Interview de Galliane Touze : Secrétaire général d'Econocom

Galliane Touze

Secrétaire général d'Econocom

En cinq ans nous avons pratiquement doublé notre chiffre d'affaires à 2,5 milliards d'euros

Publié le 23 Mars 2017

Econocom est un groupe franco-belge de 10 000 salariés encore méconnu du grand public. Pouvez-vous nous le présenter ?
Econocom est un spécialiste de la transformation digitale des entreprises, présent à la fois dans l’approvisionnement et la gestion administrative des actifs numériques (ordinateurs, tablettes, smartphones, écrans géants, objets connectés, data centers, etc), le conseil et les services (aux infrastructures, applicatifs et solutions métiers), et le financement de projet. Nous répondons ainsi à l'ensemble des besoins des entreprises, du grand groupe à la PME, en France et dans près de 20 pays européens. En 2016, notre chiffre d'affaires s'est élevé à 2,5 milliards d'euros, en hausse de près de 10%, pour un résultat opérationnel de 140 millions d’euros (+19,2%). En cinq ans, nous avons pratiquement doublé notre chiffre d'affaires, tout en maintenant notre taux de marge et en investissant dans de nouvelles solutions et expertises. Notre cours de bourse a plus que triplé sur cette période et le dividende a été doublé.

Votre titre a pris près de 60% l'année dernière. Comment expliquez-vous cette performance ?

Je pense qu'il s'agit d'un rattrapage par rapport aux années précédentes. Le marché voulait s'assurer de la bonne intégration d'Osiatis, que nous avons racheté en 2013. Aujourd'hui les résultats montrent que cette acquisition a été bien digérée.

Le marché des services informatiques reste bien orienté, avec une croissance de 3% prévue par le Syntec Numérique. Mais c'est aussi un secteur très concurrentiel. Comment vous démarquez-vous ?
Dans le domaine des services, nous sommes effectivement en concurrence avec des "poids lourds" comme CapGemini, Atos, GFI, ou encore Neurones. Cette activité a connu une forte amélioration de sa rentabilité en 2016 et nous retrouvons progressivement les niveaux de marge qui étaient ceux d'Osiatis avant le rachat. Notre force est d'avoir des activités complémentaires. Econocom est ainsi l'un des seuls acteurs à proposer une offre globale de services, du financement des équipements et des solutions jusqu'au développement d'applications métiers. C'est ce qui nous permet d'avoir une croissance plus rapide que la plupart de nos concurrents.

Quels sont vos objectifs pour l'année en cours ?
Nous visons une croissance organique supérieure à 5%, ainsi qu'une hausse à deux chiffres de notre résultat opérationnel courant, qui dépasserait ainsi les 150 millions d'euros. Nous consacrerons 18 millions d’euros à des "investissements opérationnels", qui porteront en particulier sur le renforcement des équipes et le développement des talents dans les nouveaux métiers, l’enrichissement de l’offre et l’investissement dans notre image de marque.

Prévoyez-vous d'autres acquisitions ?

Nous n'avons pas d'acquisition structurante en vue pour cette année, mais nous restons attentifs aux opportunités d'acquisitions ciblées, notamment dans des secteurs stratégiques comme la cyber-sécurité, la mobilité ou l’analyse des données (« big data »). En 2016, nous avons d'ailleurs renforcé notre trésorerie (285 millions d'euros au 31 décembre, ndlr) et nos fonds propres, ce qui nous permet de poursuivre avec efficacité notre stratégie de croissance mixte. Nous souhaitons surtout consolider nos positions sur nos principaux marchés que sont la France, le Benelux, l'Espagne et l' Italie, développer nos activités en Angleterre et en Allemagne, mais n'envisageons pas, à ce stade, de nous implanter aux Etats-Unis ou en Asie.

Propos receuillis par François Schott