Interview de Guy-Charles  Fanneau de la Horie : Directeur général de Neovacs

Guy-Charles Fanneau de la Horie

Directeur général de Neovacs

Les big pharma s’intéressent déjà beaucoup à nous en raison de nos résultats

Publié le 12 Avril 2010

Pourriez-vous nous présenter brièvement l’activité de Néovacs et les marchés que votre groupe vise ?
Neovacs est une société de biotechnologie spécialisée dans la recherche et le développement d’immunothérapies actives pour le traitement de maladies auto-immunes, inflammatoires et certains cancers. Nous avons développé une approche très originale qui vise à déclencher, grâce à l’injections de Kinoïdes®, nom de marque de nos produits, une réaction immunitaire chez les patients et cette réaction très spécifique va permettre l’apparition de molécules thérapeutiques (anticorps) sécrétées par l’organisme-même des patients. Il s’agit d’une véritable rupture par rapport aux thérapies actuelles qui consistent en l’administration aux patients de molécules thérapeutiques complexes fabriquées par méthodes recombinantes dans des bioréacteurs. Nous avons identifié plusieurs avantages pour notre approche : Une efficacité plus durable, une meilleure tolérance, un schéma de traitement plus simple avec 3 à 4 injections par ans contre 12 à 26 avec les traitements actuels et des coûts de revient largement inférieurs.

Nous avons actuellement trois produits en développement :
• Notre programme-phare, le TNF-K, vise le traitement des maladies liées au TNF telles que la Polyarthrite Rhumatoïde, la maladie de Crohn, le psoriasis. En 2009, ce marché représentait plus de 18 milliards de US$.
• Notre second programme qui vient de rentrer en clinique, l’IFN-K, vise le traitement du Lupus, marché estimé entre 3 et 5 milliards de US$.
• Notre troisième programme, le VEGF-K, vise le traitement de la Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age, principale cause de cécité dans les pays développés, qui frappe 2 millions de personnes dans ces pays, et de certains cancers. Ces marchés sont estimés entre 3 et 5 milliards de US$.

Pourquoi avoir décidé de faire appel au marché, en levant 11 millions d’euros ?
Nous faisons appel au marché pour financer le développement des deux premiers produits cités qui sont en phase d’étude clinique et également pour augmenter la visibilité de Néovacs auprès des sociétés pharmaceutiques et/ou de biotechnologie.

Dans son communiqué, votre groupe indique être aujourd’hui en mesure de présenter 3 candidats médicaments en phases avancées de développement, issus de sa technologie propriétaire Kinoïde® (le TNFα-K, l’IFNα-K et le VEGF-K). A quand les premières autorisations de mise sur le marché (et pour quels produits) ? Vous avez actuellement deux produits en phase clinique. Quels sont vos objectifs en matière d’essais clinique en 2010 ?
Pour le TNF-K et l’IFN-K, nous pensons pouvoir obtenir des autorisations de mise sur le marché (AMM) en 2014. Ceci est possible car nous nous adressons à des maladies graves, invalidantes voire mortelles pour lesquelles le besoin médical est encore très grand.

Dans le cas du TNF-K, nous cherchons à apporter une solution aux patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde qui ne répondent plus aux traitements actuels et sont donc dans une impasse thérapeutique. Des résultats positifs sur cette population-cible peuvent permettre d’obtenir une AMM conditionnelle, c’est-à-dire plus rapidement que normalement sous condition de poursuivre le développement clinique. Par ailleurs, ce produit vient d’entrer en Phase II dans cette catégorie de patients et devrait faire l’objet d’une autre étude de Phase II en 2010 dans le traitement de la maladie de Crohn, maladie dans laquelle nous avons obtenu des résultats très encourageants lors d’une étude de Phase I/II qui est encore en cours.

L’IFN-K débute une étude de Phase I/II dans le Lupus. Le lupus est une maladie très grave pour laquelle il n’y a pas eu de nouveau traitement depuis plus de 40 ans. Cette maladie donne droit à ce qui est appelé «Fast Track Registration» aux USA, ce qui signifie une procédure d’AMM accélérée.

Les résultats des différentes études décrites devraient être disponibles vers la mi-2011.

Avez-vous déjà eu des discussions avec de grands groupes pharmaceutiques pour assurer le développement de certains de vos traitements (essais cliniques, etc.)?
Les «big pharma» s’intéressent déjà beaucoup à nous en raison des résultats très encourageants que nous avons générés.  Nous sommes actuellement en discussion avec plusieurs d’entre elles et il est crucial, à ce stade, d’étayer ces discussions en poursuivant le développement de nos produits et en générant  de nouvelles données dans les études que nous allons financer avec les fonds levés lors de notre introduction en bourse.

Quelle sera votre stratégie de commercialisation (partenariats avec de grands laboratoires, création de vote propre force de vente, etc.) ?
Il est encore trop tôt pour prendre des décisions définitives sur ces sujets. Il semble néanmoins acquis que nous devrons nous allier avec un partenaire pour assurer les études cliniques de Phase III et la commercialisation du projet le plus avancé.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

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