Interview de Benoît Pousset : PDG de César

Benoît Pousset

PDG de César

Nounours a récupéré 9 points de marge sur le premier semestre

Publié le 01 Février 2007

Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier ?
Les résultats que l’on a publiés pour le premier semestre sont en ligne avec ce que l’on avait prévu. Nous avons eu une année particulièrement atypique, mais nous attendons un second semestre extrêmement fort et bien meilleur que celui de l’an dernier, tant au niveau du chiffre d’affaires que de la rentabilité.

On constate déjà dans ce premier semestre une forte amélioration de résultat opérationnel en Europe qui a presque contrebalancé la perte de résultat opérationnel aux Etats-Unis.

Tous les indicateurs vont dans ce sens : Nounours a récupéré 9 points de marge sur le premier semestre et en Allemagne et en Angleterre, où l’on était un peu embarrassé. Nous avons retrouvé une dynamique très positive.

Les résultats de votre premier semestre 2006/2007 sont inférieurs à ceux de 2005, comment l’expliquez-vous ?
Nous avons effectivement une baisse du chiffre d’affaires, principalement causée par les Etats-Unis. A dollar constant, nous sommes à moins 10 millions d’euros, le taux de change nous coûtant 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il y donc bien un recul de ce chiffre. En revanche, notre marge reste stable et le résultat opérationnel courant ne diminue pas dans les mêmes proportions que le chiffre d’affaires.

Notre retard aux Etats-Unis est principalement dû à notre nouvelle stratégie : on ne vend plus seulement au rayon Halloween, qui représente 90% de notre chiffre d’affaires, mais également au rayon permanent. Sa mise en place devrait avoir lieu sur le second trimestre (janvier-mars) et débordera sans doute sur le premier trimestre du prochain exercice.

Enfin, la baisse constatée des ventes sur Halloween n’est pas si étonnante, dans la mesure où la fête a eu lieu en milieu de semaine : le mardi, le mercredi et le jeudi sont des jours parmi les moins porteurs sur ce marché. L’année prochaine nous serons sur un mercredi et en 2008, Halloween se produira un vendredi.

Nous possédons par ailleurs de très bonnes licences aux Etats-Unis, ce qui nous permet d’espérer une très bonne croissance.

En Europe, Halloween représente seulement 6% de notre chiffre d’affaires. En 1998-1999, nous avions eu des demandes très fortes, mais on a assisté à une importante baisse depuis 2000, qui s’est stabilisée depuis 2003.

L’année 2006/2007 devait marquer la première étape du plan de croissance «César 2010». Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Sur l’année 2006-2007 on avait prévu un chiffre d’affaires stable, ce que l’on confirme de nouveau. Le second semestre devrait rattraper les retards.

Nous avons essentiellement travaillé cette année sur les résultats opérationnels. On avait prévu, et on confirme, un résultat opérationnel courant d’environ 12 millions d’euros pour 2006, en hausse par rapport à l’année dernière où il s’élevait à 7,8 millions d’euros.

Tous les indicateurs démontrent une amélioration de la marge en Europe et une baisse de nos frais fixes qui auront plus d’effet au second semestre. 

Pour l’année prochaine, on prévoit une croissance substantielle du chiffre d’affaires, supportée par plusieurs éléments :

Nos licences « evergreen » qui génèrent du chiffre d’affaires année après année et qui sont en croissance ou que l’on vient d’acquérir. C’est le cas de Barbie aux Etats-Unis qui représentera 5 à 6 millions d’euros de chiffre d’affaires supplémentaires, de manière pérenne.

D’autres licences qui génèrent du chiffre d’affaires pour un ou deux exercices grâce à une actualité très forte. C’est le cas pour la sortie du prochain film de S. Spielberg, «Transformers», qui devrait nous apporter une jolie croissance.

Avec la licence Spiderman, la situation est un peu particulière. Il s’agit à la fois de ventes pérennes et ponctuelles, puisqu’on s’attend à d’excellentes retombées lors de la sortie du film en mai prochain, couplées à des ventes régulières chaque année.

Votre développement à l’export correspond-t-il à vos attentes ?
L’export est un énorme vecteur de croissance. On travaille avec une équipe en France qui, au niveau local, a des relais sous forme d’agents commerciaux. Ils sillonnent le pays pour nous indiquer où se trouve le marché, puis nous laisse le soin de proposer le bon produit.

Nous attendons une croissance de 60% sur l’exercice 2006/2007, qui devrait représenter un peu plus de 3 millions d’euros de chiffre d’affaires. Et il reste encore un très fort potentiel.

Notre clé d’entrée, ce sont les licences : on a élargi nos droits sur Barbie, afin d’accéder à des marchés comme l’Inde, et sur Spiderman pour atteindre l’Australie et le Japon. Ce système nous permet d’être face au client ce qui, par effet induit, nous permet de proposer aussi bien Spiderman qu’un costume de cowboy.

Quelles nouvelles zones géographiques visez-vous ?
Il y a trois pays sur lesquels on est en train de travailler : l’inde, l’Australie et le Japon. On prévoit pour ce dernier une introduction sur ce marché en 2007. Mais c’est un peu compliqué : le marché adulte est aussi important que celui des enfants, ce qui rend ce marché beaucoup plus difficile à appréhender que d’autres. Pour ce qui est des licences qui fonctionnent bien, on peut citer Spiderman ou Naruto, un manga qui profite actuellement d’un très fort engouement.

Quels seront les prochains grands rendez-vous festifs attendus par César ?
Il y a d’abord Carnaval, qui est encore un évènement en pleine action en ce moment. Ensuite, on attend la sortie du film Spiderman début mai qui représente aussi un évènement important et enfin, Halloween en octobre prochain.

Par contre, on présente déjà nos collections carnaval pour 2008 et nos équipes de design travaillent déjà pour la saison 2009.

Le mot de la fin pour vos actionnaires.
Nous souhaitons atteindre les 12 millions d’euros de résultat opérationnel courant. Malgré ce que pourraient laisser croire les chiffres du premier semestre, nous affirmons que le second semestre nous permettra d’y parvenir.

Propos recueillis par N.S.