Interview de Gauthier Picquart : PDG de RueDuCommerce

Gauthier Picquart

PDG de RueDuCommerce

Nous avons prévu d’atteindre la rentabilité sur la galerie marchande dans un délai de deux ans depuis son lancement

Publié le 03 Décembre 2007

Pour le second semestre consécutif, RueDuCommerce affiche un RN positif. Je voulais revenir sur les éléments qui ont contribué à ce retour à la rentabilité...
Les éléments principaux qui ont contribué au retour à la rentabilité, c’est une augmentation sensible de la marge brute sur la vente de produits high-tech, notre métier historique. Elle est passée de 12% l’année dernière à 14,5% cette année.

Nous avons également travaillé la maîtrise de nos coûts de manière à avoir une croissance forte de notre chiffre d’affaires (croissance de près de 18% sur le semestre).

Comme vous l’avez dit, votre marge brute s’inscrit en hausse (+36%). Quels ont été les moteurs de cette amélioration ?
Ils y a des familles fortes de produits qui ont poussé le chiffre d’affaires cette année (écrans plats, GPS, etc.). Il ne s’agit pas non plus que d’une question de produits, mais c’est aussi une question d’organisation.

L’amélioration de la marge brute s’est également faite par l’amélioration de nos conditions d’achat.

Et puis, cela vient aussi du fait que nous développons des activités annexes autour de la vente pure du produit high-tech, qui sont notamment des prestations de services et aussi des activités de régie publicitaire.

La galerie marchande est certes un peu jeune, elle a quatre mois, mais est-il possible d’avoir une idée de l’activité des ventes ?
Nous avons aujourd’hui plus de 210 marchands qui ont rejoint la galerie et qui sont satisfaits de la mise en place. Nous avons également plus de 210 000 produits qui sont présents sur le site.

Nous sommes sur une trend qui est conforme à ce que nous avions prévu au moment du lancement en juin. Bien sûr, il reste encore du travail parce que quatre mois c’est très jeune, même dans l’Internet.

Nous devrions avoir de bonnes nouvelles à annoncer dans les mois qui viennent, concernant notamment nos partenariats avec les marchands.

D'ici fin mars, notre objectif est d’atteindre les 300 marchands et nous devrions y arriver sans souci.

A court terme votre objectif est effectivement d’atteindre les 300 marchands, maintenant concernant le long terme… Vous avez dit vouloir vendre sur RueDuCommerce tout ce qui est à vendre sur Internet. Vous pensez à quoi notamment, tout en sachant que vous vendez déjà dans de nouveaux secteurs comme l’électroménager, la mode, la beauté, la maison ?
Il y a beaucoup de secteurs d’activité sur lesquels nous ne sommes pas encore présents.

Nous pouvons bien sûr entrer sur l’alimentaire avec des produits standardisés, mais aussi, pourquoi pas, avec du produit local ou artisanal.

Nous pouvons aussi entrer sur le marché de l’automobile, de l’hôtellerie, du sport, des produits d’occasion…

Il y a énormément de secteurs d’activité et l’objectif pour nous c’est de dire : un consommateur qui souhaite acheter un produit a pour réflexe d’aller voir sur RueDuCommerce.

La galerie marchande a pesé sur ces semestriels. Elle pèsera encore en 2008. A partir de quand estimez-vous qu’elle ne pèsera plus sur vos semestriels ?
Nous avons prévu d’atteindre la rentabilité sur la galerie marchande dans un délai de deux ans depuis son lancement.

Elle pèsera pour environ 3 millions d’euros de dépenses cette année, elle devrait compter pour 2 millions l’an prochain et nous devrions gagner de l’argent sur l’exercice suivant.

Les frais de personnel ont augmenté de 27,5%. Cette hausse est-elle appelée à se poursuivre en 2008 ?
Ces frais sont appelés à grandir, notamment sur la partie marchande puisqu’une partie des investissements de la galerie sont liés à la structuration des équipes.

En revanche, nous avons fait un gros travail de remise à niveau de notre personnel et de remise à niveau de nos équipes en 2006 et début 2007, ce qui fait que nous avons une croissance importante des coûts d’effectif et qui devrait, à mon avis se ralentir dans les mois qui viennent.

Vous avez lancé de nouveaux services (téléchargement, développement photos…). Si ces services ne participent pas encore aux résultats, est-ce qu’en 2008, ces services pourraient y contribuer ? A quelle hauteur ?
Je ne peux pas vous communiquer de chiffres sur cette partie-là, je les ignore, mais ces services sont en pleine progression et ils seront un élément de contribution au résultat général.

La consolidation du secteur n’est pas terminée. Vous, de votre côté, avez dit n’être pas prêt à vendre, par contre, est-ce que vous avez des dossiers à l’étude ? Surtout que votre trésorerie vous le permet.
Nous n’avons pas de dossiers en particulier à l’étude. Nous sommes aujourd’hui concentrés sur le déploiement de notre modèle de galerie marchande, il nous occupe beaucoup.

Une fois que ce modèle sera déployé, il y aura peut-être des dossiers qui nous intéresserons, soit pour aller l’étendre à l’étranger, soit pour le renforcer en France avec l’adjonction de nouveaux services et de nouvelles activités.

Je sais que vous ne vous exprimez jamais beaucoup sur ce sujet, mais quelles sont vos guidances pour le second semestre ?
Nous nous fixons comme objectif principal sur S2 de travailler comme nous l’avons fait sur S1, c’est-à-dire d’avoir toujours cette croissance rentable et de maintenir ce bon niveau de croissance et ce bon niveau de résultat.

Nous souhaitons également accélérer le développement de la galerie marchande et aller au plus vite sur ce marché, qui sera demain un marché très porteur.

Propos recueillis par Marjorie Encelot