Interview de Andrew Wild : Directeur général délégué chez HSBC France

Andrew Wild

Directeur général délégué chez HSBC France

Nous voulons lever le voile sur le segment des entreprises de taille moyenne au niveau mondial

Publié le 08 Avril 2015

Vous venez de lancer une étude sur la face cachée des entreprises de taille moyenne. Pourquoi ?
Nous nous sommes aperçus que le segment des entreprises de taille moyenne, bien qu’étant un important vecteur de croissance, est largement méconnu. Jusque là, aucune étude n’a préalablement été réalisée sur ces entreprises au niveau mondial. Nous avons souhaité le faire eu égard au fait que ces entreprises souffrent quelque peu de leur positionnement.
Les différents gouvernements disposent de divers systèmes de support pour les petites entreprises. Les grandes entreprises ont une capacité d’action suffisante pour agir par elles mêmes. Entre les deux, les entreprises de taille moyenne sont quelque peu délaissées alors qu’elles ont également des besoins spécifiques qui nécessitent de l’aide.

Le déroulement de l’étude a-t-il été compliqué. La visibilité du tissu entrepreneurial dans les 15 pays investigués était-elle suffisante ? De quelle manière êtes vous parvenu à considérer une population d’ETI homogène dès lors que la définition de ces entreprises diffèrent d’un pays à l’autre ?

Nous avons tenté d’identifier ces ETI en fonction de leurs besoins, à partir d’une fourchette de chiffre d’affaires comprise entre 50 et 500 millions de dollars.

La France semble occuper une place particulière. Les 9.290 Entreprises moyennes identifiées en France occupent la première place en termes de contribution globale à l’économie nationale parmi les 15 pays étudiés puisqu’elles produisent deux cinquièmes du PIB (39,5 %) ?

Les ETM occupent une place importante dans l’ensemble des économies analysées, entre 20% et 40% du PIB nationale. Elles ont cependant une plus grande acuité en Europe où les flux commerciaux sont pour 60% à 70% intra zone. Au sein de cette région, la France a un très bon positionnement, à l’instar de l’Allemagne et du Royaume-Uni.
Les ETM françaises apparaissent singulièrement productives puisqu’elles englobent 14,2% des emplois sur le territoire, soit 2.7 millions de salariés.

Avez-vous tenté de palper le terreau dans lequel ces ETM sont inscrites ?
La perception du caractère favorable de l’environnement des ETM est étroitement liée aux grandes considérations économiques.
Ainsi, les entreprises tournées vers l’international au niveau de leur chaine logistique ou celles qui ont des clients dans les marchés en plus forte croissance sont mieux loties.

Avez-vous pour ambition de donner une vision dynamique de l’évolution des ETM au sein des 15 pays en question ?
Tel est effectivement l’idée. Nous souhaitons jauger l’évolution de leur impact, la tendance des supports dont elles tirent avantage pour leur permettre de se développer tant au niveau domestique qu’internationale.

Finalement quelle est la finalité de cette étude ?

Mettre en évidence des thématiques dominantes transversales sur ce segment d’entreprises. Aider au débat des acteurs financiers et politiques sur ces entreprises. Eclairer sur leurs besoins spécifiques, l’établissement de relations de longue durée et la prodigation de conseils stratégiques.

Propos recueillis par Imen Hazgui