Interview de Cyril Zimmerman : PDG de Hi Média

Cyril Zimmerman

PDG de Hi Média

Je ne vois pas en quoi une OPA serait une mauvaise nouvelle

Publié le 13 Juillet 2006

Comment expliquez-vous l'engouement des investisseurs pour Hi Media?
Je crois que c'est d'abord l'engouement pour un secteur d'activité dont la forte croissance est réelle et potentielle. Ensuite Hi Media est leader en France sur ses métiers et se positionne comme un des acteurs majeurs en Europe. Aussi même si nous restons une PME nous sommes une des sociétés les plus importantes du secteur en terme de taille. Cela nous rend probablement plus attirant dans la mesure où comme la plupart des sociétés Internet, nous avons un modèle économique à coûts fixes donc in fine le levier financier est plus que proportionnel à la taille de la société.

La volatilité associée à votre titre va-t-elle de pair [extrêmes 2006 : 5,70 ; 10,9 €] ?
Oui c'est une des explications. L'autre est que nous avons eu un retournement boursier extrêmement fort et récent (le cours a été multiplié par près de 7 en 18 mois) donc il est normal qu'il y ait beaucoup de volatilité sur le cours quand les marchés sont nerveux en général. Cela devrait petit à petit s'atténuer.

Votre opinion sur les turbulences boursières traversées par votre société entre avril et juin et les leçons retirées.
En avril et juin de cette année, la chute du cours est totalement décorrellée des performances opérationnelles de la société. Il n'y a donc pas de leçon particulière à en tirer.

C'est un cas très différent du dégonflement de la bulle Internet en 2000-2001 où les cours de bourse et les performances des sociétés du secteur connaissaient des évolutions assez parallèles

Que pensez-vous de la décision de la banque néerlandaise ING de couvrir Hi Media dans ses analyses ?
C'est une reconnaissance supplémentaire pour Hi Media qui était déjà couverte par les analystes de Citigroup, Cazenove, Gilbert Dupont (Crédit du Nord), Fideuram Wargny…

Vos blogs multimédia (images, sons, vidéos) séduisent de plus en plus de monde. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Nous l'espérions en tout cas ! Sans quoi nous n'aurions pas lancé ce projet. Les plates-formes de blogs ne sont économiquement viables que si elle connaissent un fort succès auprès du public et génèrent une forte audience que nous savons monétiser. Et ce dernier point est probablement un de nos atouts forts face à nos concurrents.

Après une phase d'expérimentation du service de blogs qui a duré presque 12 mois, nous sommes rentrés dans une phase beaucoup plus intense de développement et nous avons tous les atouts (équipe, produit, volume déjà existant) pour être un des leaders du secteur. Nous dupliquons cette offre en ce moment en Belgique et en Suède. L'Allemagne, le Brésil et le Portugal suivront d'ici quelques mois.

Après l'acquisition de jeuxvideo.com et d'actustar.com comptez vous poursuive votre politique de rachat de sites grands publics ?
Il se peut que nous fassions quelques acquisitions ponctuellement mais nous avons surtout un planning étoffé de lancement de nouveaux sites développés en interne par les équipes qui ont créé jeuxvideo.com ou actustar.

Qu'avez-vous envie de répondre à ceux qui pensent que poursuivre une stratégie d'intégrations verticales (l'édition avec Hi Media Publishing, les moyens de paiement avec Eurovox, la pub Hi Media Régie, le référencement avec Publicityweb) est prématuré ?
Je crois qu'au contraire il faut que les verticales soient en place suffisamment tôt pour qu'elles soient déjà en mesure de dégager des synergies les unes avec les autres quand le marché se structure et se consolide.

La part du flottant de Hi Media représente plus de 95% du capital. Ne craignez-vous pas une OPA ? D'autant que le marché des fusions-acquisitions, mid-market compris, est des plus prolifiques.
Je ne vois pas en quoi une OPA serait une mauvaise nouvelle. Cela me paraît être une des potentialités normales du parcours d'une société côtée. Une OPA serait une mauvaise nouvelle si elle était lancée et acceptée à un cours objectivement insuffisant mais comme le capital est très atomisé cela me semble peu probable : il n'y a pas de bloc actionnarial avec un agenda ou des contraintes particulières qui pourrait forcer les autres actionnaires à suivre une offre peu intéressante.

Quelles sont, en termes comptables, les prévisions 2006 pour Hi Media ?
Un chiffre d'affaires de plus de 70 millions d'euros et une rentabilité opérationnelle courante supérieure à 12% (avant valorisation des stocks options et actions gratuites)

Outre l'Europe, l'entreprise a des implantations en Chine et au Brésil. Quelles activités développez-vous dans ces pays ? Envisagez vous d'autres ouvertures à l'international ?
Oui en Espagne et en Italie où nous avons lancé pour l'instant les activités de micro-paiement à partir de France. Si l'activité continue à se développer nous créerons peut être des structures juridiques dans ces pays.

Le mot de la fin pour vos nombreux actionnaires individuels.
Nous ne sommes, je pense,  qu'au début de l'essor d'Internet comme secteur d'activité économique.

florian