Jean-Pascal CHUPIN
Introduction en bourse
Nous sommes les pionniers et les leaders du terreau bas carbone en France
Publié le 24 Mars 2023
Pouvez-vous nous présenter votre société ?
La société Florentaise est une aventure familiale démarrée en 1973. Elle a commencé dans l’extraction de sable de Loire puis dans des zones de tourbières et s’est de plus en plus focalisée sur la tourbe pour produire du terreau avant de porter toute sa stratégie sur des solutions alternatives à la tourbe.
Elle est aujourd’hui le pionnier des terreaux bas carbone, est basée dans la région nantaise, a 245 collaborateurs, 9 sites de production en France, est présent dans 6 pays, réalise un Chiffre d’Affaires annuel combiné de 62,5 millions d’euros, et se distingue par une forte capacité d’innovation et de dépôts de brevets.
Pourquoi chercher des alternatives à la tourbe ?
L’utilisation de la tourbe, traditionnellement le composant principal des terreaux, pose un problème majeur. Les tourbières sont un des principaux pièges à carbone en concentrant 33% du CO2 terrestre tout en abritant une très riche biodiversité.
A ce titre, certains Etats européens mais aussi la Chine ont déjà interdit l’exploitation des tourbières. La France fermera sa dernière tourbière en 2026. Le GIEC en juillet 2022 a même identifié la lutte contre l’exploitation et l’asséchement des tourbières comme l’un des moyens le plus efficaces d’éliminer le carbone de l’atmosphère pour freiner le réchauffement climatique.
Il est donc essentiel de trouver des alternatives efficaces à la tourbe car les besoins sont en très forte croissance.
Quel est le potentiel du marché du terreau et quel est votre avantage compétitif ?
Les terreaux permettent d’aérer le sol et de fortement réduire les besoins en eau grâce à leur disponibilité en eau. Les horticulteurs, les pépiniéristes, les maraichers, les villes qui doivent se végétaliser pour lutter contre le réchauffement, ou encore les particuliers utilisent de plus en plus de terreaux.
Au final, le marché devrait s’être multiplié par 4 entre 2017 et 2050, aussi bien sur le segment professionnel que sur le segment grand public.
Pour mieux évaluer cette évolution du marché des terreaux, il faut surtout comprendre que la part de tourbe dans les terreaux professionnels devrait elle-même être divisée par 2. C’est donc une position très favorable pour nous, en tant que producteurs de terreaux capables de proposer des gammes de terreaux allant jusqu’au sans tourbe puisque sur un marché en croissance nous avons l’ambition de devenir la référence internationale du segment que va porter cette accélération.
Notre alternative à la tourbe est notre capacité à collecter les déchets de scieries (plaquettes de bois, écorces), à les extruder dans une machine spéciale à double vis afin de les défibrer, puis de les mélanger avec d’autres intrants afin de répondre à des besoins précis des plantes.
Notre solution Hortifibre issue de plaquettes de bois permet aujourd’hui de remplacer 50% de la tourbe dans le terreau et la solution Turbofibre issue d’écorces de bois remplace 100% de la tourbe. Au final ces 2 matières renouvelables émettent 20 à 50 fois moins de CO2 que la tourbe avec des performance agronomiques équivalentes et à un prix inférieur à celui d’un mix tourbe classique !
L’élément essentiel de notre avantage compétitif repose sur les machines utilisées. Elles sont très spécifiques, nous en avons l’exclusivité d’usage auprès du fabricant, et elles nous donnent un avantage décisif sur tous nos concurrents. Un des avantages par exemple est l’hygiénisation des fibres via le procédé thermomécanique qui donne une meilleure stabilité qu’un défibrage classique.
Ces machines, alliées à nos brevets, nous donnent un tel avantage que notre business model repose autant sur la production de terreau pour notre propre compte que sur la location de ces machines à des confrères fabricants de terreaux, ce que nous faisons déjà dans plusieurs pays.
Quel est votre business model ?
Nous avons ainsi 2 activités : la production de terreaux et la location de machines bivis.
La production de terreaux se fait principalement en France et en Chine. Nous avons en France 9 sites de production dont 3 lignes de production bivis. Notre stratégie est de couvrir le territoire pour limiter les coûts de transport et favoriser des partenariats avec des scieries locales. 39% de notre terreau est vendu à des professionnels et 61% au grand public principalement sous des marques de distributeurs pour Truffaut, Botanic, SuperU, Mr Bricolage, … Ce marché est très technique et nécessite une forte innovation pour répondre aux attentes des nouvelles pratiques agronomiques : 40% de notre offre est renouvelée tous les 5 ans.
En Chine, notre production de terreaux se fait à partir d’envoi depuis la France de nos matières premières par conteneur en frêt maritime retour. Le mélange, le conditionnement et la commercialisation sont faits dans nos 2 sites chinois avec un partenaire local associé à 50%. Notre Chiffre d’Affaires en Chine est de 11 millions d’euros avec une rentabilité encore meilleure que celle effectuée en France.
La deuxième activité est la mise à disposition de notre technologie de défibrage thermomécanique « Bivis » sur les zones où il est plus profitable de louer que de produire soi-même. Notre modèle repose sur la location à laquelle s’ajoute les redevances de savoir-faire et la maintenance. 7 Bivis sont en location dans 2 pays (UK et Pays-Bas) et 7 sont en cours d’installation. Les revenus locatifs sont estimés à 3,4 millions d’euros à fin juin 2024.
Florentaise est une société rentable avec un Résultat net combiné de 2,5 m€ pour l’exercice clos au 30 juin 2021 et 2,9 m€ pour celui au 30 juin 2022.
Quel est votre plan de développement ?
Sur la France et avec les fonds levés lors de notre introduction en bourse, notre objectif est d’implanter 3 nouvelles lignes Bivis d’ici fin 2024, et de viser ainsi l’absence totale de tourbe dans nos terreaux d’ici 2030. Nous allons continuer à prendre des parts de marché sur les marchés grand public en gagnant des appels d’offre auprès de nouvelles enseignes de distribution, professionnel, et des espaces urbains. Sur la Chine, nous sommes portés par un très fort volontarisme des villes à se végétaliser et par la volonté du pouvoir central à développer les marchés vivriers (petits fruits) très utilisateurs de terreaux.
Sur les Bivis, nos 2 zones prioritaires sont l’Europe et les Etats-Unis. Notre plan est de passer de 7 à 38 Bivis en location d’ici 2027, et que ceci représentera 20% de notre Chiffre d’Affaires.
Au final, le Chiffre d’Affaires consolidé à 5 ans devrait passer le cap des 120 m€.
Pourquoi vous introduisez-vous en bourse et quel message adressez-vous à vos futurs actionnaires ?
Le premier objectif est de financer notre croissance et en particulier le déploiement des nouvelles machines Bivis et nos capacités de production sur l’activité terreaux pour approvisionner les marchés français et chinois.
D’un point de vue pratique, notre objectif est d’effectuer une augmentation de capital d’environ 28 millions d’euros dont 88% serviront directement à notre développement et 12% servira à rembourser des comptes courants d’actionnaires de notre holding afin de satisfaire des obligations vis-à-vis des autorités fiscales dans le cadre de la restructuration des opérations en Chine.
Un objectif important est aussi de porter sur la place publique l’importance de protection des tourbières, du développement de terreaux bas carbone, et des qualités des nouveaux terreaux qui permettent de renouveler les pratiques agronomiques notamment en termes d’économies en eau.
Tout en accélérant fortement depuis quelques années, nous construisons notre développement avec une vision sur le long terme avec l’ambition d’apporter des solutions efficaces avec le meilleur impact pour la planète. C’est un engagement fort de nos équipes et c’est aussi ce que nous souhaitons porter auprès des actionnaires qui nous rejoindront.
Pour participer à cette introduction en bourse sur EasyBourse jusqu'au 4 avril 2023 : https://www.easybourse.com/introduction-en-bourse/ALFLO-22032023 .
Jean-Baptiste Barbier