Interview de Elie de Coignac : PDG de Splendia.com

Elie de Coignac

PDG de Splendia.com

La progression du e-commerce est tellement forte que notre secteur croît malgré la crise

Publié le 14 Novembre 2008

Quel est le business model de Splendia ? Comment gagnez-vous de l’argent ?
Nous sommes une « sales and marketing company » pour les hôtels -les boutiques hôtels plus précisément-, ce qui signifie que nous leur proposons des services de distribution et de marketing au sens large (présence sur des salons, publicité, relations publiques, etc.).

La branche marketing représente une part très marginale de notre chiffre d’affaires puisqu’elle débute. Autrement dit, la distribution alimente pratiquement 100% de notre chiffre d’affaires. Via cette activité, nous percevons des commissions sur chaque réservation.

Quel est le taux de commissionnement ?
C’est de l’ordre de 25%.

J’ai vu que la société était enregistrée à Hong Kong… Pourquoi ce choix ?
Simplement parce que nous pensons que le marché asiatique va devenir le marché d’avenir. Quand ? Ce que nous observons pour le moment c’est que ce marché commence à balbutier, mais par la suite nous estimons qu’il va croître très vite… Un peu comme le marché de l’ADSL en France.

C’est simplement pour cette raison-là ? N’y a-t-il a pas de raisons fiscales associées à ce choix ?
Non. Nous sommes une société qui est localisée sur trois continents : l’Asie à Hong Kong, l’Europe à Barcelone et l’Amérique du Nord à Miami.

D’ici à cinq ans, l’Asie surperformera les autres continents.

A combien se monte le chiffre d’affaires de Splendia ?
En 2008, il se montra à 40 millions d’euros contre 25 millions l’an dernier et 11 millions en 2006.

Aujourd’hui de quelle zone du monde proviennent la majorité de vos clients ?
Ils sont pour l’instant essentiellement européens (75%). C’est aussi parce que nous n'avons débuté nos activités en Asie et aux Etats-Unis que début 2007.

Et quels sont les clients qui dépensent le plus ?
Les Anglais sont nos meilleurs clients si on combine à la fois le panier moyen et le volume des réservations. Cela dit, la Russie et le Golfe ont des paniers encore plus élevés mais ces clients-là restent encore marginaux.

Quels sont les types d’hôtels, les zones géographiques les plus demandés ?
Les hôtels design, plus nombreux en Europe que sur les autres continents.

En Europe, le nombre moyen des chambres c’est entre 30 et 35 contre une centaine aux Etats-Unis et en Asie.

A combien se chiffrent les visiteurs uniques par mois ?
Nous sommes montés à un million.

Et quel est le taux de transformation ?
0,7%.

Quels sont vos objectifs pour 2009 ?
Nous ambitionnons un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. Et la stratégie est d’aller chercher ce CA hors Europe.

Nous avons actuellement 3 000 hôtels en référencement et nous souhaitons par la suite en avoir 5 000. Avec 5 000 hôtels nous estimons que nous aurons une bonne couverture des destinations touristiques mondiales.

Côté financement, pensez-vous vous introduire en bourse ?
Oui.

A quel horizon ?
2010.

Enfin, alors que pratiquement tous les secteurs sont touchés par la crise actuelle, comment percevez-vous votre segment d’activité ?
Comme tout le monde nous ressentons les effets de la crise économique qui s’illustrent par un ralentissement des ventes, mais la croissance du e-commerce reste supérieure à la croissance mondiale en règle générale.

Parallèlement à cela, on dit généralement que le luxe résiste mieux à la crise que certains autres secteurs. Néanmoins, on entend en ce moment que même dans le luxe l’activité devrait ralentir en 2009.

Ce qui est intéressant, c’est que la croissance du e-commerce est tellement forte que notre secteur croît même s’il n’y a pas de croissance des dépenses de tourisme et d’hôtellerie dans le monde.

Propos recueillis par Marjorie Encelot