagemans

Directeur financier d'Hologram Industries

Le marché semble avoir validé les termes de l'offre publique d'achat de Surys sur la société

Publié le 31 Juillet 2013

Vous avez publié lundi vos résultats semestriels. Pourriez-vous nous en faire un commentaire ?
Le premier semestre 2013 était attendu compte tenu de la forte visibilité que nous avons sur notre activité. Nous avions annoncé que nous serions un peu en dessous de notre plan de marche. Des commandes ont dû être décalées sur le deuxième semestre pour des raisons administratives. C’est un phénomène que nous avons déjà connu par le passé. Comme nous travaillons avec des entités gouvernementales, nous n’avons pas toujours la main sur le timing des commandes et des expéditions. Parfois les autorisations administratives ne sont pas obtenues dans les délais annoncés.

A quel niveau se situe le décalage le plus significatif ?

Au niveau du chiffre d’affaires. Compte tenu de notre fort levier opérationnel, un décalage de facturation se fait ressentir au niveau du résultat opérationnel courant.
La marge du premier semestre se situe à un niveau correct, d’environ 19%.

Quels ont été les éléments marquants du premier semestre ?
Nous avons continué à être affectés par la perte de notre principal client Motorola en 2012. Au-delà du démarrage moins rapide de l’activité que nous ne l’aurions souhaité, nous pouvons évoquer le rachat d’une nouvelle usine qui sera réaménagée pour augmenter nos capacités de production en 2014. Cette initiative est très importante car le budget consacré, de 12 millions d’euros en 2013, est très élevé par rapport aux investissements réalisés traditionnellement par le groupe (environ 3 millions d’euros chaque année). Le dernier fait marquant est l’offre publique d’achat lancée sur la société par Surys à un prix de 35 euros.

Où en est cette OPA à présent ?
L’Offre, qui se déroule sur une durée de 17 jours de bourse, devrait être close ce vendredi. Surys détenait déjà plus de 87 % du capital vendredi dernier. A cela, il faut ajouter 5 % des actions auto-détenues par la société. Il est notable qu’une grande partie des titres ont été apportés très rapidement. Le marché semble avoir validé les termes de l’offre et notamment le prix offert. Je ne saurais m’exprimer sur l’issue de la procédure, mais il apparait que tous les clignotants sont au vert. L’opération est d’ores et déjà considérée comme un succès.

Comment envisagez-vous la suite des évènements ?
Le second semestre devrait se caractériser par une activité plus dynamique qu’au premier. Nous pensons que les effets de décalage se résorberont.
La marge opérationnelle courante devrait s’améliorer. Notre objectif de parvenir à une marge supérieure à 20% sur l’année devrait être atteint.

Avez-vous donné d’autres prévisions que la marge ?
Il est compliqué de donner davantage de précisions.
Nous avons une visibilité sur le niveau d’activité minimum, qui est au moins comparable à celui réalisé l’année précédente. Cependant, nous avons des difficultés à évaluer ce que sera la performance commerciale, autrement dit la conversion en chiffre d’affaires sur l’exercice des nouveaux projets. En effet, nous ne maitrisons pas le timing du déclenchement des affaires sur lesquelles nous sommes positionnés.

Quels sont les principaux facteurs de risque que vous entrevoyez ?
La construction de la nouvelle usine est un défi industriel majeur. Au global, l’investissement pour ce projet est de 18 millions d’euros. Pour un groupe de notre taille, c’est un risque important.

Quels sont les segments dominants que stimuleront vos résultats ?
Nous ne devrions pas connaitre de rupture par rapport aux années passées. Le principal segment est celui des documents d’identité (passeport et cartes d’identité) qui reste très dynamique. Un autre segment qui devrait porter notre croissance est celui des billets de banque. Nous devrions générer un volume d’affaires qui représente plus du double de celui enregistré l’année dernière sur ce segment.

Un dernier mot pour vos actionnaires ?
La société a connu un bon parcours boursier. Elle a été cotée pendant 15 ans, mais sans jamais faire appel au marché. La situation est quelque peu différente à présent. L’offre faite aux actionnaires valorise la société sur des multiples deux fois supérieurs à la moyenne des marchés. Le multiple de rachat représente pratiquement quatre fois le chiffre d’affaires et plus de quatorze fois l’Ebitda 2012.

Propos recueillis par Imen Hazgui