Pré-ouverture
CAC 40: de minces espoirs sur les épaules de la Fed
publié le 18/06/2025
(CercleFinance.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir sur une note prudente mercredi matin, à quelques heures de l'annonce probable par la Réserve fédérale américaine d'un nouveau maintien de ses taux directeurs.Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison juin - grignote 1,5 point à 7679 points, annonçant un début de séance virtuellement inchangé.
La tendance semble bien partie pour demeurer fragile alors que les investisseurs gardent les yeux rivés sur l'issue de la réunion de la Fed, avec l'espoir que la banque centrale trouve les mots justes afin de les rassurer face à un contexte géopolitique et économique pour le moins compliqué.L'institution annoncera les conclusions de sa réunion de politique monétaire dans un communiqué prévu à 20h00, c'est-à-dire après la clôture des marchés européens.
La Réserve fédérale devrait, sans surprise, maintenir ses taux directeurs inchangés, signant un quatrième 'statu quo' consécutif depuis janvier.Dans un climat d'incertitude lié à la géopolitique et aux droits de douane imposés par le président Donald Trump, les investisseurs seront surtout à l'affût de ses prévisions de croissance économiques et de potentiels indices concernant la trajectoire future de ses taux.'L'enjeu ne résidera donc pas dans le niveau des taux - largement anticipé par les marchés - mais dans la révision des projections économiques et du fameux 'dot plot'', prévient François Rimeu, stratégiste chez Crédit Mutuel AM.
Depuis la fin 2024, la Fed s'en tient à une approche attentiste en raison d'une inflation jugée encore un peu trop élevée et d'un marché du travail jusqu'ici solide.Mais les dernières publications économiques ont renforcé les anticipations d'une baisse de taux de 25 points de base en septembre les investisseurs évaluant à 55% les chances d'une telle décision, selon le FedWatch du CME.'Le fait que l'inflation n'ait toujours pas réagi aux hausses de droits de douane et que les conditions sur le marché du travail se soient légèrement dégradées rend cette position plus difficile à tenir', estime Bastien Drut, Responsable de la stratégie et des études économiques chez CPR AM.
L'intensification du conflit israélo-iranien, s'il venait à provoquer une hausse durable des prix du pétrole, pourrait par ailleurs compliquer la tâche de la Fed en relançant les tensions inflationnistes.Prise entre deux feux, la banque centrale devrait réaffirmer sa posture prudente ce soir, retardant toute nouvelle baisse de taux tant que les données économiques objectives ne justifieront pas clairement un assouplissement.'Nous tablons sur une reprise du cycle de baisse des taux après l'été, une fois que la Fed aura été en mesure de faire un diagnostic complet de l'inflation américaine', indique Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
Outre la Fed, la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque nationale suisse (BNS) se réuniront demain.Sur le plan géopolitique, le président américain Donald Trump a exigé hier soir la 'reddition inconditionnelle' de l'Iran, une déclaration musclée qui est venue relancer les spéculations quant à une possible intervention des Etats-Unis aux côté d'Israël.Ce virage à 180 degrés par rapport à ses déclarations du week-end qui appelaient 'à une désescalade des hostilités au Moyen-Orient' ont pesé sur la cote à Wall Street hier soir.Le Dow Jones a lâché 0,7%, le S&P 500 a cédé 0,8% tandis que le Nasdaq Composite perdait 0,9%.A la Bourse de Tokyo, à l'approche de la clôture, l'indice Nikkei poursuivait son mouvement de hausse des derniers jours en s'adjugeant plus de 0,8%.
Le marché pétrolier interrompt lui sa progression en dépit de l'instabilité qui règne au Proche-Orient, les intervenants semblant faire le pari d'un conflit relativement limité dans le temps.Le Brent se replie de 0,8% à 76,3 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 0,1% à 74,7 dollars.En Europe, les investisseurs suivront avec attention à 11h00 les chiffres définitifs de l'inflation en zone euro en mai, qui devront confirmer la thèse d'un ralentissement des prix au risque de décevoir.Aux Etats-Unis, seuls les dernières données sur le marché de l'immobilier et les stocks hebdomadaires de pétrole figurent au programme du jour.Copyright (c) 2025 CercleFinance.com. Tous droits réservés.