Interview de Jan Löning : Président d’Avis France

Jan Löning

Président d’Avis France

Nous sommes prudemment optimistes pour 2010

Publié le 06 Avril 2010

En 2009, la crise ne semble pas avoir épargné le secteur de la location automobile. Comment le groupe Avis a-t-il traversé cette période difficile?
L’année 2009 a effectivement été difficile en termes d’activité, en particulier sur le premier semestre. En revanche, sur le second semestre, nous avons connu un redressement assez exceptionnel de notre activité, nous sommes donc in fine plutôt contents de l’année 2009.

Par ailleurs, dans la mesure où nous avions ajusté nos moyens et nos coûts, nous avons économiquement très bien résisté en 2009 et nous sommes de ce fait, prudemment optimistes pour 2010.

Les indicateurs économiques ne sont pas très encourageants, pourquoi affichez-vous cet optimiste pour 2010 ? Qu’en est-il de la France plus spécifiquement ?
Nous avons constaté qu’il y avait de la croissance sur le premier semestre 2010. Nous observons par ailleurs que la clientèle entreprise revient progressivement, et que la clientèle étrangère, comme les Américains, reviennent de manière plus importante. Tout ça fait que nous anticipons une petite croissance de notre activité sur l’exercice 2010. Il s’agit donc clairement d’une sortie de crise, mais nous resterons vigilants sur l’ensemble de l’année…

En France, la clientèle a assez bien résistée en 2009, et pour 2010, nous anticipons encore une petite croissance sur la clientèle loisir. Notre activité est en effet liée à la conjoncture mais elle est aussi très réactive, donc quand l’activité économique repart, la location de voitures repart également très vite…

La location de voitures est une activité structurellement consommatrice de capitaux, où en est votre endettement ?
Le niveau d’endettement de l’ensemble du groupe a sensiblement diminué à travers une baisse de la flotte, une baisse du BFR de façon générale et une baisse des investissements hors flotte. Ceci est une bonne chose parce que ça nous permet, d’un côté, d’améliorer le retour sur capitaux engagés, et d’autre part, cela nous permet de nous présenter aux marchés financiers comme un groupe très solide, en particulier pour renouveler nos lignes de dette.

En 2008, les coûts de détention représentaient près de 40% de votre chiffre d’affaires, qu’en est-il pour 2009 ?
En 2009, les coûts de financement ont baissé, et la somme des autres coûts de détention est restée à peu près stable, entre 2008 et 2009. Globalement, le coût de la flotte dans notre structure de coût a donc légèrement baissé en 2009 par rapport à 2008, grâce également à l’augmentation assez spectaculaire du taux d’utilisation.

Vous aviez augmenté vos tarifs en 2008, pour pallier la baisse d’activité, avez-vous opérer de la même manière en 2009 ?
En 2009, le revenu par jour a légèrement augmenté, donc l’ensemble du travail que nous avons effectué pour soutenir les prix a porté ses fruits. Les prix se sont donc maintenus, voire même, nous avons réussi à en augmenter certains.

Quels sont vos objectifs pour 2010 ?
Nous nous attendons à renouer avec une légère croissance, sachant que l’objectif du groupe reste de gagner des parts de marché pour conforter notre position de leader.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

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