Caroline Roussel-Maupetit
Directrice des opérations d'Advicenne
Notre volonté est de rendre notre traitement accessible au plus grand nombre
Publié le 28 Novembre 2017
Présentez-nous Advicenne, société que vous avez co-fondée et qui se lance sur Euronext Paris...
Advicenne est une société pharmaceutique de spécialités, créée en 2007 à Nîmes afin de répondre à des besoins médicaux non satisfaits dans le domaine des maladies rénales et neurologiques. Notre médicament le plus avancé cible l'acidose tubulaire rénale distale (ATRd) et la cystinurie, deux pathologies rares et souvent héréditaires, qui touchent les enfants depuis la naissance et jusqu'à l'âge adulte. Le développement de ce produit est aujourd'hui largement 'dérisqué', puisque nous venons de terminer une étude de phase II/III dans la première indication (ATRd) et allons lancer en 2018 une phase II/III pour la seconde (cystinurie). Nous avons par ailleurs déjà cédé les droits d'un autre candidat-médicament au laboratoire Primex Pharmaceuticals en 2016. Cet accord prévoit des paiements d'étape d'au moins 40 millions d'euros en cas d'obtention de l'autorisation de mise sur le marché.
Quelles sont plus précisément les deux maladies que vous ciblez aujourd'hui?
L'ATRd est un dysfonctionnement des reins qui n'évacuent pas correctement dans l'urine les acides présents dans le sang. C'est une maladie rare (30 000 patients en Europe, 20 000 aux USA) qui peut être génétique ou la conséquence de maladies auto-immunes. Elle se manifeste notamment par un retard de croissance chez les bébés mais peut aussi entraîner des complications cardiaques ou rénales (calculs rénaux, voire insuffisance rénale) à tout âge. La cystinurie, une anomalie du transport des acides aminés dans le tubule rénal, touche environ 70 000 patients en Europe, entre 20 000 et 30 000 aux Etats-Unis. Elle est d'origine génétique et entraîne la formation de calculs rénaux parfois très importants.
Il n'existe aucun produit enregisté en Europe pour l'une ou l'autre de ces pathologies. Les traitements existants pour l'ATRd sont des "soupes" composées par les praticiens à partir d'autres produits mais qui peuvent être mal tolérés, notamment par les enfants. Notre candidat-médicament tient compte de ce problème et se présente sous forme de mini-comprimés facilement avalables. Il ne nécessite que deux prises par jour au lieu de 4 à 6 prises pour les solutions actuelles.
Vous avez publié des résultats positifs d'une phase II/III concernant votre traitement contre l'acidose tubulaire rénale distale (ATRd). Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous avons présenté en septembre les résultats d'une étude de phase II/III auprès d'enfants et d'adultes atteints d'ATRd. Ces résultats ont permis de démontrer l'efficacité du traitement ainsi que sa bonne tolérance par les patients. Début novembre nous avons publié les résultats à six mois de l'extension de l'étude qui sont également positifs. Sur la base de ces données nous prévoyons de déposer une demande d'autorisation de mise su rle maché (AMM) au 2e semestre 2018 en Europe dans cette première indication. Nous avons déjà obtenu la désignation de médicament orphelin qui nous permet de bénéficier d'une exclusivité de commercialisation pendant 10 ans à compter de l'obtention de l'AMM. Celle-ci devrait intervenir toute fin 2019 pour un début de commercialisation en Europe en 2020. Nous lancerons par ailleurs une étude de phase II/III aux Etats-Unis dans la même indication (ATRd) en 2018 en vue d'une commercialisation en 2021.
Avez-vous chiffré ce marché ?
Il est délicat de chiffrer aujourd'hui le marché. Tout dépendra du résultat de nos négociations avec les autorités et les organismes payeurs. A titre indicatif, le coût médian d'un médicament orphelin est de 89 000 dollars aux Etats-Unis, et d'environ 30 000 euros en Europe. Dans notre domaine, le seul point de comparaison que nous ayons est un médicament du laboratoire Raptor contre la cystinose, une maladie proche de celles que nous ciblons, et dont l'approche thérapeutique est similaire (réduction du nombre de prises par jour et des effets secondaires). Ce médicament a été commercialisé à 250 000 dollars par an aux USA. Cependant nous ne serons pas sur des prix aussi élevés. Notre volonté est de rendre notre traitement accessible au plus grand nombre, et notamment aux experts-cliniciens avec lesquels nous travaillons depuis la création de la société. Par respect pour eux et pour les patients nous veillerons à l'accessibilité de nos produits tout en préservant notre rentabilité.
Quelle sera la répartition des fonds levés lors de l'introduction en bourse (30 millions d'euros hors option de surallocation) ?
Les fonds levés lors de l'introduction en bourse serviront trois objectifs. Le premier est la réalisation d'une étude clinique de phase II/III dans l'ATRd aux Etats-Unis pour environ 9 millions d'euros. L'objectif étant d'y commercialiser notre produit à l'horizon 2021. Nous prévoyons également de lancer une étude de phase II/III pour ce même produit dans la 2e indication (cystinurie), d'abord en Europe puis aux Etats-Unis pour un coût global estimé à 13 millions d'euros. Enfin nous consacrerons environ 5 millions à la structuration de notre réseau commercial en Europe, en particulier à la création de filiales en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne et à la mise en place de partenariats de distribution dans les autres pays.
Advicenne est une société pharmaceutique de spécialités, créée en 2007 à Nîmes afin de répondre à des besoins médicaux non satisfaits dans le domaine des maladies rénales et neurologiques. Notre médicament le plus avancé cible l'acidose tubulaire rénale distale (ATRd) et la cystinurie, deux pathologies rares et souvent héréditaires, qui touchent les enfants depuis la naissance et jusqu'à l'âge adulte. Le développement de ce produit est aujourd'hui largement 'dérisqué', puisque nous venons de terminer une étude de phase II/III dans la première indication (ATRd) et allons lancer en 2018 une phase II/III pour la seconde (cystinurie). Nous avons par ailleurs déjà cédé les droits d'un autre candidat-médicament au laboratoire Primex Pharmaceuticals en 2016. Cet accord prévoit des paiements d'étape d'au moins 40 millions d'euros en cas d'obtention de l'autorisation de mise sur le marché.
Quelles sont plus précisément les deux maladies que vous ciblez aujourd'hui?
L'ATRd est un dysfonctionnement des reins qui n'évacuent pas correctement dans l'urine les acides présents dans le sang. C'est une maladie rare (30 000 patients en Europe, 20 000 aux USA) qui peut être génétique ou la conséquence de maladies auto-immunes. Elle se manifeste notamment par un retard de croissance chez les bébés mais peut aussi entraîner des complications cardiaques ou rénales (calculs rénaux, voire insuffisance rénale) à tout âge. La cystinurie, une anomalie du transport des acides aminés dans le tubule rénal, touche environ 70 000 patients en Europe, entre 20 000 et 30 000 aux Etats-Unis. Elle est d'origine génétique et entraîne la formation de calculs rénaux parfois très importants.
Il n'existe aucun produit enregisté en Europe pour l'une ou l'autre de ces pathologies. Les traitements existants pour l'ATRd sont des "soupes" composées par les praticiens à partir d'autres produits mais qui peuvent être mal tolérés, notamment par les enfants. Notre candidat-médicament tient compte de ce problème et se présente sous forme de mini-comprimés facilement avalables. Il ne nécessite que deux prises par jour au lieu de 4 à 6 prises pour les solutions actuelles.
Vous avez publié des résultats positifs d'une phase II/III concernant votre traitement contre l'acidose tubulaire rénale distale (ATRd). Quelles sont les prochaines étapes ?
Nous avons présenté en septembre les résultats d'une étude de phase II/III auprès d'enfants et d'adultes atteints d'ATRd. Ces résultats ont permis de démontrer l'efficacité du traitement ainsi que sa bonne tolérance par les patients. Début novembre nous avons publié les résultats à six mois de l'extension de l'étude qui sont également positifs. Sur la base de ces données nous prévoyons de déposer une demande d'autorisation de mise su rle maché (AMM) au 2e semestre 2018 en Europe dans cette première indication. Nous avons déjà obtenu la désignation de médicament orphelin qui nous permet de bénéficier d'une exclusivité de commercialisation pendant 10 ans à compter de l'obtention de l'AMM. Celle-ci devrait intervenir toute fin 2019 pour un début de commercialisation en Europe en 2020. Nous lancerons par ailleurs une étude de phase II/III aux Etats-Unis dans la même indication (ATRd) en 2018 en vue d'une commercialisation en 2021.
Avez-vous chiffré ce marché ?
Il est délicat de chiffrer aujourd'hui le marché. Tout dépendra du résultat de nos négociations avec les autorités et les organismes payeurs. A titre indicatif, le coût médian d'un médicament orphelin est de 89 000 dollars aux Etats-Unis, et d'environ 30 000 euros en Europe. Dans notre domaine, le seul point de comparaison que nous ayons est un médicament du laboratoire Raptor contre la cystinose, une maladie proche de celles que nous ciblons, et dont l'approche thérapeutique est similaire (réduction du nombre de prises par jour et des effets secondaires). Ce médicament a été commercialisé à 250 000 dollars par an aux USA. Cependant nous ne serons pas sur des prix aussi élevés. Notre volonté est de rendre notre traitement accessible au plus grand nombre, et notamment aux experts-cliniciens avec lesquels nous travaillons depuis la création de la société. Par respect pour eux et pour les patients nous veillerons à l'accessibilité de nos produits tout en préservant notre rentabilité.
Quelle sera la répartition des fonds levés lors de l'introduction en bourse (30 millions d'euros hors option de surallocation) ?
Les fonds levés lors de l'introduction en bourse serviront trois objectifs. Le premier est la réalisation d'une étude clinique de phase II/III dans l'ATRd aux Etats-Unis pour environ 9 millions d'euros. L'objectif étant d'y commercialiser notre produit à l'horizon 2021. Nous prévoyons également de lancer une étude de phase II/III pour ce même produit dans la 2e indication (cystinurie), d'abord en Europe puis aux Etats-Unis pour un coût global estimé à 13 millions d'euros. Enfin nous consacrerons environ 5 millions à la structuration de notre réseau commercial en Europe, en particulier à la création de filiales en Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie et en Espagne et à la mise en place de partenariats de distribution dans les autres pays.
Propos recueillis par François Schott