Interview de Jean-Paul Ansel : PDG de Diagnostic Medical Systems (DMS)

Jean-Paul Ansel

PDG de Diagnostic Medical Systems (DMS)

Une vingtaine de pathologies pourraient être détectées en soufflant simplement dans un smartphone

Publié le 02 Novembre 2015

DMS a publié un chiffre d’affaires de 24,7 millions d’euros sur les neuf premiers mois de l’année, en hausse de 80% sur un an (+36% à périmètre comparable). Comment s’explique ce rebond ?
Globalement, l’accélération de notre activité est liée à la croissance très dynamique sur notre périmètre historique en radiologie et ostéodensitométrie, +54% sur le seul 3ème trimestre, et à l’apport de nos récentes croissances externes Alpha Mos et AXS Medical. Cette performance est d’autant plus solide que notre chiffre d’affaires n’intègre pas encore les effets de l’extension mondiale récente de notre contrat avec Carestream pour la commercialisation de salles de radiologie. Ce partenariat devrait générer progressivement des revenus significatifs à compter de 2016. La forte progression de nos revenus en radiologie est liée à la reconnaissance par le marché de nos tables, après un renouvellement en profondeur de notre gamme. Notre table Platinum, lancée en 2011, est aujourd’hui considérée comme la plus avancée du marché. C’est ce qui nous a également permis de conclure, début 2015, un partenariat de commercialisation avec Toshiba portant sur le marché européen. Nous sommes donc sur une tendance haussière de notre chiffre d’affaires, nettement supérieure à la croissance du marché.

Vous avez creusé votre perte opérationnelle au premier semestre, à 1,1 million d’euros. Quand prévoyez-vous un retour à la rentabilité ?
Nous avons amélioré notre résultat sur nos activités historiques au 1er semestre, en dépit de la poursuite d’importants efforts de R&D et de marketing qui commencent à porter leurs fruits. L’accroissement de la perte est donc lié à l’intégration de sociétés encore en voie de redressement au sein de notre périmètre de consolidation. Compte tenu des succès commerciaux enregistrés cette année, nous prévoyons d’être rentables sur l’exercice 2016. Nous poursuivrons par ailleurs nos investissements afin d’accélérer notre croissance, notamment sur le marché américain.

Vous avez entrepris une diversification de vos activités depuis un an, avec le rachat de plusieurs sociétés technologiques : Stemcis, AXS Medical et Alpha Mos. Quel impact ces acquisitions vont-elles avoir sur votre chiffre d’affaires et vos bénéfices ?
En juillet 2015, nous avons annoncé l’acquisition d’AXS Medical, spécialiste de l’imagerie stéréo-radiographique et de la modélisation 3D appliquée à l’orthopédie. Cette acquisition permet à DMS de se positionner en leader en matière de modélisation 3D appliquée à l’ostéodensitométrie et à la radiologie. Par ailleurs, nous avons annoncé en août 2015 le projet d’acquisition de Stemcis, une biotech innovante spécialisée dans les solutions médicales pour le traitement de nombreuses pathologies : chirurgie plastique, médecine régénérative, etc. Elle offre un fort potentiel de développement sur le marché porteur de l’esthétisme, car elle constitue la seule solution alternative naturelle, efficace, et à un prix équivalent, aux traitements à base de botox, acides hyaluroniques ou silicone. La société développe aussi actuellement un dispositif innovant pour le traitement de l’arthrose, dont la mise sur la marché à horizon 3 ans, à l’issue des essais cliniques, pourrait être une source de revenus importante pour notre groupe.

En quoi consistent les activités de la société Boydsense que vous avez créée en mars dernier dans la Silicon Valley, à Palo Alto ?
Cette société vise à intégrer les technologies d’Alpha Mos dans les appareils mobiles (smartphones, tablettes) afin d’établir le diagnostic de certaines pathologies par voie respiratoire. Nous en avons identifié une vingtaine, qui pourraient être ainsi détectées simplement en soufflant dans son téléphone. Nous avons déjà déposé des brevets mais nous devons encore investir en R&D pour mettre au point des capteurs capables d’identifier les molécules avec la précision requise. Nous discutons actuellement avec des investisseurs et des industriels afin d’en accélérer le développement. Nous espérons pouvoir équiper un premier appareil de cette technologie d’ici trois ans probablement.

Quel sentiment vous inspire votre parcours boursier récent ?
Sur les six derniers mois, le titre DMS progresse d’environ 30%, une évolution raisonnable mais qui semble toutefois largement en deçà de nos performances commerciales, que nous venons d’évoquer, et de nos perspectives de développement. Notre titre demeure très volatile. Cela dit les actionnaires de long terme, dont je fais partie, sont convaincus que les performances opérationnelles à venir ainsi que les nouvelles perspectives de la société vont permettre de revaloriser à terme l’action.

Propos recueillis par François Schott