Interview de Fabrice Dupont : secrétaire général en charge de la communication financière chez Ausy

Fabrice Dupont

secrétaire général en charge de la communication financière chez Ausy

Nous relèverons les objectifs de «Cap 2009» une fois que nous les aurons atteints

Publié le 28 Mars 2008

Ausy est une SSI très peu connue du grand public… Pourriez-vous brièvement présenter vos activités ? Qui sont vos clients ?
Ausy est en une entreprise de conseils en technologie qui œuvre dans deux domaines : le management des systèmes d’information pour la moitié de son activité et la recherche et développement externalisée pour l’autre part.

Dans ces deux domaines, Ausy travaille essentiellement avec des grands comptes français et européens. Le principal client du groupe est aujourd’hui Thalès. Ensuite, on trouve un certain nombre de clients comme Philips, Safran, EADS, Alcatel ou Société Générale.

Dans l’environnement concurrentiel, nous faisons aujourd’hui partie du Top Ten de notre secteur comme Alten, Altran, qui sont plus connus qu’Ausy. 

Votre chiffre d’affaires progresse de 25% en 2007, votre ROC de 63% et votre RN part du groupe de 67%... Quels ont été les moteurs de cette croissance ?
Cette croissance a essentiellement été portée par la hausse des effectifs. C’est vrai pour le Bélux (Belgique et Luxembourg, ndlr) et c’est vrai aussi pour la France. 

Il faut savoir qu’aujourd’hui nous avons environ 93% de notre activité qui est réalisée en France et 7% qui est réalisée sur la zone Bélux.

Dans la zone Bélux, nous assistons à une croissance organique de 4,3% et à un résultat d’exploitation de 200 000 euros sur l’ensemble de l’année pour un chiffre d’affaires de 7,9 millions d’euros. C’est très intéressant puisque endémiquement c’était une zone plutôt flat et déficitaire. En plus du retour à la croissance organique sur cette zone, nous bénéficions d’un retour à la profitabilité, et ce, essentiellement à partir du second semestre puisqu’au S1 nous avions un chiffre d’affaires en décroissance de 1,5% et un résultat d’exploitation à zéro.

Il n’y pas d’effet de saisonnalité, c’est vraiment une reprise en main du Bélux. Ausy part d’une situation un peu difficile en 2004. Cette année-là a été nommé un nouveau directeur général, Philippe Morsillo, qui a redressé l’entreprise en trois ans. Il s’est d’abord intéressé à la France avant de s’occuper du Bélux.   

Sur la croissance en France, on retrouve les mêmes métriques : une hausse du taux journalier de 2% et un accroissement en volume de 13%, avec là aussi une accélération sur le second semestre liée à un accroissement d’activité.

Un mot sur les charges financières qui, au regard des comptes, sont maîtrisés…
Je crois qu’il n’y a pas de recette. Ce qu’il faut, c’est gérer rigoureusement les paramètres de l’entreprise. D’abord, il y a un retour à la profitabilité qui fait que nous sommes beaucoup moins utilisateurs de trésorerie. Et ensuite, nous avons la chance d’avoir une clientèle qui est excessivement solvable. La contrepartie de cette solvabilité peut résider dans des délais de paiements très longs, donc nous avons mis un certain nombre de mesures en place pour essayer d’obtenir un délai de paiement le plus rapide possible. Notre force commerciale s’atèle à ce délai de paiement.

Nous arrivons aujourd’hui à financer l’activité malgré l’accroissement du besoin de fonds de roulement.

Dans le cadre de votre plan «Cap 2009», vous attendez un CA supérieur à 150 millions d’euros. Le fait d’avoir atteint les 100 millions cette année vous rend confiants. Allez-vous relever cet objectif ?
Oui, cela nous rend effectivement confiants dans l’atteinte de l’objectif. Il faut savoir que lorsque nous avons annoncé notre plan «Cap 2009», ce n’était pas gagné d’avance puisque cela signifiait une croissance de 20% par an.
Aujourd’hui, nous avons un peu d’avance sur notre plan de marche. Maintenant, compte-tenu de la conjoncture économique, nous allons rester prudents même si nous avons un début d’année qui confirme la bonne tenue du marché.

Nous relèverons les objectifs de «Cap 2009» une fois que nous les aurons atteints. Pour l’instant, nous restons sur notre stratégie qui est de croître en termes d’activité et de marges.

Vous venez d’intégrer avec succès Aequalis. Cela vous exhorte-t-il à poursuivre votre politique de croissance externe ? Des dossiers sont-ils à l’étude ?
Oui, clairement, cela nous pousse à continuer notre politique de croissance externe, mais dans le respect des métriques que nous nous sommes fixées, voire une entreprise directement intégrable au business model d’Ausy.

Nous ne ferons pas de croissance externe pour le plaisir de gonfler notre chiffre d’affaires. Il faut que ce soit un vrai projet industriel, soit une vraie complémentarité de métier ou une complémentarité géographique.

Nous étudions beaucoup de dossiers. Nous avons aujourd’hui quelques dossiers qui sont très avancés.  

En France ? En Europe ?
Pour l’instant, nous nous concentrons sur la France parce que nous souhaitons nous renforcer sur certaines zones, essentiellement le Nord-Est et la région Rhône-Alpes.

Mais nous n’excluons pas d’avoir une petite part d’activité en Belgique.

Le financement de ces acquisitions ne se ferait que par trésorerie et endettement ?
Absolument. Aujourd’hui, nous sommes très peu utilisateurs du cash généré par l’activité et puis nous avions mis en place, pour l’acquisition d’Aequalis, des crédits bancaires qui n’ont pas été utilisés et donc qui ont été reconduits et augmentés par nos partenaires bancaires. 

Quelles sont vos perspectives 2008 ?
C’est un peu tôt pour les donner. La seule chose que l’on puisse dire c’est que le premier trimestre qui s’achève est plutôt dans la tonalité de 2007. Nous avons une forte demande de la part des donneurs d’ordres. Nous ne voyons pas aujourd’hui de ralentissement sur notre activité. Tous les indicateurs sont plutôt au vert. Cela dit, nous sommes relativement prudents du fait de l’environnement macroéconomique tendu. Difficile donc de donner des perspectives.

Comment l’environnement macroéconomique se répercute-t-il sur votre activité ?
C’est là que c’est paradoxal, puisque ça ne se répercute pas du tout. Le marché est très demandeur et nous n’avons aujourd’hui absolument aucun clignotant qui s’allume.

Nous avons été voir tous nos principaux donneurs d’ordres pour savoir si, en terme d’externalisation, il y avait une stratégie plus dure et les clients nous ont répondu par la négative. Pour eux, les budgets ne sont pas impactés, ils ont de gros projets.

Propos recueillis par Majorie Encelot