Interview de Laurence Debroux : Directeur Général Finance et Administration de JCDecaux.

Laurence Debroux

Directeur Général Finance et Administration de JCDecaux.

Le fait d'avoir un actionnariat familial est une très bonne protection pour tous les actionnaires surtout en période difficile

Publié le 30 Juillet 2013

Vous avez présenté lundi les résultats semestriels du groupe. Pourriez-vous nous en faire un commentaire ?
Les resultats de ce premier semestre se sont avérés solides dans un environnement macro-économique compliqué. Cela traduit un bon équilibre lié à la diversité des géographies et à la diversité des segments du groupe.

Avez-vous été surpris par certains éléments ?
Le deuxième trimestre s’est révélé meilleur que ce que nous avions anticipé au moment où nous avons donné nos estimations lors de la publication du premier trimestre. Nous avons été surpris favorablement. Les chiffres sont ressortis plus élevés aussi bien sur le chiffre d’affaires que sur les résultats.


Comment l’expliquez-vous?
La visibilité sur notre marché s’est beaucoup réduite depuis quelques années et nous avons toujours des réservations de dernier moment. Le marché est très volatil. Nous avons également eu une bonne résistance en France avec un excellent gain dans l’aéroport et une très bonne performance au Royaume Uni grâce à la pertinence de notre stratégie de développement dans le digital.

Quels ont été les éléments marquants pour le groupe ces six premiers mois de l’année?

Nous avons eu une confirmation de la place de plus en plus importante des pays émergents dans notre chiffre d’affaires, au-dessus de 30%.
Nous avons bénéficié d’une bonne croissance organique des implantations que nous avions et de l’intégration des 25% de parts du capital de Russ Outdoor que nous avons acquis. La région «reste du monde» dans laquelle nous intégrons la Russie, est devenue plus significative que l’Amérique du nord dans notre chiffre d’affaires.
Nous avons, de plus, commencé à installer nos horloges publicitaires à Sao Paulo qui est un contrat très important puis de 25 ans sur lequel nous attendons un chiffre d’affaires global de l’ordre d’1 milliard d’euros.
Apres avoir gagné trois nouveaux aéroports dont l’aéroport international d’Abu Dhabi, nous avons renforcé notre présence au Moyen Orient avec 31 aéroports au total. Nous touchons désormais les deux tiers du trafic de la région.

Un autre élément important est l’augmentation du taux de digitalisation en particulier dans les aéroports mais également au Royaume Uni.

De quelle manière pressentez-vous l’évolution des résultats du groupe au second semestre?
Le troisième trimestre 2012 s’est caractérisé par notre participation aux jeux olympiques avec un impact estimé de 2,5 % de croissance pour le groupe. L’effet de base nous est donc défavorable pour cette année. Nous devrions de ce fait être en légère décroissance sur le troisième trimestre 2013.

Nous voyons par ailleurs, quelques signes précurseurs d’un rétablissement en Europe du sud. Cependant la reprise n’est pas encore actée. C’est pour nous la grande inconnue à laquelle nous allons devoir faire face au cours des prochains mois.

Des questions se posent également concernant la dynamique chinoise. Un certain essoufflement a été observé. Des mesures de relance ont été mises en place mais rien ne garantit que la croissance du pays sera aussi vive que ces dernières années. Nous sommes néanmoins organisés pour protéger notre chiffre d’affaires et délivrer des résultats malgré le léger ralentissement.

Un dernier mot pour vos actionnaires ?
Le fait d’avoir un actionnariat familial qui perdure et prend des décisions avec le souci du long terme est une très bonne protection pour tous les actionnaires surtout en période difficile.
Nous avons une stratégie d’investissement ambitieuse axée sur les pays émergents et le digital de manière sélective qui produit ses fruits année après année.
Il nous est parfois reproché d’être trop conservateurs dans nos perspectives, mais nous sommes transparents. Nous disons ce que nous voyons sans nous avancer outre mesure.

Propos recueillis par Imen Hazgui