Interview de Stéphane Romanyszyn : PDG d'Entreparticuliers.com

Stéphane Romanyszyn

PDG d'Entreparticuliers.com

Nous avons une trésorerie de guerre et nous sommes à l'affût

Publié le 06 Février 2008

Votre chiffre d’affaires 2007 s’inscrit en forte hausse de 64%, à 14,8 millions d’euros. Quels ont été les moteurs de cette croissance ?
Ils sont multiples. Alors que les transactions immobilières restent stables, la tendance à la désintermédiation se fait de plus en plus sentir.

Qu’ils soient vendeurs ou acheteurs, les particuliers, préfèrent aujourd’hui réaliser leur transaction immobilière en directe plutôt que de devoir traiter avec une agence qui prendra 5% de commission au passage.

Le taux de pénétration d’Internet, toujours en progression, joue également en notre faveur. Tout porte à croire que le support Internet va l’emporter sur le papier dans un avenir proche.

Nous profitons également du bouche-à-oreille. Et nos investissements publicitaires nous rendent très visibles.

Peut-on avoir une idée de vos investissements marketing ?
Ils sont calibrés en fonction notre chiffre d’affaires. En 2006, ils représentaient 19% de notre chiffre d’affaires. En 2007, nous avions prévu de consacrer 25% de notre chiffre d’affaires à la publicité. Nous sommes légèrement en dessous de nos prévisions. Et en 2008, nous ne dépasserons pas les 28%.

La progression certaine de notre chiffre d’affaires nous permet d’avoir des budgets publicitaires toujours plus importants et d’investir des médias de plus en plus puissants. En 2008, notre plan média intègrera TF1.

Comment se présentent les résultats de l’exercice ?
Ils ne sont pas encore communicables ; ceci étant, ils suivent la même tendance que ceux publiés au premier semestre… Je dirais même en amélioration.

Quelles sont vos perspectives pour 2008 ?
Nous voulons continuer à dégager une croissance organique soutenue. Notre objectif étant  de capter 50% des transactions de ventes immobilière entre particuliers à horizon 2010.

Parallèlement, nous réfléchissons à des axes de diversification complémentaires : le développement de nouvelles rubriques au sein du site (comme la location saisonnière) ; la duplication de notre modèle à l’international sur trois pays que nous avons identifiés, à savoir l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne. Ces pays ont des similitudes avec le marché français.

Quant aux perspectives de croissance externe, je pense que dans les deux ans à venir, il va y avoir pas mal de consolidation dans le domaine des petites annonces. Nous avons une trésorerie de guerre et nous sommes à l’affût.

Elle se monte à combien, votre trésorerie de guerre ?
Aujourd’hui, elle est aux alentours de 14 millions d’euros, placée en Sicav monétaires ; elle n’est donc pas exposée.

Quel regard portez-vous sur le marché de l’immobilier en ce début d’année ?
Je suis très confiant au regard de notre indicateur mensuel diffusé librement sur notre site.

Nous sommes très sensibles au volume de biens qui se présente chaque mois sur le marché. Nous avons eu une petite frayeur au mois de décembre : en général, il y a entre 45 000 et 50 000 biens qui se présentent sur le marché, mais en décembre, ce chiffre avait chuté à 29 000 biens mis en vente.

En janvier, nous observons un rebond : nous sommes à environ à 50 000 nouveaux biens, ce qui représente une hausse de 17% par rapport à janvier 2007.

Il ne faut pas oublier que les vendeurs vendent souvent pour racheter, ce qui est plutôt rassurant pour la première partie de 2008.

A l'échelle nationale, les prix ne baissent plus. Cela dit, les prix baissent encore dans certaines régions comme le Nord et le Sud-Ouest, et augmentent dans l’arc méditerranéen et l’Est. Le Sud, on comprend, mais l’Est… Faut-il y voir un effet TGV ?
Incontestablement, je pense. Les villes comme Strasbourg ou Nancy étaient à quatre heures de train ou de route…, ce n’était pas très pratique. Aujourd’hui, le TGV favorise une plus grande mobilité.

Et enfin, le dernier mot pour vos actionnaire…
Nous avons été un peu chahuté comme tout le monde ces dernières semaines. Mais quand on voit nos résultats, nos perspectives et la valeur du titre…, les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Propos recueillis par Marjorie Encelot