Interview de Patrick Maniquet : PDG de Green Energy Four Saisons

Patrick Maniquet

PDG de Green Energy Four Saisons

Nous devrions doubler notre CA sur l’exercice 2010, à 25ME

Publié le 03 Juin 2010

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre société, Green Energy Four Seasons (GE4S) ?
Le projet de développer le marché du photovoltaïque en Belgique, et surtout dans la partie francophone, est né suite au lancement, début de 2008, du plan Solwatt qui permettait à des particuliers d’investir dans des solutions photovoltaïques avec beaucoup d’avantages : crédit d’impôt sous forme d’une prime de 3500 euros, et obtention de certificats verts (en France, cela correspond en gros au rachat de l’électricité par EDF).
Je me suis d’abord appuyé sur l’expérience de la société historique du groupe, «Les Vérandas 4 Saisons», fondée en 1985, pour créer cette filiale. Green Energy 4 Seasons est spécialisée dans le domaine des énergies renouvelables et plus spécialement dans l'importation, la distribution et l'installation de produits panneaux solaires photovoltaïques.
Nous avons profité de la défiscalisation TEPA pour solliciter les assujettis à l’ISF afin de lever 2,5 millions d’euros. L’opération s’est faite en trois fois et a pris fin en mars dernier.

Vous adressez-vous uniquement aux particuliers ?
Notre activité est principalement basée sur une vente vers le particulier, mais aussi vers le secteur industriel, comme le secteur agricole. Nous avons par ailleurs créé une filiale, GM Energie, qui va développer l’activité de négoce international. Nous disposons à ce jour de plus de 3 millions d’euros qui vont nous permettre de développer la distribution de panneaux à travers l’Europe.

Quels pays visez-vous ?
Nous sommes présents dans de nombreux salons européens, notamment en France qui reste notre marché prioritaire. Cela dit, nous nous intéressons à tous les marchés qui vont démarrer dans le photovoltaïque…

Quel est, schématiquement, votre business plan ?
Nous souhaitons être perçus comme un distributeur de panneaux solaires que nous achetons en Asie, en containers. Nous dégageons donc notre marge en revendant, par petites quantités, des panneaux achetés par palettes. Actuellement dans ce marché, les principaux industriels européens –les Allemands suivis des Espagnols- sont ceux qui souffrent le plus de la concurrence asiatique. Nous avons donc voulu nous positionner dans une activité où il y a peu d’investissement industriel, avec une rentabilité immédiate. Nous avons d’ailleurs été rentables dès la première année…

Quelles sont les perspectives offertes par votre marché ?
Il est clair que sur le marché du photovoltaïque, tout reste à faire puisque l’énergie photovoltaïque représente 0,1% de toute l’électricité produite dans le monde. Nous nous dirigeons donc vers une révolution qui va permettre à tous les pays de prendre conscience qu’il faut aussi faire de l’énergie verte avec le soleil. Parmi les marchés qui se développent, outre l’Allemagne et l’Espagne, il y a maintenant l’Italie, la Tchécoslovaquie et la Grèce, ainsi que des marchés inexploités dans des pays de l’Est de l’Europe comme la Roumanie, la Bulgarie et la Hongrie. Dans ces derniers, il y aura bientôt des incitations visant à promouvoir ces énergies et nous voulons y être présents pour en profiter.

Avez-vous des objectifs chiffrés ?
Nous devrions doubler le montant de notre CA, donc atteindre près de 25 millions d’euros sur l’exercice 2010 (clos en janvier 2011), mais ce qui compte vraiment c’est la rentabilité : nous avons prévue en année deux, autour de 2 millions d’euros de bénéfice net, mais je pense que nous serons au-dessus… Nous avons fait 8% net de rentabilité la première année, nous venons de faire 12% net après impôts, et nous pensons être encore au-dessus l’an prochain.

A quoi vont servir les fonds levés par l’AK sur Euronext… Pourquoi une IPO sur Alternext et pour quand ?
Nous avons bien conscience que le marché libre français est un passage obligé pour aller sur des marchés règlementés. Cela étant, nous n’avons pas l’intention de rester longtemps sur ce marché, parce que je pense que la bonne croissance de notre CA et le secteur sur lequel nous sommes, offrent des perspectives importantes.
Au total, nous n’avons pas fixé de date, mais nous envisageons cette opération au troisième trimestre. Il n’y a pas de priorité absolue, notre objectif étant de rechercher un peu de dette pour moins nous diluer. Je pense qu’une fois nos résultats connus, au mois de mai 2011, nous devrions dégager une progression très importante de notre CA, et nous pourrons montrer que notre concept de tiers investisseur est intéressant : il s’agit de notre troisième métier, qui consiste à investir sur le toit des particuliers à raison de plus ou moins 5 kilowatt produits.
L’objectif est donc d’installer des panneaux solaires pour une somme dérisoire -2500 euros payés par le client sur 26 600 euros-, en échange de la rétrocession des certificats verts. Dans le détail, nous visons 600 installations en 2010, ce qui représente un CA de l’ordre de 15 millions d’euros que nous allons quasi intégralement financer avec nos fonds propres et l’aide de partenaires financiers, publics et privés, belges. Cela nous apportera un revenu récurrent pendant 15 ans.
Enfin, d’ici 4-5 ans, nous espérons dégager une rentabilité de plus de 20% de l’investissement de rendement.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

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