Pré-clôture
CAC40: de +1,1% à -0,4%, le sens des réalités semble revenir
publié le 28/07/2025
(CercleFinance.com) - L'étrange euphorie du début de la matinée (Bourse de Paris gagnant 1,1% pour tester 7.930Pts), comme pour célébrer des 'tarifs' de 'seulement' 15% quand Trump menaçait l'Europe de 30% s'est maintenant dissipée et le CAC40 bascule dans le rouge pour -0,4%, sous 7.
800Pts).L'Euro-Stoxx50 retombe lui aussi, de 5.417 vers 5.340 alors que le DAX à Francfort perd 0,9%, largement pénalisé par le 'deal' conclu par Ursula von der Leyen va largement pénaliser l'industrie allemande, contrainte d'acheter du gaz plus cher, d'investir aux Etats Unis, d'acheter de l'armement US avec.
.. zéro contrepartie.L'accord commercial conclu hier entre les États-Unis et l'Union européenne a -officiellement et pour reprendre les éléments de langage de Bruxelles- 'apporté un soulagement bienvenu dans l'épineux dossier des relations commerciales internationales', même si les facteurs de prudence restent bien présents avant une semaine qui s'annonce extrêmement chargée.
Les États-Unis infligent donc à l'Union européenne un accord sur le commerce établissant un taux unique de droits de douane à 15 % sur la grande majorité des exportations de l'UE (contre 2,5% à 5% au maximum précédemment).Ce taux s'appliquera à la plupart des secteurs, de l'automobile aux semi-conducteurs en passant par les produits pharmaceutiques, même si certains produits stratégiques dans l'aéronautique, les spiritueux, les ressources naturelles ou les matières premières critiques (utiles à l'économie américaine, bien entendu), en seront, eux, exemptés.
Bruxelles s'est par ailleurs engagée à acheter aux États-Unis pour 750 milliards de dollars d'énergie et à augmenter de 600 milliards de dollars ses investissements aux États-Unis, tout en supprimant l'intégralité des droits de douane sur les importations américaines.Des analystes -dont on peut questionner le tropisme pro-US- évoquent cependant un compromis 'favorable' au Vieux Continent, principalement dans la mesure où celui-ci va permettre d'écarter l'incertitude qui pesait depuis de longs mois sur les questions commerciales.Fini en effet 'l'incertitude' : place à la taxation de 15% -sans réciproque- de nos exports (5% de plus que le Royaume Uni) et à un effort unilatéral d'investissement de l'Europe de 1.
350Mds$, au seul bénéfice des Etats Unis.Michael Brown, le stratégiste de Pepperstone déroule le même élément de langage exposé après la capitulation sans condition du Japon du 23 juillet:'On obtient la moitié du taux de 30 % qui était censé entrer en vigueur vendredi, et on est bien en deçà de la menace des 50 % qui avait été brandie par Trump au début du mois'. Certains professionnels évoquent même un accord 'gagnant', qui devrait avoir 'peu d'effet sur la croissance en Europe' alors que les États-Unis devraient pâtir des tensions inflationnistes liées aux surtaxes douanières.Mais il y a des commentaires encore plus béats : 'Ce taux de 15 % est équivalent à celui du Japon et bien inférieur à celui imposé à la Chine (alors que les négociations sont encore en cours pour 90 jours, rien n'est fixé, NDLR), ce qui devrait offrir une stabilité bienvenue aux entreprises européennes', juge Joachim Klement, chez Panmure Liberum.
'Cela signifie que les exportateurs européens pourraient même gagner aux États-Unis des parts de marché sur leurs concurrents chinois, qui sont présents sur le sol américain, pénalisés par des taxes plus lourdes', poursuit l'analyste.Aucun de ces analystes ne cite cette déclaration de Donald Trump vendredi dernier au sujet du 'Japon' : 'les Etats Unis sont gagnants dans une proportion de 90/10, le Japon n'obtient aucune contrepartie, ne taxera aucun produit US... c'est un peu comme s'ils avaient payé un droit de commercer avec nous'.Il pourrait réitérer ce communiqué triomphal après l'accord consenti par l'Europe... sans aucune contrepartie qui lui soit favorable également.Dopés par une série d'accords 'gagnant/perdant', les indices américains entament la semaine sur de nouveaux records absolus, poursuivant la progression observée la semaine dernière.Le S&P500 (+0,2%) aligne par exemple un 6ème record historique consécutif et teste pour la première fois la barre des 6.
400, soit +32% depuis le 7 avril.Le Nasdaq-100 (+0,5%) inscrit un nouveau zénith de 23.385Pts (+42% depuis le 7 avril, record de hausse sur 3 mois et 3 semaines).Depuis 1 mois, l'indice S&P 500 a également progressé de plus de 7 %, tandis que le Nasdaq s'est adjugé 9%... contre +0,00% pour le CAC40.Du côté des banques centrales, la Réserve fédérale américaine devrait laisser ses taux directeurs inchangés ce mercredi à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire.Bon nombre d'intervenants espèrent cependant que la tonalité de son communiqué ouvre la voie à une reprise de ses mesures d'assouplissement d'ici à la fin de l'année.Selon le ton qu'adoptera la banque centrale et les perspectives qu'elle dévoilera, certains investisseurs redoutent un été potentiellement volatil.Aucun indicateur économique ne figure à l'agenda ce lundi mais la semaine s'annonce également chargée sur ce terrain avec, en point d'orgue, la publication, vendredi, des chiffres de l'emploi du mois de juillet.
Ce rapport, qui tombera deux jours après les annonces de la Fed, pourrait encourager les investisseurs à parier sur de futures baisses de taux ou au contraire à envisager une poursuite du 'statu quo' actuel.En attendant, les T-Bonds US pâtissent du 'risk-on' qui se perpétue à Wall Street et le '10 ans' affiche +1,5Pt à 4,4010%, le '30 ans' +2,3Pts à 4,952%.En Europe, le Bund efface -3,5Pts à 2,682%, nos OAT -4,4Pts à 3,3440%, les BTP italiens -6,7Pts à 3,525%.La saison de publications de résultats devrait aussi apporter son lot d'enseignements, que ce soit aux États-Unis ou en Europe.La semaine sera particulièrement chargée aux États-Unis avec environ 164 sociétés du S&P 500, dont neuf composantes du Dow Jones, qui publieront cette semaine, dont Meta et Microsoft mercredi soir, puis Apple et Amazon jeudi.Jusqu'à présent, 80 % des entreprises américaines ont fait 'mieux que prévu' (grâce à la minoration systématiques des 'attentes', cette proportion de 4 sur 5 devient presque risible) durant cette saison des résultats, à comparer avec une moyenne de 78 % sur cinq ans et de 75 % sur dix ans.
En Europe, seules 47 % d'entre elles ont dépassé les attentes, une déception que les spécialistes attribuent au récent redressement de l'euro qui pénalise à la fois leur chiffre d'affaires et leurs bénéfices.Les marchés pourraient néanmoins rester prudents, sachant que l'arrivée à échéance vendredi de la date butoir du 1er août pour l'entrée en vigueur des surtaxes douanières promises lors du 'Liberation Day' pourrait nuancer le récent optimisme des investisseurs sur les questions commerciales.Dans cet état d'esprit, les investisseurs suivront également la reprise des négociations commerciales USA-Chine à Stockholm, qui devraient, selon toute vraisemblance, déboucher sur une nouvelle pause de 90 jours entre les deux premières puissances économiques mondiales.Dans l'actualité des société tricolores, Thales Alenia Space, coentreprise de Thales (67%) et Leonardo (33%), annonce que MicroCarb, mission scientifique conjointe entre les agences spatiales britannique (UKSA) et française (CNES), a été lancée avec succès depuis Kourou.La Société de Tayninh indique qu'Unibail-Rodamco-Westfield (URW) a signé un contrat pour la cession de sa participation, soit près de 97,7% du capital et des droits de vote, aux investisseurs Nuku Hiva Holding et Quatre Vingt Dix.
Bureau Veritas a annoncé lundi qu'il avait été choisi pour devenir le partenaire de vérification de l'indice de résilience des bâtiments (BRI), un projet conduit par une émanation de la Banque mondiale, sur les principaux marchés émergents d'Amérique latine, d'Afrique, d'Asie de l'Est et du Pacifique.Copyright (c) 2025 CercleFinance.com. Tous droits réservés.