Jean-François Boucher

Le chiffre d’affaires a crû de 7,3% et le résultat opérationnel de 23,8%. Quels ont été les moteurs de la croissance ?
La croissance a progressé plus fortement que celle du marché pour les magasins de notre réseau. Le chiffre d’affaires consolidé a progressé de 455,8 millions d’euros en 2006 à 489,2 millions d’euros cette année, soit une progression de plus de 7%.

Nous avons commencé un travail de fonds, depuis un certain temps déjà, qui commence à payer. De plus, le marché a été bon ce qui nous a permis de porter notre croissance. Un certain nombre d’éléments avait déjà été engagé, en termes de développement et d’agrandissement de magasins.

D’un autre côté, le travail engagé sur nos magasins intégrés, les arbitrages, continuent de payer. Il y a également un travail continu sur les recettes de la centrale qui a permis d’obtenir les résultats qui ont été annoncés.

Pensez-vous que la crise économique impactera les résultats 2008 ? Une hausse des coûts est-elle à prévoir ?
Non, nous envisageons une année 2008 qui continuera à croître tant en chiffres d’affaires qu’en résultat net tout en additionnant une plus value de 14 millions d’euros qui est la résultante de la cession de l’Immobilière. Egalement, nous comptons améliorer la rentabilité de nos magasins intégrés.

Comment le groupe compte-t-il se positionner par rapport à ses concurrents ?
Le marché du bricolage en France a connu une progression de 3 ou 4% sur les cinq ou six dernières années. J’envisage une continuité dans la hausse de ce marché qui est en pleine croissance.

Sur les trois derniers mois de l’année, il y a eu, certes, un ralentissement de la croissance avec d’ailleurs une légère baisse aux mois de décembre et de janvier. Comme tous les marchés, il n’y a jamais de croissance continue, il y a des hauts et des bas.

La tendance lourde dans laquelle s’inscrit celle du marché sera notamment portée par un certain nombre d’éléments à commencer par cette attirance vers les produits décoration soutenus par toutes ces émissions télévisées (D&CO, Teva Déco etc.).

Il y a aussi une volonté gouvernementale qui consiste à augmenter le nombre de propriétaires en France. Enfin, l’engouement pour l’environnement portera le marché avec des produits permettant des économies d’énergie et des produits d’isolation.

Quel est l’impact de l’effet de change euro/dollar sur les résultats ?
L'impact en 2007 est de 1,2 millions d'euros dont 0,9 millions d'euros seront récupérés en 2008.

Comment faire face au mécontentement de certains franchisés qui rejoignent la concurrence ?
Dans un réseau d’indépendants, il y a toujours des personnes qui sont satisfaites et d’autres moins. C’est la vie naturelle de tout réseau d’indépendants. Mr. Bricolage n’est pas victime de ce phénomène de manière excessive ou très supérieure à d’autres enseignes.

La cession de la filiale Immobilière à Icade a été finalisée en octobre. En quoi cette opération répond-elle à la stratégie du groupe ? Et quelles seront les conséquences de celle-ci sur les comptes de la société ?
Concernant la stratégie du groupe, nous avions vocation à ne pas consacrer nos capacités d’investissement sur de l’immobilier mais bien au contraire de les consacrer à de l’acquisition et de l’exploitation de magasins. C’est dans ce cadre là que nous avons réalisé cette opération avec notre partenaire qui a par ailleurs un réel savoir-faire sur cette partie immobilière.

On constate qu’entre les loyers qui vont augmenter et les amortissements qui vont baisser, ainsi que les frais financiers, cet impact va être positif dans les comptes de 2008, de 0,5 millions d’euros sur le résultat net annoncé.

Quelle est la stratégie du groupe concernant le développement à l’international ?
Cette stratégie consiste à se développer dans des zones géographiques précises et clairement définies que sont les pays d’Europe de l’est et du pourtour méditerranéen. Nous souhaitons continuer à accélérer notre développement, c’est pourquoi nous envisageons 11 à 13 ouvertures en 2008.

Quels sont les moyens mis en œuvre pour atteindre l’objectif de devenir le troisième groupe  français ?
Il y a trois axes pour cela. Le premier est de nous donner les moyens d’accélérer la croissance tant en France qu’à l’international. Deuxièmement, on travaillera sur l’amélioration de la performance de nos magasins intégrés et enfin on continuera à augmenter les recettes de la centrale.

De nouvelles ouvertures de magasins sont-elles à prévoir ? Dans quelle(s) région(s) ?
Des ouvertures sont prévues dans toutes les régions ou presque. Mr. Bricolage a un maillage assez important. Près de 20 ouvertures de magasins sont prévues ainsi qu'une vingtaine d'agrandissements ou transferts.

En termes de m2, nous envisageons un accroissement de surface de 55 000 m2 sur le territoire français et de 35 000 m2 à l’international.

Un dernier mot pour les actionnaires ?
Je souhaiterais leur dire qu’ils peuvent avoir confiance. Nous avons une volonté clairement affichée de nous développer, d’accélérer et d’augmenter notre croissance et notre rentabilité pour l’année 2008 et les quatre années à venir.

Propos recueillis par Amine Wakrim