Pré-ouverture
CAC 40: un timide redressement s'amorce, mais les taux longs pèsent encore
publié le 03/09/2025
(Zonebourse.com) - La Bourse de Paris devrait ouvrir en légère hausse mercredi matin après son net repli de la veille, même si la prudence devrait continuer de l'emporter face à la remontée des taux longs en Europe à l'amorce d'une journée qui s'annonce chargée en indicateurs économiques.
Vers 8h05, le contrat 'future' - échéance septembre - sur l'indice CAC 40 progresse de 27,5 points à 7691,5 points, annonçant un début de séance sur des gains modestes.Le marché parisien avait fini la séance de mardi sur un recul de 0,7%, un reflux bien moins prononcé que celui de l'Euro STOXX 50 (-1,4%), mais suffisant pour conduire le CAC à enfoncer le seuil psychologiques de 7700 points, alors que l'indice vedette flirtait encore avec les 8000 points il y a une dizaine de jours suite à l'intervention plutôt rassurante de Jerome Powell, le président de la Fed, à l'occasion du colloque de Jackson Hole.
Les acteurs de marché restent clairement préoccupés par l'évolution des rendements obligataires, qui réveille en eux les peurs d'une crise de la dette similaire à celle qui avait frappé la zone euro en 2011 et 2012.En France, le rendement de l'OAT à 30 ans a atteint hier, au-delà de 4,50%, un sommet inédit depuis 16 ans qui témoigne d'une défiance croissante de la part des investisseurs.Les tensions sur le marché obligataire reflètent les craintes entourant l'impact du retour des fortes tensions politiques dans l'Hexagone susceptibles de freiner l'adoption de mesures budgétaires, qui conduisent les intervenants à anticiper de prochaines dégradations de la dette française par les grandes agences de notation.
'Le CAC 40 semble calme, mais sous la surface, Paris retient son souffle', souligne Fidel Martin, le président d'Exoé, pour lequel l'envolée des taux longs constitue un avertissement sévère.'Plus les rendements grimpent, plus le coût de la dette publique s'alourdit', rappelle-t-il.Mais la remontée des rendements obligataires ne concerne pas uniquement la France, loin s'en faut.Au Royaume-Uni, des informations évoquant un potentiel remaniement du gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, notamment au Trésor avant le budget d'automne, laissent craindre une réduction de l'influence de la Chancelière Rachel Reeves, qui est connue pour sa gestion prudente des finances au sein du Parti travailliste.Ces éléments ont provoqué une hausse soudaine des taux d'intérêt sur les obligations d'Etat britanniques à 30 ans, les 'Gilts', qui ont inscrit hier des niveaux jamais vus depuis 1998.
Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, revient non loin de 2,80%, un niveau qui avait précédemment été atteint en 2011.'Même si l'on peut parler de tensions sur les niveaux actuels, on ne peut toutefois pas encore parler de panique', tempère toutefois Alexandre Baradez, le responsable de l'analyse marchés chez IG France.D'après l'analyste, ce sont surtout les valeurs bancaires, incarnées par l'indice sectoriel STOXX 600 Europe Banks qui pourraient subir les effets négatifs de cet environnement.'Après le puissant rallye haussier observé sur cet indice sectoriel ces dernières années (175% de hausse depuis octobre 2022!), il est tout à fait possible que la situation politique et budgétaire en France entraîne des prises de gains supplémentaires sur les valeurs bancaires en France et en Europe', prophétise le stratège d'IG.Afin de se rassurer, les investisseurs seront attentifs à la publication dans la matinée des indices PMI définitifs dans le secteur des services de la zone euro en août, qui devraient nourrir le débat en cours sur l'état de santé de l'économie européenne.
Les opérateurs verront si ces chiffres confirment la reprise modérée, mais palpable, constatée dans l'union monétaire après les indicateurs récemment publiés.De retour du long week-end de 'Labor Day', Wall Street a fini en baisse mardi soir, pénalisé notamment par le repli marqué des valeurs technologiques, victimes de prises de bénéfices après les gains importants des derniers mois, mais aussi par les tensions sur les taux.Le Dow Jones parvenait toutefois à limiter ses pertes à 0,6% à la clôture, tout comme le S&P 500 (-0,7%) et le Nasdaq (-0,8%).Les contrats à terme sur les indices américains suggèrent une ouverture plus favorable à New York ce mercredi alors que le rendement des Treasuries à dix ans se stabilise autour de 4,27%.Sur le marché des devises, l'euro confirme son retour sous le support de 1,17 dollar, à 1,1630, mais la tendance pourrait évoluer dans les jours à venir avec la publication de chiffres de l'emploi qui pourraient ouvrir la voie à une reprise de l'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine.Les cours du pétrole pâtissent du climat d'aversion pour le risque qui règne sur les marchés.
Le Brent se traite autour de 68,90 dollars le baril, en baisse de 0,3%, tandis que le brut léger américain (WTI) repasse sous 65,4 dollars.Copyright (c) 2025 Zonebourse.com - All rights reserved.