Interview de Pierre Mestre : PDG d'Orchestra-Prémaman

Pierre Mestre

PDG d'Orchestra-Prémaman

Nous cherchons des investisseurs susceptibles d'accompagner le groupe Orchestra-Prémaman sur le long terme

Publié le 28 Septembre 2016

Orchestra lance une augmentation de capital de 30 millions d'euros assortie d'une cession de titres de 15 millions d'euros. A quoi va servir cette levée de fonds ?
Cette double opération vise d'abord à augmenter notre flottant, aujourd'hui très réduit, et à trouver des investisseurs susceptibles d'accompagner le groupe sur le long terme aux cotés de l'actionnaire majoritaire (la famille fondatrice Mestre et la famille Gotlib détiennent ensemble 90% du capital, ndlr). Les fonds levés renforceront la structure et la flexibilité financière de l'entreprise et serviront, à hauteur de 50%, à financer l’accélération de la croissance organique du groupe en France et à l’étranger via l'extension de notre réseau de magasins en Europe, l'équipement de nos bases logistiques et enfin le développement du canal internet qui ne représente encore qu'une petite partie de nos ventes.  Notre objectif est de passer de 560 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2015 à 1 milliard en 2019. Ce doublement sera rendu possible par notre croissance organique et par une politique d'acquisitions ciblées dans les pays où nous sommes déjà implantés (le groupe est présent dans une quarantaine de pays, ndlr) mais aussi sur de nouveaux marchés comme les Etats-Unis.

Quels sont vos projets aux Etats-Unis ?
Nous discutons avec le numéro un américain des articles de puériculture, Destination Maternity, qui dispose d'ores et déjà de 500 magasins et d'une part de marché de 45% aux Etats-Unis. Les procédures de due-diligence croisées sont toujours en cours et nous ne sommes pas, à ce jour, en mesure de nous prononcer sur l’issue des discussions relatives à un éventuel rapprochement entre les deux groupes. La levée que nous réalisons actuellement n’est pas destiné à financer cette opération éventuelle.

Quels sont vos arguments pour convaincre les investisseurs particuliers de souscrire à cette augmentation de capital ?
Même si le titre Orchestra, du fait de sa faible liquidité, est peu connu des investisseurs particuliers, nous revenons vers le marché avec de solides atouts. Orchestra existe depuis 21 ans et a toujours été rentable. Cette rentabilité a été amoindrie au cours des dernières années par le développement d'un nouveau concept de magasins 'grand format' et la diversification dans l'activité puériculture-maternité (le groupe était avant centré sur les vêtements pour enfants, ndlr). Nous avons ainsi réalisé trois acquisitions, deux en Belgique (Prémaman et Baby 2000), une en Suisse (Autour de Bébé). Ces sociétés ont été bien intégrées et nous avons aujourd'hui la taille critique en puériculture. C'est très important dans un marché qui donne la prime aux gros acteurs. Cela va nous permettre d'augmenter notre pouvoir de négociation avec les marques tout en développant nos propres marques. Ainsi, nous sommes bien positionnés pour générer au cours des prochaines années une forte croissance de notre chiffre d'affaires et de notre résultat (le bénéfice net part du groupe s'est élevé à 22 millions d'euros en 2015, ndlr).


Propos recueillis par François Schott