Interview de Gianbeppi Fortis : PDG de Solutions 30

Gianbeppi Fortis

PDG de Solutions 30

Il y a de bonnes chances d'ici à la fin de l'année qu'une ou deux nouvelles acquisitions viennent se greffer sur notre activité, en France et en Italie

Publié le 08 Juin 2011

Comment se déroule votre deuxième trimestre ? Quels sont les leviers de croissance ?
Notre second trimestre 2011 se déroule très correctement. Quand aux leviers de croissance, ils sont principalement au nombre de deux: le premier concerne tout ce qui est lié au déploiement de la fibre optique, dans la mesure où le dernier frein d'ordre juridique vient d'être levé par l'ARCEP [Autorité de régulation des communications électroniques et des postes]. A ce stade, les opérateurs font face à un énorme chantier. A ce jour en effet, il n'y a que 140 000 logements raccordés à la fibre, et le gouvernement souhaite raccorder 60% des 25 millions de foyers qui existent en France.

Le second levier concerne l'activité sur les nouveaux compteurs intelligents d'ERDF. Dans la mesure où il y a en France 35 millions de compteurs à remplacer, le marché potentiel est également énorme.

Enfin, sur notre activité à court terme, nous avons réalisé de la croissance externe afin de compléter le maillage de notre réseau. Nous récupérons en effet des sociétés un peu en difficulté parce que n'ayant pas la taille critique, et en les intégrant chez nous, nous retournons cette situation, puisque nous complétons leur réseau et le nôtre en même temps. Nous avons d'ailleurs en préparation d'autres acquisitions...

De quelle enveloppe budgétaire disposez-vous ? Quels profils de cibles visez-vous ?
Nous disposons près de 6 millions d'euros de trésorerie, et avec notre faible endettement, les banques sont prêtes à nous faire des ligne de crédit pouvant aller jusqu'à 15 millions d'euros au total. Nous avons donc tout ce qu'il nous faut pour réaliser ces opérations d'un point de vue financier. La seule véritable contrainte concerne la capacité humaine à intégrer de nouvelles acquisitions. Nous pouvons ainsi en intégrer encore deux en France et probablement une en Italie.
Il y a d'ailleurs de bonnes chances d'ici à la fin de l'année qu'une ou deux nouvelles opérations viennent se greffer sur notre activité courante, en France et en Italie.

Votre groupe est également présent en Espagne, en Belgique, en Allemagne et en Hollande. Quelle sera votre prochaine priorité, l'Angleterre ?
Effectivement, il nous manque encore une présence au Royaume Uni, mais ce ne sera pas pour cette année, plutôt l'année prochaine.

Quelle est la composition de votre chiffre d'affaires ?

Nous avons réalisé près de 85% de notre CA 2010 en France, le reste étant à l'international. Par marque, cela représente 80% du CA réalisés sous la marque PC 30, les autres marques pesant entre 5 et 10% chacune. Enfin, nous travaillons pour de très grands comptes que nous avons réuni en plusieurs familles de secteurs : les opérateurs de télécommunications comme Orange et SFR (environ 50% du CA), les grosses SSII telles que Capgemini et Atos (35% du CA), les constructeurs de matériels numériques comme Sony et Philips (5 à 10%), les distributeurs tels que Cdiscount et La Redoute (5 à 10%) et les distributeurs d'énergie comme ERDF (5 à 10%).

Après avoir réalisé un chiffre d’affaires de 55 millions d'euros en 2010, visez-vous toujours, pour l’exercice en cours, une croissance supérieure à 10% ?

Nous visons encore une croissance à deux chiffres cette année, sachant que nous faisons 22% de croissance par an depuis 3 ans. Notre objectif à moyen-long terme est de parvenir à atteindre 250 millions d'euros de CA, en réalisant, comme en France, 45 à 50 millions d'euros de CA par pays.

Le déploiement de la fibre optique offre de nouvelles opportunités, vous aviez justement annoncé vouloir créer de nouveaux métiers, où en êtes-vous ?

Notre marque historique, PC 30, était liée aux activités de l'informatique et d'internet. Puis nous avons créé Energy 30, pour les activités dans le secteur de l'énergie, et TV 30 pour aider au passage de la télévision analogique au tout numérique. Ensuite, nous venons de créer deux nouvelles marques : Money 30 pour tout ce qui concerne les paiements en ligne ou depuis les nouvelles caisses enregistreuses. Sous cette marque, nous sommes par exemple en train de travailler avec Intermarché pour remplacer les caisses de leurs 3 000 enseignes. Et puis nous avons mis en place Securi 30 pour tout ce qui est lié au secteur de la sécurité où de plus en plus de technologies numériques sont utilisées. Dans ce domaine, nous travaillons notamment avec Securitas et EPS.

Nicolas Sandanassamy