Interview de Stanley B. Stein : PDG d'ONI BioPharma

Stanley B. Stein

PDG d'ONI BioPharma

L’ouverture d’une filiale en Europe est une étape importante

Publié le 26 Janvier 2009

Pouvez-vous nous présenter brièvement votre société (son business plan, ses résultats chiffrés...) ?
ONI BioPharma est une société biopharmaceutique développant 4 lignes de produits : la Division Santé Grand Public, qui comprend aujourd’hui les produits Probiora3TM et EvoraPlusTM, destinés au marché de la santé bucco-dentaire, ainsi que le produit LPT3-04TM destiné au traitement du surpoids, la Division Diagnostic, la Division Antibiotiques et la Division Thérapie substitutive.

Fin 2008, ONI BioPharma a lancé la commercialisation de son premier produit EvoraPlusTM. Courant 2009, les autres produits de la division Santé Grand Public devraient également entrer en phase de commercialisation et généreront donc des recettes qui viendront financer le développement des autres divisions.

Quels sont vos principaux domaines de recherche ?
Notre portefeuille de produits en développement résulte des travaux de recherche de notre directeur scientifique, le Dr Jeffrey Hillman, qui est le fondateur d’ONI BioPharma et l’un des actionnaires majoritaires. Chercheur réputé, Jeffrey Hillman est diplômé de l’école de médecine dentaire de Harvard, d’où la focalisation de plusieurs de nos produits sur l’amélioration de l’hygiène bucco-dentaire, et a aussi toujours porté un très grand intérêt à la Recherche sur les maladies infectieuses et dans le cancer.

Parmi les autres produits développés figurent des antibiotiques révolutionnaires, une technologie permettant la synthèse d’antibiotiques et de 50 antibiotiques connexes, deux plateformes de diagnostic pour identifier de nouvelles cibles en vue d’une utilisation dans le diagnostic et le traitement de certaines maladies, et enfin la technologie SMaRT offrant un traitement à usage unique pour se prémunir à vie de caries dentaires.   

De combien de produits commercialisables disposez-vous ?
A ce jour, EvoraPlusTM  est commercialisé, cela via différents canaux : ventes directes, ventes indirectes et Internet. Nous avons d’ailleurs créé un site Internet dédié - www.evoraplus.com -  pour la commercialisation de ce produit, aux Etats-Unis dans un premier temps, puis à l’international.

Est prévu en 2009 la commercialisation d’EvoraPetTM, qui est la déclinaison de EvoraPlusTM pour les animaux de compagnie, et de notre premier produit pour le traitement du surpoids. Le principe actif d’EvoraPlusTM, appelé Probiora3TM, a par ailleurs été licencié pour son utilisation dans d’autres formulations commerciales.

Combien d’autres produits sont actuellement en phase de recherche ? À quel horizon seront-ils commercialisables ?
D’ici la fin 2009, ONI aura lancé au moins 25 nouveaux projets couvrant un très large éventail d’infections humaines et végétales, d’applications industrielles, de cancers et de maladies auto-immunes. Nous projetons par ailleurs de lancer notre premier antibiotique en 2013. Nous devrions enfin achever les essais cliniques de SMARTTM d’ici 3 à 5 ans et en lancer la commercialisation en 2013.

Vous venez de lancer la commercialisation de vos premiers produits grand public, le Probiora3. Vous êtes vous fixés des objectifs de vente ou de chiffre d’affaires sur ces produits en 2009 ?
Nous ne sommes pas en mesure de donner des informations précises à ce sujet pour le moment. En effet, s'agissant d'un produit nouveau, notre fourchette prévisionnelle peut grandement diverger et nous ne sommes par ailleurs pas autorisés à communiquer des données à caractère prospectif du fait de notre cotation,  aux États-Unis comme en France.

Toutefois, avec le lancement de notre marque maison Probiora3 connue sous le nom d'Evora, nous tablons effectivement sur un chiffre d'affaires substantiel en 2009. A cela viendront s’ajouter les revenus générés par la commercialisation dès le premier trimestre 2009 de Probiora3 pour les animaux de compagnie

Pourquoi avoir débuté votre cotation sur NYSE Alternext Paris ? Qu’en espérez-vous ?
Notre cotation aujourd’hui en France est le premier pan du déploiement de notre stratégie commerciale. Nous sommes en effet convaincus que l’ouverture  d’une filiale en Europe est une étape importante pour la commercialisation de nos produits dans un futur proche.

Au-delà de cet aspect commercial et de notoriété, nous n’excluons pas un jour de faire appel au marché en France ; dans ce contexte, le marché NYSE Alternext Paris nous a paru particulièrement adapté, du fait de l’accompagnement de la cotation par un listing sponsor, du fait aussi de la présence de nombreux investisseurs qualifiés et de notre intégration à l’indice NYSE Euronext Next Biotech.

Vous évoquez des implantations commerciales et de recherche au Mexique et en France. Pourriez-vous nous fournir davantage de détails concernant la France (type, taille, effectifs)?
Je suis désolée mais il est encore un peu tôt au stade actuel pour vous donner davantage de renseignements sur ce projet qui reste confidentiel.

A combien se montent vos investissements en R&D sur une année ?
Nous n’avons pas encore publié nos résultats au titre du quatrième trimestre mais avons enregistré des charges de recherche et développement de 1,5 million de dollars US au titre des 9 premiers mois de l’année 2008.

D’où proviennent vos revenus ?
Nous avons enregistré un chiffre d’affaires de 225 000 dollars US au titre des 9 premiers mois de l’année 2008. Ce chiffre reflète le montant que la NSF nous a accordé le 15 février 2008 au titre d’une subvention SBIR de phase II pour le développement pendant deux ans du programme DPOLTTM. Cette subvention fédérale permettra de financer les études de synthèse et d'essai de notre antibiotique phare, le MU1140. Cette subvention s'élève à 500 000 dollars US au total.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy