S.E.B. : Surveiller la consommation
Publié le 10/07/2009 - 09h38
Place de Cotation : NYSE Euronext Paris
Métiers : petit électroménager
Marché, Positionnement : leader mondial
Marché, Positionnement : présence internationale, innovation, montée en gamme des produits
Forces : sensible à la consommation et dépendant des distributeurs
Raisons de la Recommandation :
La valeur, comme toutes, a connu un passage à vide en dessous de 20 € au tout début de cette année, puis s’est reprise depuis quelques semaines. La direction avait informé le marché percevoir dès le quatrième trimestre de 2008, le ralentissement de la consommation et les méfaits du déstockage des distributeurs ; malgré tout, l’année 2008 avait été qualifiée de "réussie", le chiffre d'affaires avait progressé de 12,5% à 3,23 Md€, avec une marge opérationnelle en légère progression, à 10,6% contre 10,5% un an avant.
Le bon accueil réservé à ses produits comme l’aspirateur silencieux Silence Force ou ses machines à pain, témoigne de la pertinence de son innovation ; celle-ci fait l’objet de toutes les attentions de la part du groupe, et vise à proposer aux consommateurs des produits qui tiennent compte d’une bonne hygiène alimentaire (moins de corps gras utilisés), de leur âge, vieillissement des populations oblige, et évidemment, du respect de l’environnement.
A côté d’un plan de réduction des coûts y compris dans la publicité, dont nous mentionnions l’importance l’an dernier, le groupe s’adapte à la conjoncture par une gestion plus fine des stocks et une politique de hausse de prix pour compenser la dépréciation de certaines monnaies, lorsque c’est possible ; jusqu’ici, que ce soit au Japon ou en Corée, cela ne lui a pas trop mal réussi ; le prix moyen des articles étant faible, la hausse est plus indolore pour l’acheteur qui de toute manière doit s’équiper, se moderniser ou remplacer
La Chine est devenue le troisième pays pour le groupe, après la France et les USA, et sa filiale Supor, dont l’autocuiseur est le produit phare, lui sert de tête de pont pour fabriquer puis vendre, sous la marque Tefal, dans les pays limitrophes ; de même, le partenariat est croisé puisque Seb vend à Singapour des produits labélisés Supor. Etant donné que les autorités chinoises ne cachent pas leur intention de pousser la consommation intérieure afin de moins dépendre des exportations, cette orientation politique ne peut qu’être favorable au groupe.
Ceci étant, sur la planète, la concurrence reste vive et active ; Philips innove aussi, et Bosch vient d’annoncer très récemment qu’il entendait bien se faire une place dans la grande distribution, pour ses produits de petit électroménager, comme sa machine Tassimo, qui délivre des boissons chaudes à partir de disques fournis par les grands groupes de l’agroalimentaire ; concernant ces derniers, Seb a depuis longtemps noué avec eux des partenariats (Nestlé ou Heineken par exemple) et s’en félicite, les ventes de ces produits issus de tels échanges enregistrent des taux de progression très supérieurs à ceux des autres produits.
Dans un tout autre domaine enfin, il faut noter que le pacte d’actionnaires qui lie les membres de la famille arrive à échéance début novembre ; s’il n’est pas question de céder l’affaire, les héritiers, qui détiennent plus de 60 % des droits de vote, n’ont probablement pas tous les mêmes besoins et intérêts. Sans que cela puisse provoquer un bouleversement nous semble-t-il, il faut quand même rester attentif au communiqué qui sera publié à l’occasion. Pour être complet, précisons que la famille Peugeot est également présente au capital, à hauteur de 5,70 %.
Objectifs de cours :
Pour l’exercice en cours la direction ne donne pas de prévision ; le premier trimestre, traditionnellement faible en termes de ventes, a enregistré un chiffre d'affaires de 686 m€, contre 726 l'an dernier, en recul de 4,8% à taux de change constants ; de son côté, la marge opérationnelle s’est fortement repliée, affectée par un effet très négatif des devises ainsi que par une base de comparaison élevée. Il va falloir regarder de près les comptes du premier semestre.
A 30 €, le titre capitalise 12 fois les estimations de bénéfice de cette année, et l’on peut considérer qu’il est à son prix. Néanmoins, une reprise de la consommation dans le monde et notamment en Amérique, lui serait évidemment favorable ; nous confirmons que Seb peut intégrer des portefeuilles comme valeur d’appoint ; le même PER appliqué à un bénéfice par action de 3,17 € pour 2010 soit identique à celui de 2008, correspondrait à un cours de 37 € environ ; ce sera notre objectif pour les douze mois.
Surveillance : En surveillance. Surveiller la sortie du range 0 / 0.
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