Interview de Vincent Fert : PDG d'Ipsogen

Vincent Fert

PDG d'Ipsogen

Nous nous adressons à un marché potentiel de 840 millions d'euros

Publié le 09 Juin 2008

Ipsogen, société spécialisée dans le diagnostic moléculaire en oncologie sur le cancer du sang et le cancer du sein, est sur le point de s’introduire en bourse sur Alternext. L’offre court du 2 au 9 juin pour une fixation du prix, sur une fourchette située entre 7,20 et 8 euros par action, le 10 juin. La valorisation d’Ipsogen est donc de 35,5 millions d’euros en milieu de fourchette.

Quel est votre positionnement sur le marché des biotechs ? Votre business model ?
Notre business model est celui du diagnostic moléculaire. Nous fabriquons et commercialisons des tests de diagnostic moléculaire pour les clients finaux qui sont les hôpitaux et les centres de traitement du cancer.

Nous ne nous identifions pas à une biotech. Nous sommes plutôt dans le domaine medtech. Au sein de ces medtech, nous sommes dans le domaine du diagnostic moléculaire. Dans ce domaine, il y a des sociétés qui sont spécialisées dans la commercialisation et qui constituent la plus grande part du secteur. Il y a aussi des sociétés très en amont qui innovent et qui elles sont assimilables à des biotechs, avec des projets de R & D, etc.

Ipsogen est une société hybride puisque nous avons un modèle où nous externalisons la recherche. Nous sélectionnons des innovations dans les centres de recherche. Nous faisons nous même peu de recherche mais par contre beaucoup de développement sur lequel nous nous focalisons, pour ensuite fabriquer et commercialiser les tests nous-mêmes.  Nous avons donc aussi accès au client direct.

Notre positionnement n’est pas très courant. Nous sommes surement des pionniers dans ce modèle.

Qui sont vos partenaires ? Vos clients ?
Nos partenaires sont les instituts de traitement du cancer, les centres de recherche. Nos clients sont les hôpitaux et les centres anti-cancer.

A quoi vont vous servir les fonds récoltés ?
En majorité, ces fonds vont nous servir à étendre notre force commerciale. A côté de cela, nous allons évidemment toujours acquérir de nouvelles licences et entretenir nos brevets. Ces fonds seront également utiles pour les frais réglementaires pour enregistrer nos tests auprès des agences réglementaires. Ce sont donc principalement des aspects commerciaux et de développement réglementaire.

Quelles sont vos perspectives de développement à l’avenir ? Vos guidances ?
Nous n’émettons pas de recommandations ou de guidances. Nous nous adressons, dans le cancer du sein et le cancer du sang, à un marché potentiel de 840 millions d’euros. Notre perspective se situe sur ce marché extrêmement dynamique avec nos produits qui ont ce potentiel de marché.

De nouveaux partenariats sont-ils à l’étude ?
Je ne peux pas faire de déclaration à ce sujet, puisque nous sommes sur le point d’entrer sur le marché.

Quel est l’état du marché ? Quelles sont vos impressions pour 2008 ?
Aujourd’hui, nous attendons toujours la société qui va obtenir son autorisation de mise sur le marché pour son produit. Il y a quelques bons candidats, comme Transgene qui est bien avancée. Innate Pharma me semble être aussi extrêmement prometteuse.

Alors que le secteur est malmené en bourse, pourquoi investir dans Ipsogen ?
Nous avons respecté notre agenda. Nous avons un portefeuille de produits qui s’étend, des tests qui sont reconnus désormais par l’OMS et des lancements de produits.

Nous avons donc vraiment besoin de consacrer nos ressources à notre expansion commerciale. C’est donc pour cela que nous avons choisi ce moment pour nous introduire en bourse. C’est un excellent projet, je suis donc très optimiste sur l’issue de cette introduction en bourse.

Propos recueillis par Amine Wakrim