Interview de Michele Garufi : PDG de NicOx

Michele Garufi

PDG de NicOx

Nous espérons organiser à fin 2010 la préparation de la force de vente du Naproxinod destinée aux spécialistes (NicOx)

Publié le 01 Décembre 2009

Vous venez de lancer une augmentation de capital de 70 millions d’euros, qui correspond à la seconde tranche de la levée de fonds de 100 millions prévue initialement. Quels en sont les objectifs ?
Avec cette seconde tranche de notre augmentation de capital, nous souhaitons poursuivre la préparation du lancement du naproxcinod avec un partenariat dans lequel NicOx jouerait un rôle actif dans le cadre d’un accord de profit share (division de profits).

Nicox devrait ainsi être présent sur le terrain aux Etats-Unis grâce à une force de vente qui  ferait la promotion du naproxcinod auprès des spécialistes, notre partenaire ciblant les médecins généralistes...

La recevabilité du dossier de NDA du naproxcinod ayant été validée par la FDA, nous avons maintenant besoin de l’argent dans la mesure où nous devons commencer à préparer la dernière phase de pré-lancement, surtout du point de vue de la commande en matières premières.

Nous devons également continuer ce que nous avons déjà commencé de faire il y a deux ans, c’est-à-dire la sensibilisation des médecins aux problèmes de pression artérielle, ce que nous faisons avec notre équipe d’affaires commerciales aux Etats-Unis. Nous espérons par ailleurs organiser la préparation de la force de vente destinée aux spécialistes.

Cette levée de fond devrait donc nous permettre de lancer le produit avec un partenaire aux Etats-Unis, de faire grandir l’entreprise et de poursuivre tous les autres programmes de développement qu’il reste dans notre pipeline…

Le partenariat sur lequel vous comptez vous appuyer pour la commercialisation du naproxinod ne risque-t-il pas de freiner vos ambitions de devenir une véritable société pharmaceutique ?
Nous sommes en contact avec plusieurs sociétés qui ont déjà accepté le schéma que nous leur avons soumis. Certaines de ces sociétés souhaitent attendre d’avoir plus de précisions sur ce qui va figurer dans la notice réglementaire («label») du naproxcinod. Nous attendons pour cela la fin des discussions que doit avoir NicOx avec la FDA… 

La valeur du produit, son bénéfice futur, est généralement divisé à part égale, ou à peu près, entre les partenaires. Nous allons donc chercher l’équilibre entre l’argent que l’on demandera à la signature du partenariat, et la part de bénéfice que l’on demandera sur les ventes futures. Ce sont des calculs financiers très standards mais nous y tenons car nous souhaitons rester présents dans la commercialisation du produit. Donner seulement des royalties à la société partenaire ne permet pas selon moi de faire grandir la société. C’est la co-commercialisation de leur produit qui a permis à de petites sociétés de biotechnologie de grandir…

Dans le cas de NicOx, le naproxinod n’est pas seulement un produit destiné aux spécialistes. Nous ne pouvons pas nous reposer sur une petite force de vente, et il nous faut donc nouer une alliance pour avoir accès à la grande masse des médecins généralistes.

Un autre doute demeure concernant le feu vert de la FDA sur le naproxinod, ce qui doit également peser sur les discussions avec vos éventuels partenaires…
Les autorités américaines nous ont donné la date du 24 juillet, mais il arrive qu’il y ait des retards. L’important, c’est d’avoir l’autorisation pour lancer le produit.

Pour quand le dépôt du dossier pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché du naproxinod en Europe ?
Pour l’Europe, nous allons déposer le dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché (AMM) avant Noël. Ensuite, le processus est un peu long, d’autant plus si des questions se posent, cela peut donc prendre au moins une année…

Le Fond Stratégique d'Investissement (FSI) détient à ce jour 5,1% du capital de votre société. Le fond a fait part de son intention de souscrire à cette augmentation de capital à la hauteur de la totalité de ses droits et se réserve la possibilité de déposer une demande de souscription à titre réductible. Comment cette prise de participation pourrait-elle se traduire dans les faits, notamment au niveau du conseil d’administration ?
Nous le savions depuis le début, le FSI va suggérer à l’Assemblée générale des actionnaires de nommer un administrateur expert de notre industrie. Nous sommes très favorables à ce que quelqu’un d’expérience vienne nous accompagner dans notre parcours…

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

nicolas