Pré-ouverture
Wall Street vue en baisse, l'Europe recule aussi, les valorisations inquiètent
publié le 05/11/2025
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en baisse mercredi au lendemain d'une séance déjà dans le rouge et les Bourses européennes reculent également à mi-parcours dans un contexte de prudence liée aux interrogations sur les valorisations des actifs financiers et le retour sur investissement dans l'intelligence artificielle.
L'absence de données économiques officielles aux Etats-Unis avec le plus long "shutdown" de l'histoire ne favorise pas non plus la prise de risques, les investisseurs étant contraints de se replier sur des indicateurs alternatifs comme l'enquête ADP sur l'emploi, attendu à 13h15 GMT. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,04% pour le Dow Jones, de 0,22% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,36% pour le Nasdaq au lendemain d'un net repli de ces deux derniers indices consécutif à des mises en garde de Goldman Sachs et Morgan Stanley contre une éventuelle correction boursière.
À Paris, le CAC 40 perd 0,05% à 8.063,67 points vers 12h20 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,45% et à Londres, le FTSE est stable, tirant son épingle du jeu grâce au compartiment défensif de l'immobilier.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 régresse de 0,13% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,40%. Le Stoxx 600, dont la moitié des grands secteurs sont dans le rouge, recule de 0,16%.
En Europe, la séance a été marquée dans la matinée par les indices PMI sur l'activité des entreprises qui montrent qu'elle a progressé en zone euro à son rythme le plus rapide depuis plus de deux ans, avec un indice composite HCOB à 52,5 en octobre. En Grande-Bretagne, l'indice PMI composite est passé de 50,1 en septembre à 52,2 en octobre, avec des perspectives dans les services les plus favorables depuis un an.
Le marché a cependant ignoré ces statistiques, qui sont une confirmation des indicateurs données en lecture préliminaire le mois dernier, pour se concentrer sur les nombreux résultats d'entreprises du jour et les craintes dans le secteur technologique (-1,39%), jugé survalorisé. Les valeurs phares de la "tech" en Europe comme ASM International, BE Semiconductor, SAP, STMicroelectronics reculent de 0,80% à 3,12% dans le sillage de la publication des résultats et prévisions d'AMD.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Advanced Micro Devices (AMD) cède 4,9% en avant-Bourse malgré l'annonce par le groupe d'une prévision de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours supérieure aux attentes du marché. L'action est chahutée dans un contexte de forte volatilité alors que le cours a plus que doublé depuis le début de l'année.
Nvidia, Broadcom et Intel sont également indiqués en baisse.
VALEURS EN EUROPE
Bouygues bondit de 3,06%, en tête du CAC 40, le conglomérat ayant fait état d'un bénéfice d'exploitation sur neuf mois supérieur aux attentes des analystes.
Novo Nordisk prend 0,94% dans une séance volatile où le titre a baissé en matinée de 4% après la réduction par le laboratoire danois de son objectif annuel de bénéfice d'exploitation. Le groupe, qui a perdu environ la moitié de sa valeur depuis le début de l'année, a dit mercredi avoir accepté les plafonds de prix imposés par l'administration américaine qui entreront en vigueur en janvier 2027 pour trois de ses traitements importants (Ozempic, Wegovy et Rybelsus), ce qui soutient le titre.
Pandora cède 2,61%, la marque danoise de bijoux ayant abaissé sa prévision de croissance du chiffre d'affaires comparable pour l'ensemble de l'année.
Nexi < NEXII.MI> plonge de 6,16% après la publication d'un bénéfice d'exploitation trimestriel légèrement inférieur au consensus fourni par le groupe italien.
BMW avance de 1,15%, soutenu par sa marge bénéficiaire d'exploitation trimestrielle après de nouvelles baisses des dépenses de recherche et développement dans les véhicules électriques.
TAUX
Les rendements obligataires souverains en zone euro se stabilisent mercredi avec les solides indices PMI du bloc monétaire.
Le rendement du Bund allemand à dix ans s'affiche à 2,65% et celui à deux ans à 1,99%.
L'écart de rendement entre le Bund à dix ans et l'OAT française de même échéance est autour de 78 points de base, contre un sommet à 90 pb au plus fort de la crise politique française, alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu tente de conjurer la censure dans les débats à l'Assemblée nationale.
En termes d'émissions obligataires, une adjudication de deux milliards d'euros à 15 ans est attendue en Allemagne dans le courant de la journée, tandis que les investisseurs vont se pencher à 13h30 GMT sur les projets de refinancement trimestriels du département du Trésor américain.
Le rendement des Treasuries à dix ans aux Etats-Unis est également stable, à 4,08%, après une baisse de deux points la veille, tandis que le deux ans ressort à 3,56%, en repli de 1,4 point de base, après une baisse de trois points mardi.
CHANGES
Le dollar est stable face à un panier de devises internationales mais reste au-dessus du seuil symbolique des 100 points. Le billet vert est soutenu à la fois par les flux de capitaux vers les valeurs refuge et par la baisse des anticipations de réduction des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine, dans un contexte de profondes divisions au sein du conseil des gouverneurs.
L'euro grappille 0,05%, à 1,1487 dollar, après avoir déjà progressé de 0,30% mardi, à un sommet en sept mois. Côté indicateurs, les prix à la production (PPI) en zone euro ont reculé contre toute attente en septembre, de 0,1% sur un mois, selon Eurostat.
La livre sterling s'échange à 1,3032 dollar (+0,12%), à la veille de la réunion de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE), après une forte baisse la veille liée aux déclarations de Rachel Reeves, la ministre des Finances, sur le budget qu'elle doit présenter le 26 novembre. La monnaie britannique reste proche d'un creux de sept mois face au dollar.
Le bitcoin rebondit mercredi, de 1,71% à 102.016 dollars, après ses pertes dans les séances précédentes. La monnaie numérique a chuté d'environ 20% par rapport à son pic de 126.223,18 dollars atteint le 6 octobre, entrant ainsi en "bear market" (territoire baissier) en raison de liquidations massives et de l'affaiblissement des actifs à risque.
PÉTROLE
Le marché pétrolier baisse mercredi, les investisseurs évaluant la demande américaine de carburant après une baisse des stocks la semaine dernière : le Brent reflue de 0,40% à 64,18 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,46% à 60,28 dollars.
PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES À L'AGENDA DU 5 NOVEMBRE :
PAYS GMT INDICATEUR PÉRIODE CONSENSUS PRÉCÉDENT
USA 13h15 Enquête mensuelle ADP sur octobre 28.000 -32.000
l'emploi
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Benjamin Mallet)