Pré-ouverture
CAC 40: les investisseurs intègrent avec flegme le message délivré par la Fed
publié le 18/09/2025
(Zonebourse.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir sans réelle direction jeudi matin suite à la baisse de taux sans surprise décidée hier soir par la Réserve fédérale américaine, la première cette année, une initiative présentée comme une simple mesure de 'gestion du risque' par son président Jerome Powell.
Vers 8h15, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - échéance septembre - grignote trois points à 7792,5 points, laissant entrevoir un début de séance autour de l'équilibre.Comme prévu, la Fed a repris mercredi soir son cycle d'assouplissement monétaire en abaissant d'un quart de point l'objectif de taux de ses fonds fédéraux ('fed funds') pour le porter à 4%/4,25%, une décision largement anticipée par les marchés.
Dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion stratégique de deux jours, la banque centrale a précisé que la décision avait été prise à l'unanimité, seul Stephen Miran, le conseiller de Donald Trump ayant rejoint le comité cette semaine, s'étant prononcé en faveur d'une baisse de taux plus marquée d'un demi-point.Très attendues, les projections des gouverneurs de la Fed, les fameux 'dot plots', laissent entrevoir deux autres baisses de taux de 25 points de base cette année, en octobre puis en décembre, avant que les taux directeurs se rapprochent d'un niveau considéré comme 'neutre' de 3% d'ici à la fin 2026.
Lors de sa conférence de presse, Jerome Powell a qualifié la baisse de taux du jour de mesure de 'gestion des risques', ce qui a entraîné un bref mouvement de yo-yo sur les marchés d'actions américains.Au final, Wall Street est repartie sur une tendance légèrement baissière, qui a vu le S&P 500, indice de référence des gérants de fonds, terminer sur un repli modeste de 0,1% dans le sillage des déclarations de la Fed.'Le S&P 500 a fini la séance au niveau exact de notre objectif pour la fin d'année, qui s'établit à 6600 points', a réagi Scott Chronert, le stratège vedette de Citi.'Même si ces objectifs techniques n'ont rien de magique, on peut e déduire que les grandes capitalisations américaines semblent aujourd'hui bien valorisées au regard de ce que nous savons - ou croyons savoir sur les fondamentaux économiques', a-t-il souligné.
Chez CPR AM, on estime que Jerome Powell s'est employé à ce que la baisse de taux d'hier ne puisse être considérée ni comme accommodante ('dovish cut'), ni comme restrictive ('hawkish cut'), mais qu'elle soit 'sans éclat' ('boring cut') en vue d'affecter le moins possible les marchés financiers.'Les 'dots' se sont considérablement rapprochés des anticipations de marché, avec l'idée de taux directeurs qui convergeraient vers 3% en fin d'année 2026', fait remarquer Bastien Drut, le responsable de la stratégie et des études économiques du gestionnaire d'actifs.'En se réalignant de la sorte sur les anticipations de marché, les membres du FOMC gagnent du temps pour en apprendre davantage sur le marché du travail et éviter d'agir dans la précipitation', ajoute-t-il.Les 'futures' sur indices new-yorkais signalent d'ailleurs une ouverture en territoire positif à Wall Street, ce qui pourrait permettre d'effacer les pertes de la veille.
En Europe, peu d'annonces sont à attendre à l'heure du déjeuner du côté de la Banque d'Angleterre (BoE), qui va être contrainte de marquer une pause dans ses réductions de taux au vu de l'inflation qui reste obstinément élevée en Grande-Bretagne.Aux Etats-Unis, les indicateurs au programme du jour incluent les inscriptions aux allocations chômage, les indicateurs avancés du Conference Board ainsi que l'indice de la Fed de Philadelphie.Sur le marché des changes, le dollars remonte un peu face à l'euro après s'être nettement replié la veille en réaction aux annonces de la Fed, la monnaie unique revenant sous 1,1790 après avoir dépassé le seuil de 1,19 dans la soirée d'hier.Les rendements obligataires américains se tendent également un peu, celui des Treasuries à 10 ans revenant au-delà de 4,07% après être tombé sous 4% mercredi soir.Sur le marché pétrolier, les cours du brut restent très volatils, après avoir profité ces derniers jours d'un retour des tensions géopolitiques.
Le baril de Brent recule de 0,5% à 67,6 dollars, et le baril de brut léger américain (WTI) perd 0,6% sous 63,7 dollars.Copyright (c) 2025 Zonebourse.com - All rights reserved.