Interview de Olivier Lambert : directeur des relations investisseurs chez Euro Disney S.C.A

Olivier Lambert

directeur des relations investisseurs chez Euro Disney S.C.A

Nous sommes vraiment concentrés sur un retour à la rentabilité

Publié le 14 Mai 2008

Malgré l’augmentation des charges d’exploitation, Euro Disney a présenté au titre du premier semestre une perte nette réduite de 47%, à 43,4 millions d'euros. Quels ont été les moteurs de cette réduction ?
Le premier, c’est bien évidemment la croissance du chiffre d’affaires : nous sommes à +18% sur le premier semestre, avec une bonne santé sur l’activité touristique puisque nous affichons +15% dans les hôtels et +17% dans les parcs.

Les revenus sont également soutenus par l’activité immobilière où la croissance est liée à un nombre de transactions plus important au premier semestre par rapport à la même période l’an passé et à la vente d’une partie de terrain que nous détenions.

La dépense moyenne par visiteur a augmenté de 2% et la dépense moyenne par chambre a progressé de 10%. Cela paraît un peu étonnant au regard de la conjoncture actuelle. Comment l’expliquez-vous ?
Au-delà de la dépense, il est important de noter que tous nos indicateurs sont en hausse, que ce soit en termes de volumes ou en termes de dépenses.

Pour ce qui est de la dépense moyenne par visiteur, elle a été aidée par de bons résultats dans nos boutiques et dans nos restaurants.

Et pour ce qui est de la dépense moyenne dans les hôtels, l’accroissement est essentiellement lié à un nombre plus réduit d’offres spéciales ainsi qu’une augmentation de nos taux moyens.

Toujours au regard de la conjoncture, subissez-vous un effet dollar ?
L’effet dollar est peu présent chez nous. Notre clientèle est essentiellement, voire quasi exclusivement, européenne.

Et sur nos charges d’exploitation, l’effet dollar qui aurait pu nous être un peu favorable, est relativement limité puisque nous nous fournissons essentiellement en Europe. Dans le cas des « marchandises », nous nous fournissons en Asie.

De toute façon, le risque de change est couvert.

La dette a progressé de plus de 30 millions d’euros. Quelle en est la raison ?
Cette augmentation correspond au mécanisme de protection financière que nous avons depuis la restructuration de 2005 où nous pouvons différer le paiement de royalties et management fees pour un montant de 25 millions.

Ces redevances, qui ont été enregistrées sur notre compte de résultat à la fin de l’exercice 2007, seront payées en décembre de l’année suivante. C’est à ce moment-là que nous ferons le report et que nous l’inscrirons en dette à long terme.

La dette n’augmente pas, c’est juste le mécanisme de protection qui joue.

Notre performance de l’année dernière nous a permis de ne pas utiliser la partie conditionnelle supplémentaire du mécanisme de protection.

Vous provisionnez vos charges financières sur le S1 pour ne pas avoir de mauvaise surprise sur le S2. Doit-on s’attendre à de meilleurs résultats au S2 ?
Il y a deux éléments qui impactent les charges financières : les intérêts que nous payons -c’est relativement stable- et, en  impact plus favorable, les produits sur le cash disponible.

Le cash disponible, sensiblement supérieur à la fin du premier semestre, pourrait avoir un léger impact positif sur les intérêts liés à la trésorerie disponible.

Quelles sont vos guidances pour l’ensemble de l’exercice ?
Nous ne donnons pas beaucoup de guidances. Nous sommes bien évidemment encouragés par les résultats du premier semestre et nous espérons continuer à améliorer notre performance financière.

A quel horizon un retour à la rentabilité est-il envisageable ?
Ce n’est pas vraiment une question de date. Nous sommes surtout focalisés sur les progrès que nous faisons. Nous sommes vraiment concentrés sur un retour à la rentabilité. Il est difficile de dire si celle-ci interviendra cette année, l’année prochaine ou l’année suivante.

D’après les indications que vous donnez, vous raisonnez sur du court terme…
Si vous regardez ce qu’il s’est passé sur les 18 derniers mois dans la performance financière d’Eurodisney, vous verrez une nette tendance à l’amélioration.

Notre stratégie marche, le plan de croissance que nous avons mis en œuvre porte ses fruits. L’idée, aujourd’hui, c’est de nous positionner pour la croissance à venir.

Concernant la saison touristique, comment se passent les ponts de mai et comment voyez-vous juillet-août ?
Aujourd’hui, nous n’avons qu’une visibilité limitée sur l’été. Et pour l’instant, nous ne sentons aucun impact des problèmes d’achat sur notre activité. Nous sommes plutôt satisfaits des tendances que nous observons.

Propos recueillis par Marjorie Encelot