Interview de Judith Greciet : Directeur général, BioAlliance Pharma

Judith Greciet

Directeur général, BioAlliance Pharma

Grâce à notre augmentation de capital, nous allons accélérer le développement de nos médicaments

Publié le 26 Septembre 2013

Présentez-nous BioAlliance Pharma pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore…

BioAlliance est une société française, cotée, qui se consacre depuis 15 ans au développement de médicaments en cancérologie. Nous sommes spécialisés dans les maladies orphelines, c’est-à-dire des pathologies qui concernent un nombre limité de patients et où il y a un besoin médical non satisfait très important.

Nous avons aujourd’hui deux médicaments très avancés en matière de développement clinique. Le premier, Livatag, concerne le cancer primitif du foie. C’est une maladie relativement rare en Europe et aux Etats-Unis, mais pas en Asie où il est lié à l’hépatite chronique. Ainsi sur 750 000 nouveaux cas par an, près de la moitié se déclarent en Asie. Nous estimons le potentiel de ce médicament à 800 millions d’euros par an.

Notre deuxième médicament s’appelle Validive et vise à prévenir la mucite
orale chez les patients atteints d’un cancer ORL. Là-encore, c’est un médicament sur lequel nous fondons beaucoup d’espoir, qui permet d’améliorer le traitement des cancers ORL en s'attaquant aux effets secondaires graves.

Où en êtes-vous du développement de ces produits ?

Livatag est en phase III, c’est—à-dire la dernière phase de développement clinique avant la mise sur le marché. L’étude qui porte sur 400 patients a démarré l’année dernière en France et nous avons obtenu l’autorisation de l’étendre à six autres pays européens cette année. Nous prévoyons d’ouvrir le recrutement aux Etats-Unis l’année prochaine. Les résultats sont attendus en 2016 pour une mise sur le marché en 2017-2018.

Validive est en phase II avec des résultats prévus en fin d’année prochaine. Là-encore, l’étude est internationale (Europe/Etats Unis) et elle nous donnera des indications déterminantes sur l’efficacité de ce médicament. Ce sera le principal catalyseur du groupe pour l’année 2014.

Quelles sont vos sources de revenus ?

Le chiffre d’affaires du premier semestre 2013 s’est établi à 845 000 euros. Il provient pour l’essentiel de royalties perçues sur les ventes de Loramyc/Oravig (antifongiques) dans le cadre des accords de licence passés avec nos partenaires. Au premier semestre, nous avons obtenu l’autorisation de mise sur le marché d’un autre produit de spécialité, Sitavig (herpès labial) pour lequel nous sommes en phase de recherche de partenaires. Ce sera une nouvelle source de revenus pour l’année prochaine.

Vous avez levé 8,4 millions d’euros lors d’une augmentation de capital en juillet. A quoi cette somme va-t-elle servir ?

Grâce à cette augmentation de capital, nous allons accélérer le développement de nos études internationales sur Livatag et Validive. La confiance qui nous a été témoignée par nos actionnaires nous permet d’avancer dans cette voie créatrice de valeur. Notre stratégie est d’optimiser le temps de développement et de trouver ensuite des partenariats pour commercialiser ces produits.

Avez-vous été approché par des laboratoires pharmaceutiques à la recherche de relais de croissance dans les biotech ?

Notre stratégie n’est pas de nous faire absorber mais de développer encore nos produits. Cela dit, nous ne contrôlons pas tout ! Ce que je peux dire, c’est que nous avons un capital très stable. Nos trois premiers actionnaires (ndlr : les fonds Financière de la Montagne, ING Belgique et IDInvest) détiennent environ 25% du capital. Le reste se répartit entre investisseurs institutionnels (40-45%) et petits porteurs (30%). Ces derniers bénéficient d’une liquidité importante pour le secteur biotech, puisque 80 000 actions sont échangées en moyenne chaque jour.

Propos recueillis par François Schott