Pré-ouverture
Wall Street vue stable et l'Europe évolue en ordre dispersé, la Fed se réunit
publié le 09/12/2025
par Diana Mandia
9 décembre (Reuters) - Wall Street est attendue sur une note stable et les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance, les investisseurs faisant preuve de prudence avant la réunion de deux jours de la Réserve fédérale (Fed) américaine.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,14% pour le Dow Jones, de 0,05% pour le Standard & Poor's-500 et inchangée pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 0,58% à 8.061,77 points vers 11h41 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,31% et à Londres, le FTSE 100 prend 0,09%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,22%, le FTSEurofirst 300 perd 0,10% et le Stoxx 600 cède 0,07%.
La banque centrale américaine entame mardi sa réunion de politique monétaire, à l'issue de laquelle l'institution devrait procéder à une nouvelle baisse de 25 points de base des coûts d'emprunts, un scénario largement anticipé par les investisseurs après une série d'indicateurs décevants sur le marché du travail.
Les investisseurs seront particulièrement attentifs aux signaux concernant l'orientation de la Fed en matière de politique monétaire pour l'année prochaine, dans un contexte de divisions entre les membres du FOMC et de craintes d'une politique plus restrictive que prévu malgré le changement de présidence de la banque centrale dans les prochains mois, ce qui a contribué à la hausse des rendements obligataires lundi.
"C'est l'événement le plus risqué de la semaine. Il s'agit davantage des détails... en ce qui concerne les 'dot plots', les éventuelles modifications des projections, le nombre de dissidents", note Daniela Hathorn, analyste chez Capital.com, évoquant une certaine indécision et une approche attentiste avant ce rendez-vous clé.
"Les projections économiques de la Fed et les commentaires de Jerome Powell pèseront lourd dans la réaction des marchés ? non seulement cette semaine, mais peut-être pour l'ensemble du mois. Après le récent repli des actions et des cryptomonnaies, les investisseurs friands de risque espèrent que la Fed favorisera un rebond de fin d'année plutôt que de doucher la reprise", souligne pour sa part Bret Kenwell, analyste des marchés américains pour eToro.
Côté indicateurs économiques du jour en provenance des Etats-Unis, les chiffres de la productivité et l'enquête Jolts sur les offres d'emplois pour septembre seront surveillés, les investisseurs continuant à surveiller tout indice de détérioration du marché de l'emploi.
Dans la zone euro, les opérateurs continuent d'assimiler les déclarations d'Isabel Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), qui a déclaré lundi dans une interview que la prochaine grande décision de l'institution de Francfort pourrait être un relèvement des coûts d'emprunt.
"Alors que la Fed entretient un faux suspense autour de ses prochaines décisions, la BCE, elle, durcit subtilement le ton. Si les membres du Conseil des gouverneurs répètent qu'il n'y a 'aucune urgence à assouplir', Isabel Schnabel est allée un cran plus loin en se disant 'à l'aise' avec des anticipations de marché qui intègrent une prochaine hausse des taux. Une posture que nous jugeons toujours surprenante au regard d'une croissance européenne qui devrait rester modeste", écrit dans une note Thomas Giudici, directeur de la gestion obligataire chez Auris Gestion.
Le marché obligataire se détend toutefois ce mardi après les turbulences de la veille, qui ont propulsé le rendement de l'obligation allemande à 10 ans à son plus haut niveau depuis plusieurs mois et celui de son homologue à 30 ans à un record de 14 ans, les investisseurs écartant désormais la possibilité d'une baisse des taux de la BCE en 2026 et s'inquiétant de l'augmentation des dépenses budgétaires.
En France, les députés se prononceront ce mardi en fin de journée sur l'ensemble du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, un scrutin qui s'annonce serré dans une Assemblée nationale atomisée où le Parti socialiste (PS) d'Olivier Faure a appelé à voter "pour" et Horizons de l'ancien Premier ministre Edouard Philippe à s'abstenir.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
À Paris, Air France-KLM plonge de plus de 9% après que le groupe de transport maritime CMA CGM a annoncé prévoir une émission obligataire remboursable en actions Air France-KLM.
L'action EssilorLuxottica souffre également (-4,85%), les traders soulignant la concurrence croissante de la part de Google dans le domaine des lunettes équipées d'IA.
Ailleurs en Europe, Thyssenkrupp plonge de 7,6% après avoir dit anticiper une perte nette pouvant atteindre 800 millions d'euros en 2026, en raison de provisions pour sa division sidérurgique.
Le secteur de la défense (+1,1%) profite pour sa part d'informations favorables concernant les commandes militaires, l'agence Bloomberg ayant rapporté que les parlementaires allemands devraient approuver la semaine prochaine des contrats d'approvisionnement d'une valeur record de 52 milliards d'euros.
Rheinmetall, Hensoldt et Renk avancent de 3,3% à 6% à Francfort, tandis que Thales gagne 3% à Paris.
TAUX
Le marché obligataire recule légèrement mardi après les fortes hausses de la veille et dans l'attente de la Fed. Le rendement des Treasuries à dix ans recule de 1,6 point de base à 4,1565%. Le deux ans perd 0,4 point de base à 3,5794%.
Dans la zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans perd 2,9 points de base à 2,8381%, tandis que celui de son homologue à deux ans cède 1,5 point de base à 2,1488%.
CHANGES
Le dollar est plutôt stable mardi (-0,01%) face à un panier de devises de référence avant la baisse attendue des taux d'intérêt par la Réserve fédérale américaine.
L'euro avance de 0,03% à 1,1639 dollar, se stabilisant après une vague de ventes sur les marchés obligataires lundi à la suite des déclarations d'Isabel Schnabel.
PÉTROLE
Les prix du pétrole augmentent légèrement mardi après les pertes enregistrées lors de la séance précédente (-2%), les marchés suivant de près les négociations de paix visant à mettre fin à la guerre en Ukraine, les inquiétudes liées à l'abondance de l'offre et la décision imminente concernant les taux d'intérêt américains.
Le Brent prend 0,34% à 62,70 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 0,32% à 59,07 dollars.
PRINCIPAL INDICATEUR ÉCONOMIQUE À L'AGENDA DU 9 DÉCEMBRE :
PAYS GMT INDICATEUR PÉRIODE CONSENSUS PRÉCÉDENT
USA 15h00 Enquête Jolts septembre 7,150 mlns 7,227
mlns
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)