Interview de Judith Greciet : Directrice générale d'Onxeo (ex BioAlliance)

Judith Greciet

Directrice générale d'Onxeo (ex BioAlliance)

2014 a été une année charnière pour BioAlliance

Publié le 01 Décembre 2014

Onxeo a lancé la semaine dernière une augmentation de capital de 41,6 millions d’euros ouverte au public. A quoi va servir cette somme ?
Cette augmentation de capital va nous donner davantage de flexibilité financière pour poursuivre et achever certains programmes de développement clinique et en démarrer d’autres. Le produit de l’émission servira notamment à élargir l’étude de phase III (dernière étape avant la commercialisation, ndlr) sur Livatag, notre candidat-médicament pour le cancer primitif du foie. Nous allons ouvrir de nouveaux centres de recrutement, augmenter le rythme de recrutement et ainsi optimiser la durée de dont les premiers résultats sont attendus fin 2016/début 2017. Nous sommes par ailleurs en train de préparer les éléments nécessaire à la mise en place de l’étude de phase III de notre deuxième produit, le Validive (mucite sévère orale), suite aux résultats positifs de la phase II annoncés fin octobre. Le démarrage de cette étude devrait avoir lieu au second semestre 2015. Nous prévoyons également de réaliser une étude de phase III en Europe pour Beleodaq (produit déjà commercialisé aux Etats-Unis dans le traitement du lymphome à cellules T périphérique, ndlr).

Le prix de souscription de 4,5 euros fait apparaître une décote de 29% sur le cours de l’action avant l’annonce de l’opération. Pourquoi consentir un tel rabais ?
C’est un niveau proche des standards pour une opération avec maintien du DPS. Du reste il s’agit d’une opération très sécurisée puisque nous avons environ 38 millions d’engagements de souscription, à titre réductible et irréductible, de la part d’investisseurs institutionnels. Notre actionnaire de référence Financière de la Montagne s’est ainsi engagé à souscrire à hauteur de 13,5 millions d’euros, dont une conversion en actions d’un prêt de 10 millions d’euros. Par ailleurs nous avons des engagements de la part de deux nouveaux investisseurs, les fonds néerlandais Nyenburgh (5 millions) et le fonds américain Capital Ventures International (20 millions). Ce dernier est un spécialiste reconnu des sociétés biotech. Nous avons cependant tenu à faire une offre ouverte au public afin de permettre à nos actionnaires et d’éviter ainsi d’être dilués

Comment se déroule la commercialisation du Beleodaq aux Etats-Unis ?
Suite à l’autorisation de mise sur le marché, obtenue début juillet, notre partenaire Spectrum Pharmaceuticals a démarré la promotion du produit début août. Les ventes sur les premières semaines (août-septembre, ndlr) ont atteint environ 2 millions de dollars. Nous percevons des royalties sur ces ventes. Nous avons par ailleurs reçu un paiement d’étape de 25 millions de dollars, fin novembre, conformément aux accords passés avec Spectrum. Grâce à ce paiement, ainsi qu’avec le produit de l’augmentation de capital en cours, notre trésorerie qui était de 20,7 millions à fin septembre va se trouver significativement renforcée, nous donnant une plus grande flexibilité pour accélérer notre développement.

Après avoir décollé en début d’année, l’action Onxeo cède du terrain depuis six mois. Craignez-vous que les investisseurs se détournent du secteur biotech, jugé trop risqué ?
2014 a été une année charnière pour BioAlliance, devenue Onxeo en août, avec un tournant stratégique fort, des avancées majeures sur le développement de nos programmes clés et l’élargissement de la société par l’acquisition de Topotarget. Cette augmentation de capital va nous permettre de poursuivre cette montée en puissance, en accélérant et élargissant notamment les programmes de développement qui constituent le socle de valeur de la société. Nous sommes convaincus que ce ‘newsflow’ positif se traduira en 2015 sur le cours de notre action, et renforcera sa valeur, qui a déjà bien évolué sur les dernières années (ndlr : le cours a doublé sur les trois dernières années).

Propos recueillis par François Schott