Interview de Franck Hansen : Responsable de la gestion européenne Small&Mid Cap, Allianz GI

Franck Hansen

Responsable de la gestion européenne Small&Mid Cap, Allianz GI

Il est prématuré de miser sur une reprise durable et généralisée de l'économie européenne

Publié le 19 Septembre 2014

Après avoir fortement progressé l’année dernière, les small&mid caps européennes semblent marquer le pas. Est-il encore conseillé d’investir dans ces petites et moyennes capitalisations ?

A court terme, une certaine prudence s’impose compte tenu des incertitudes géopolitiques en Europe de l’Est et d’une croissance économique plus faible que prévu en zone euro. Il est prématuré de miser sur une reprise durable et généralisée de l’économie européenne. Cependant nous continuons à trouver de nombreuses opportunités et à investir dans les PME européennes, dont beaucoup sont tournées vers l’export et le marché mondial. Malgré la faible croissance en zone euro, nous tablons sur une hausse des bénéfices de ces sociétés d’environ 10% cette année. Nous sommes également confiants pour 2015 où nous tablons sur une croissance mondiale un peu meilleure. Les small&mid caps sont plus à même d’innover et de capter cette croissance que les large cap.

Sur quels pays misez-vous plus particulièrement?

Comme je vous l’ai indiqué, nous ne misons pas sur la reprise dans tel ou tel pays, par exemple en Espagne ou en Italie. Les deux principaux marchés boursiers en zone euro sont la France et l’Allemagne, nous y trouvons beaucoup d’opportunités et cela se reflète dans la répartition géographique de notre fonds Allianz Actions Euro MidCap. Mais nous investissons dans d’autres pays au Nord comme au Sud, à la recherche des sociétés les plus performantes. En termes sectoriels, nous sommes surpondérés sur la santé, les technologies de l’information (IT) et les biens de consommation personnels (luxe, etc). Nous sommes sous-pondérés sur les valeurs financières et industrielles.

Pouvez-vous citer quelques valeurs emblématiques du fonds Allianz Actions Euro MidCap  ?

En Allemagne nous aimons Hugo Boss, car c’est une marque bien implantée en Europe et aux Etats-Unis, où il gagne des parts de marché. Elle allie une croissance durable, des marges solides et un dividende attractif, ce qui est assez rare.

Je citerai également le groupe de media Axel Springer. Bien qu’il réalise déjà la moitié de son chiffre d’affaires sur internet (e-commerce, publicité), le groupe est encore valorisé comme un media traditionnel. Il est présent à l’international, notamment en France où il possède les sites Seloger.com et Auféminin.com. Enfin le retour aux actionnaires est intéressant.

En Italie, nous aimons le fabricant de machines à café et de petit électroménager De’Longhi. La société a de beaux produits qui rencontrent un grand succès à l’international. Elle a noué un partenariat avec Nespresso qui va lui permettre de pénétrer de nouveaux marchés.

Aux Pays-Bas nous sommes actionnaires du groupe Amsterdam Commodities, spécialisé dans le négoce d’épices, thés et autres matières premières. Le groupe est présent depuis plus de cent ans sur ce marché de niche. Nous avons également investi dans Be-Semiconductor, un fabricant de machines pour l’industrie des puces électroniques, un marché en forte croissance au niveau mondial.

Dernier exemple, au Danemark, le bijoutier Pandora. Ses produits de « luxe abordable » connaissent un vrai succès au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Reste à savoir si cela va durer. Ce n’est pas un groupe de luxe établi comme LVMH ou Burberry. Tant que le chiffre d’affaires croît, nous restons actionnaires de la société.


Propos recueillis par François Schott