Interview de Stéphane Romanyszyn : PDG d'Entreparticuliers.com

Stéphane Romanyszyn

PDG d'Entreparticuliers.com

Les prix dans l'immobilier peuvent encore baisser légèrement (Entreparticuliers.com)

Publié le 23 Septembre 2009

Entreparticuliers.com a enregistré une baisse de 29% de son chiffre d’affaires au premier semestre, à 5,9 millions d’euros, pour un bénéfice net réduit de moitié à 667 000 euros. Un commentaire sur ces résultats ?
Nous avons bien résisté dans un environnement dégradé. En captant un quart des annonces immobilières de particuliers en France au premier semestre 2009, Entreparticuliers.com a conforté sa position de premier site pour les ventes à l’échelon national. Cela dit, le marché dans son ensemble a fortement baissé, ce qui s’est traduit par une diminution de 44% du nombre d’annonces payantes sur le site.

Dans ce contexte, nous avons fait le choix de capitaliser sur la notoriété déjà acquise par le site et d’ajuster notre mix publicité. Les dépenses de publicité ont ainsi été réduites de 46% et ont représenté 27% du chiffre d’affaires du premier semestre, contre 35% un an plus tôt.
Cet ajustement a permis à Entreparticuliers.com d’enregistrer un résultat d’exploitation de 1,1 million et d’afficher une marge opérationnelle de 18,7%, contre 22,8% au premier semestre 2008.

Enfin, la structure financière du groupe reste solide, marquée par une absence d’endettement et une trésorerie égale à plus de deux fois ses capitaux propres.

Les perspectives sur le marché immobilier se sont-elles améliorées au second semestre ?
Nous sommes à l’avant-poste du marché, et honnêtement, nous n’avons pas de visibilité sur l’évolution à court terme. Les mois d’été se sont inscrits dans la tendance du premier semestre, avec des volumes toujours en baisse. Nous observons toujours un décalage entre les attentes des vendeurs et celles des acheteurs, en dépit d’une baisse des prix d’environ 8% au premier semestre à l’échelon national. Un bouchon s'est formé : il faut attendre qu'il saute pour que les transactions se fluidifient à nouveau.

Dans ce contexte, ne craignez-vous pas que les annonceurs délaissent les sites payants comme le vôtre au profit de sites d’annonces gratuits ?
Il est vrai que la crise a créé deux types de vendeurs : les vendeurs par nécessité, et les autres. Les premiers sont prêts à baisser leurs prix et s’adressent à des sites reconnus et payants comme le nôtre. Nous leur proposons un accompagnement personnalisé pour un coût limité et un résultat garanti (ndlr : Entreparticuliers.com offre une garantie de remboursement si la transaction n’est pas réalisée au bout d’un an).
Les autres, moins motivés, se tournent davantage vers les sites gratuits. Lorsqu’ils publient une annonce, c’est parfois juste une façon de tester le marché.  Mais cette tendance devrait s’estomper avec la reprise du marché immobilier.

Comment voyez-vous l’évolution des prix de l’immobilier ?
Les prix peuvent encore baisser légèrement, mais je ne crois pas au krach. Il y a un déficit de logements en France, contrairement à d’autres pays comme les Etats-Unis ou l’Espagne. Les vendeurs ne vont pas baisser indéfiniment leurs prix. D’ailleurs, un bien immobilier sur quatre continue à se vendre en moins d’un mois et sans négociation.

Propos recueillis par François Schott