L'Europe termine dans le rouge après des résultats mitigés, inquiétudes commerciales
(Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse jeudi après des résultats d'entreprises mitigés et toujours plus de doutes alors que l'Union européenne étudie un ensemble plus large de contre-mesures aux droits de douanes américains en cas d'échec des négociations.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,69% à 53,81 points. Le Footsie britannique a cédé 0,12% et le Dax allemand 1,15%, touchant en séance sa plus forte baisse depuis avril. L'indice EuroStoxx 50 a perdu 1,04% et le Stoxx 600 a chuté de 0,46%.
La hausse de l'euro, qui a atteint jusqu'à 9% sur le trimestre avril-juin, est surveillée de près en raison de son impact sur les bénéfices des entreprises de l'Union européenne, dépendantes des exportations, alors que la saison des résultats sur le Vieux continent s'apprête à accélérer.
"Si l'on considère le produit intérieur brut (PIB) nominal [des pays de l'UE] et les ventes des entreprises européennes, nous nous attendons à une croissance assez modeste", a mis en garde Joost van Leenders, stratège en investissement senior chez Van Lanschot Kempen.
Il souligne également la faiblesse du dollar et son effet direct qui conduit à une baisse des attentes sur les bénéfices.
Une enquête de la Banque centrale européenne (BCE) a montré lundi que, même si les entreprises de la zone euro restent optimistes quant à leurs perspectives de croissance, elles sont confrontées à des pressions sur leurs bénéfices en partie liées aux tensions commerciales.
VALEURS
Le secteur européen de la Chimie a accusé la plus forte baisse de la journée (1,15%), pénalisé par l'abaissement par Akzo Nobel de son objectif annuel d'Ebitda.
Les actions des fabriquants de semi-conducteurs comme Infineon et ASML ont baissé respectivement de 1,98% et 3,48%, après que leur homologue américain NXP Semiconductor a publié de faibles résultats au deuxième trimestre.
Sartorius Stedim Biotech a accusé la plus forte baisse du STOXX 600, à 8,11%, après avoir conservé ses perspectives annuelles malgré de solides résultats trimestriels.
Le chocolatier suisse Lindt & Spruengli a chuté de 6,38% malgré une hausse de sa prévision de croissance organique des ventes après un bénéfice d'exploitation trimestriel décevant.
À l'opposé, le spécialiste britannique de la restauration collective Compass s'est affiché en lanterne verte du STOXX 600 avec une hausse de 5,39%, après avoir annoncé le rachat de Vermaat Groep.
Centrica a progressé de 4,76% après l'approbation par le Royaume-Uni du projet de centrale nucléaire Sizewell C dans l'est de l'Angleterre. L'entreprise détient une participation de 15% dans le projet.
A WALL STREET
À l'heure de la clôture des marchés en Europe, la Bourse de New York avançait sans direction, avec une hausse de 0,1% pour le Dow Jones, un recul de 0,2% pour le Standard & Poor's 500 et une baisse de 0,45% pour le Nasdaq Composite.
Les valeurs à suivre à Wall Street :
CHANGES
Le dollar a reculé mardi et le yen est l'un des principaux gagnants face au billet vert, les investisseurs suivant de près les discussions commerciales à l'approche de la date limite du 1er août dans le dossier des droits de douane.
Le dollar recule de 0,42% face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro perd 0,15% à 1,1742 dollar.
TAUX
Les prix des obligations d'Etat de la zone euro ont augmenté mardi, prolongeant de peu les gains de la veille obtenus lors d'un rallye exacerbé par une faible liquidité qui a fait chuter les rendements des obligations allemandes à 10 ans à leur plus bas niveau en quatre mois.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a perdu 3 points de base à 2,5880% et le deux ans 1,5 point de base à 1,7950%.
Aux Etat-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans perd 3,4 points de base à 4,3361% et le deux ans 2,3 points de base à 3,8292%.
PÉTROLE
Les prix du pétrole ont reculé mardi pour la troisième séance consécutive. Les investisseurs craignent que la guerre commerciale qui couve entre les principaux consommateurs de brut, les Etats-Unis et l'Union européenne, ne freine la croissance de la demande en réduisant l'activité économique.
Le Brent décline de 0,8% à 68,63 dollars le baril, tandis que le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,8% à 66,36 dollars
A SUIVRE mercredi :
LA SITUATION SUR LES MARCHÉS
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Version française Kate Entringer, édité par Augustin Turpin)