Interview de Michel Clair : Président du conseil de surveillance de Klépierre

Michel Clair

Président du conseil de surveillance de Klépierre

Les grandes enseignes commerciales repartent à l'offensive

Publié le 14 Avril 2010

Comment votre groupe a-t-il traversé la crise du marché immobilier en 2009 ?
Klépierre réalise 95% de son chiffre d’affaires dans l’immobilier commercial (magasins), le reste dans l’immobilier de bureaux. Les loyers que nous avons perçus dans les centres commerciaux (90% du chiffre d’affaires, ndlr) ont légèrement augmenté (+1,9% à périmètre constant) en dépit d’une baisse des chiffres d’affaires de nos clients (-1,6%). Le taux d’occupation de nos magasins, lui, n’a que très légèrement baissé, à 97,3%. Nous avons donc relativement peu souffert de la crise.

Quels sont vos prévisions pour 2010 ?
Nous anticipons des loyers globalement stables sur nos activités en France et en Europe. Il faut savoir que nous réalisons la moitié de notre chiffre d’affaires hors de France, dans des pays plus ou moins touchés par la crise.  Nous avons observé en 2009 un coup de frein dans les investissements commerciaux des grandes enseignes. Notre sentiment aujourd’hui est qu’elles repartent à l’offensive.

Avez-vous réduit votre exposition sur certains marchés particulièrement touchés par la crise, comme l’Espagne ou la Hongrie ?
Si nous sommes présents sur ces marchés, c’est parce qu’il y a une européanisation croissante des enseignes que nous suivons. On a vu arriver en France dans les centres commerciaux des marques européennes comme H&M, Vero Moda ou encore Primark ; inversement les marques françaises s’internationalisent de plus en plus. Il n’est pas question pour nous d'aller contre cette tendance. Par ailleurs, nous sommes présents sur des marchés qui ont particulièrement bien résisté à la crise, comme la Norvège, ce qui nous permet d’absorber les variations de marchés plus cycliques, comme l’Espagne.

Craignez-vous un nouveau recul de la consommation des ménages en 2010 ?
La consommation des ménages a connu une dépression comme elle n’en avait pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. En France, elle a décru deux années de suite (2008-2009), ce qui est très rare. Il est assez difficile d’imaginer une troisième année de baisse. En janvier-février, la consommation dans les enseignes que nous suivons a continué à reculer mais il semble qu’elle ait fortement rebondi en mars. Nous devrions terminer le premier trimestre sur une stabilité des chiffres d’affaires dans ces commerces.

Propos recueillis par François Schott

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