Interview de Fabrice Rosset : président d’Adomos

Fabrice Rosset

président d’Adomos

La baisse des prix de l’immobilier est une bonne nouvelle pour nous

Publié le 09 Octobre 2006

Un commentaire sur les résultats premier semestre 2006 que vous avez publiés ?
Nous sommes très satisfaits. Tous les indicateurs sont au vert : notre résultat d’exploitation est en progression de 110,6%, notre résultat net de 207,4% et les fonds propres - qui dépassent 10 millions d’euros - de 285%. Et la croissance ne devrait pas s’arrêter.

Nous sommes aujourd’hui leaders du courtage de l’investissement immobilier sur Internet. Ce support nous a permis de capter un nouveau type de clientèle : les jeunes, segment sur lequel nos concurrents ne sont pas ou peu présents.

Vous tablez sur un bénéfice net 2006 de 4,8 millions d’euros et un résultat d'exploitation consolidé proche de 3,4 millions d'euros pour l’ensemble de l’exercice 2006. Quels seront les leviers d’une telle croissance ?
Il y aura trois leviers. Tout d’abord, le renforcement de notre leadership en matière de web-marketing : par exemple, une campagne de 200 millions de bandeaux est programmée pour cet automne. Ensuite, nous élargirons notre réseau de conseillers experts, ce qui permettra d’augmenter les ventes. Enfin, notre rémunération devrait être plus importante en raison du maintien à un niveau élevé de la demande de logements et de l’élargissement de l’offre.

Dans quelle mesure la réforme du dispositif Robien classique et la mise en place du « Robien recentré » et du « Borloo populaire » ont-elles profité à Adomos ?
Ce nouveau dispositif a eu deux effets. Il a tout d’abord permis une accélération de notre chiffre d’affaires au premier semestre : 80 contrats supplémentaires ont été signés au cours des six premiers mois de l’année, alors qu’ils étaient initialement programmés pour le second semestre. Mais ce nouveau régime a également entraîné un décalage dans le temps de la prise de décision de certains investisseurs qui ont reporté leur achat, ne sachant pas dans quel cadre fiscal se situer.

Dans quelles régions l’investissement locatif rencontre-t-il le plus de succès ?
L’Ouest, et notamment la Bretagne, le Sud-ouest, le Sud et la région Rhône-Alpes. Il s’agit de zones à fort potentiel où la croissance de la population est importante et où les ménages investissent en vue d’y passer leur retraite.
La croissance des ventes de logements au premier semestre a été de 2% dans le nord de la France et de 8% dans le sud du pays, contre - 22% en Ile-de-France.
A Paris et dans la 1ère couronne, il n’est plus possible de procéder à un investissement locatif compte tenu de l’envolée des prix. En revanche, dans les 2ème et 3ème couronnes, les prix sont plus abordables et les perspectives de rentabilité meilleures.

Envisagez-vous une augmentation des effectifs afin de faire face à l’augmentation de l’activité du groupe ?
Notre modèle de développement est basé sur des coûts fixes réduits. Les frais de personnel du groupe représentaient 19% des produits en 2005 contre 13% cette année. Grâce à la plateforme Internet, nous pouvons gérer beaucoup plus de dossiers avec un nombre réduit d’effectifs. Dès lors, nous n’envisageons pas de procéder à de nouvelles embauches.

La Bipe table sur une baisse des prix de l’immobilier de 4% l’an prochain. Quelle est votre vision du marché ?
La demande est liée à l’évolution des taux d’intérêt. Je pense qu’elle restera soutenue, les taux d’intérêt réels étant bas. Du côté de l’immobilier neuf, je note une progression de l’offre contrairement à la situation des années 2003-2004 durant lesquelles il y avait une pénurie, c’est-à-dire plus de biens vendus que de biens mis en vente. La situation devrait être moins tendue à l’achat. Pour ma part, je table sur une stabilisation des prix l’année prochaine.

Dans quelle mesure la baisse annoncée des prix dans l’immobilier se répercutera-t-elle sur vos résultats 2007 ?
La baisse des prix est une bonne nouvelle pour nous. En effet, la hausse des prix de l’immobilier a désolvabilisé une partie des acquéreurs potentiels. Si la baisse devient effective, elle permettra de re-solvabiliser une partie de la clientèle, notamment les jeunes et ceux à plus faibles revenus. Comme nous sommes rémunérés sur le nombre de ventes, plus il y a de ventes, mieux c’est pour nous.

Le mot de la fin pour vos actionnaires.
Je voudrais les remercier de leur confiance et leur dire que nous sommes également très optimistes pour l’avenir.

Propos recueillis par C.P.

laetitia