Pré-ouverture
Wall Street vue dans le rouge, l'Europe souffre de la dette publique
publié le 02/09/2025
par Diana Mandia
(Reuters) - Wall Street est attendue en baisse et les principales Bourses européennes reculent à mi-séance avec les inquiétudes sur la dette publique, qui ont porté le rendement des obligations françaises à 30 ans à un pic de 16 ans.
Après un week-end prolongé, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,61% pour le Dow Jones, de 0,73% pour le Standard & Poor's-500 et de 0,93% pour le Nasdaq. À Paris, le CAC 40 perd 0,15% à 7.696,25 à 11h03 GMT. Malgré la nervosité des marchés obligataires, l'indice phare de la Bourse de Paris souffre moins que le reste, soutenu en quelque sorte par le secteur du luxe grâce à plusieurs changements de recommandation favorables.
À Francfort, le Dax recule de 1,48% et à Londres, le FTSE 100 cède 0,45%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 0,76%, le FTSEurofirst 300 perd 0,80% et le Stoxx 600 recule 0,92%.
La hausse des rendements obligataires pèse mardi sur les marchés d'actions, alors que les investisseurs continuent à s'inquiéter du niveau d'endettement public, ce qui provoque une vague de ventes d'obligations allemandes et françaises à long terme.
Le rendement des obligations d'Etat françaises à 30 ans a ainsi atteint mardi son plus haut niveau en plus de 16 ans, poussé par la perspective d'une nouvelle crise politique alors que le Premier ministre François Bayrou a entamé des discussions avec les partis politiques pour éviter un renversement du gouvernement avant un vote de confiance prévu le 8 septembre.
Le rendement à 30 ans de l'Allemagne, qui a touché lundi son plus haut niveau depuis août 2011, avance encore de 5 points de base, mardi, tandis que le dix ans prend plus de 4 points, à 2,7877%.
L'écart de rendement entre le Bund et l'OAT à dix ans ressort à 78,4 points de base.
Preuve de cette incertitude, l'or, considéré comme une protection fiable contre les troubles géopolitiques et économiques, a atteint mardi un nouveau sommet, dépassant les 3.500 dollars l'once, alors que la faiblesse du dollar et la perspective d'une baisse ce mois-ci des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) continuent de stimuler l'attrait pour le métal jaune.
La décision d'une cour d'appel américaine selon laquelle que la plupart des droits de douane imposés par Donald Trump sont illégaux, bien qu'elle les ait maintenus en vigueur jusqu'à la mi-octobre pour permettre un éventuel recours, ajoute à l'incertitude.
Dans la zone euro, l'inflation s'est en outre accélérée de façon inattendue en août, dépassant légèrement l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), ce qui renforce les arguments en faveur d'un statu quo sur les taux d'intérêt.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
VALEURS EN EUROPE
A Paris, les actions Kering et LVMH grimpent mardi à la Bourse de Paris de 3,7% et 2,9% respectivement, alors que HSBC a relevé sa recommandation de "conserver" à "acheter" sur les deux valeurs, l'intermédiaire disant voir "la lumière au bout du tunnel" pour le secteur du luxe. Ailleurs en Europe, Nestlé recule de 0,87% après avoir annoncé lundi la nomination de Philipp Navratil au poste de directeur général à la suite du départ immédiat de Laurent Freixe, remercié pour avoir enfreint un code de conduite professionnelle.
Le groupe suisse d'investissement Partners Group prend pour sa part 1,8%, porté par ses résultats du premier semestre de l'année, tandis que le géant polonais de logistique Inpost recule de 9,9% après un deuxième trimestre jugé décevant.
L'immobilier <.SX86P >, sensible aux taux d'intérêt, et les entreprises de services publics enregistrent les baisses les plus importantes parmi les secteurs du Stoxx 600.
TAUX Les rendements obligataires sont en hausse également aux Etats-Unis, où la Maison blanche continue à remettre en cause l'indépendance de la Fed : celui des Treasuries à dix ans prend ainsi 6,3 points de base à 4,2887%; tandis que celui de l'obligation à deux ans avance de 3,5 points de base à 3,6577%.
CHANGES Le dollar gagne 0,66% face à un panier de devises de référence après avoir touché lundi son plus bas niveau depuis le 28 juillet.
L'euro perd à son tour 0,69% à 1,1628 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole sont en hausse mardi, la poursuite de l'offensive russe en Ukraine malgré les tentatives diplomatiques de trouver une issue au conflit alimentant les inquiétudes sur l'approvisionnement en brut.
Le Brent prend 1,86% à 69,42 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) avance de 2,97% à 65,91 dollars.
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)