Interview de Loic  Jenouvrier  : Directeur général finances et juridique d'Edenred

Loic Jenouvrier

Directeur général finances et juridique d'Edenred

Nous espérons augmenter notre dividende tous les ans

Publié le 15 Février 2013

Quels commentaires vous inspirent vos résultats de l’année 2012 ?
Nous avons réalisé en 2012 une performance de bonne facture, dans la continuité de ce que l’on avait annoncé au marché au moment du spin off avec Accor il y a deux ans et demi.
Nous avons à la fois confirmé nos objectifs de croissance organique du groupe (+10% pour le volume d’émission) et la croissance de la génération de cash (+13% pour le FFO).
Le passage au digital, finalisé en Amérique latine, a été bien amorcé en Europe (Royaume-Uni, Belgique, Italie, Espagne, France).
Les bases posées il y a deux ans sont en ligne avec nos résultats d’aujourd’hui.

De quelle manière se profile l’année 2013 ?
Nous avons réalisé en 2012 plus de 60% de notre volume d’émission dans les pays émergents. Nous avons, de plus, réalisé plus de 3% de croissance de nos revenus en Europe continentale dans un environnement morose. Malgré cela, en Espagne, notre croissance a dépassé 10% !
2013 s’annonce sous les mêmes auspices grâce à la contribution de nos nouvelles solutions. Le taux de pénétration et la valeur faciale devraient également continuer à être des moteurs de croissance importants.

En 2013, la hausse du volume d’émission devrait se situer entre 6% et 14%, plus vraisemblablement autour de 10%. Le FFO devrait également connaitre une croissance à deux chiffres.

Du côté de l’Europe, en France ou en Italie qui sont nos deux plus grands marchés sur le Vieux continent, la situation de l’emploi salarié, pourrait amener à une légère érosion de la dynamique.
Mais c’était déjà le cas en 2012. Le développement du numérique devrait ainsi servir d’amortissement à cette attrition. Les marchés adressables, notamment celui des PME, devraient être plus facile à conquérir. Les responsables d’entreprises n’auront, en effet, plus le barrage du coût logistique de l’envoi des tickets pour leurs salariés.


Vous avez lancé en 2012, 28 nouvelles solutions… Certaines se sont-elles singulièrement distinguées ?

L’ensemble des solutions lancées depuis 2010 ont d’ores et déjà apporté de la croissance que ce soient Ticket Restaurant au Mexique, nos cartes d’ «expense management » en Italie et en Espagne, notre carte de transport en Espagne, TicketPlus en Allemagne...

Envisagez-vous le lancement de nouvelles solutions cette année ?
Oui. Certaines solutions sont déjà dans les tuyaux.
Nous ne devrions toutefois pas lancer autant de nouvelles solutions que l’an passé. Ces solutions devraient contribuer à la croissance de nos résultats entre 2% et 4%.

Quels seront les marchés concernés ?
Tous les marchés seront considérés, aussi bien les marchés émergents que les marchés développés, aussi bien les solutions d’avantages aux salariés que de gestion de frais professionnels ou que d’incentives…

Quels sont les principaux risques que vous entrevoyez ?
Dans la mesure où notre métier est multi-local, nous sommes exposés aux taux de change des monnaies. Par exemple, la dévaluation récente de la monnaie du Venezuela aura un impact sur nos comptes
La parité euro dollar n’est pas un risque en tant que tel, mais plus une donnée économique à prendre en compte… même si nous préférons une parité à 1,30 qu’à 1,40. Les impacts devraient surtout se faire sentir au niveau de leur traduction comptable dans nos états financiers consolidés. Dans aucun des pays où nous sommes présents, nous ne faisons de l’import-export.
80% de notre activité est faite dans des cadres réglementés. Le risque de changement de cadre juridique, toujours identifié, persiste mais n’est pas plus important qu’auparavant. Nous restons bien sûr vigilants.

Envisageriez-vous de vous implanter dans de nouveaux pays cette année ?
Nous nous étions donnés pour objectif de nous implanter dans six à huit nouveaux pays entre 2010 et 2016. Il nous en reste donc trois à cinq d’ici 2016, avec peut-être une nouvelle ouverture en 2013 mais je ne peux vous en dire davantage. Ce sera certainement dans des pays de la zone Asie ou de l’Europe de l’est, en acquérant des acteurs locaux, plus que par la croissance externe.

Quid du positionnement d’Edenred vis-à-vis de ses concurrents ? Considérez-vous Mastercard ou Visa comme des concurrents potentiels ?
Ce qui nous distingue de Sodexo, notre principal concurrent pour son activité de titres de services, c’est la compétitivité prix et la qualité du service.
Mastercard ou Visa ne sont pas des concurrents pour nous. Il y a une grande différence entre le monde du prépayé en fonds dédiés et le monde des paiements non dédiés.

Un dernier mot pour vos actionnaires ? Votre titre a progressé de plus de 7% depuis le début de l’année 2013?
Nous avons décidé le versement d’un dividende de 0,82 euro par action sur l’exercice 2012. Nous voulons aligner notre politique financière au profil de la société : une croissance régulière durable.
En cela nous espérons pouvoir augmenter progressivement notre dividende tous les ans.

Propos recueillis par Imen Hazgui