Interview de Jean-Eric Vimont : PDG d'Eurosic

Jean-Eric Vimont

PDG d'Eurosic

Les foncières cotées sont relativement épargnées par les turbulences sur les marchés financiers

Publié le 22 Septembre 2011

Vous dirigez Eurosic, une foncière spécialisée dans l’immobilier de bureaux à Paris et en première couronne. Etes-vous impacté par ce qui se passe actuellement sur les marchés financiers ?
Nous sommes sereins. En effet nous conservons une très bonne visibilité sur notre activité, avec un portefeuille d’immeubles loué à 100% et des cash flow sécurisés sur plusieurs années. De ce point de vue, les foncières cotées sont relativement épargnées par les turbulences sur les marchés financiers. Il reste cependant la question globale de l’accès au crédit à terme, qui pourrait être un enjeu dans le cadre de notre développement.

Eurosic est en cours de rachat par Batipart, qui possède déjà des participations dans le groupe Korian (maisons de retraite) et dans la Foncière des Régions. Quels sont les enjeux de ce rapprochement ?

C’est une excellente nouvelle pour Eurosic. Batipart est un acteur majeur de l’immobilier en France. Ce rachat va nous permettre de poursuivre notre recentrage sur l’immobilier de bureaux et d’élargir notre présence aux grandes métropoles régionales. Nous avons déjà commencé en rachetant en juillet un portefeuille d’immeubles à General Electric, pour un montant de près de 350 millions d’euros. Celui-ci comprend des biens situés à Toulouse, Nantes, Lille, Lyon ainsi qu’en région parisienne. Cette opération illustre la stratégie de développement de la société avec ses nouveaux actionnaires, elle accroît la valeur de notre portefeuille de 25% à plus d’1,7 milliard d’euros.

Comment allez-vous financer cette opération ?
Elle sera financée à 50% par de la dette bancaire et à 50% par une augmentation de capital, d’un montant d’environ 174 millions d’euros. Cette émission d’actions nouvelles, avec maintien du droit préférentiel aux actionnaires, aura lieu après la clôture de l’OPA de Batipart à un prix qui ne sera pas inférieur au prix offert par ce dernier, soit 34,30 euros par action. Elle devrait être réalisée en octobre.

La baisse des prix amorcée cet été sur le marché de l’immobilier résidentiel parisien a-t-elle des conséquences sur votre activité ?
Non, le marché résidentiel parisien n’a pas d’impact réel sur notre activité. Nous n’avons pas d’opérations de conversion de bureaux en logements. Ce qui est clé pour nous, est l’évolution des revenus locatifs de bureaux. La crise de 2008 a entraîné une baisse de ces loyers suivie d’une période de stabilisation, dans laquelle nous sommes toujours. Nous avons la chance d’avoir un portefeuille de bureaux parisien composé en quasi-totalité d’immeubles neufs ou rénovés, de grande taille et mono-locataires, ce qui nous permet d’envisager une évolution favorable de nos revenus locatifs au cours des prochaines années.

Propos recueillis par François Schott