Interview de Jacques de Chateauvieux : président directeur général de Bourbon

Jacques de Chateauvieux

président directeur général de Bourbon

Nous souhaitons faire progresser la rentabilité brute de nos capitaux engagés à 16% en 2010

Publié le 14 Septembre 2006

Votre chiffre d’affaires a enregistré une forte croissance au 1er semestre 2006, quelles sont les clés de ce succès ?
La forte croissance provient essentiellement de la Division Offshore qui a bénéficié de la mise en service de nouveaux navires dans le cadre du plan 2003-2007 (+ 32,4%), ainsi que des performances de la division Remorquage & Sauvetage qui bénéficie en semestre plein de la livraison de l’Abeille Bourbon et de l’Abeille Liberté et de la bonne activité des ports français.
En revanche, la Division Vrac a vu son chiffre d’affaires baisser sous l’impact de la réduction des taux de fret antérieurement historiquement élevés (-37%), alors que les tonnages transportés étaient en progression.

Votre Division Offshore a réalisé une belle performance, quelles sont vos ambitions à court et moyen terme sur ce segment?
L’activité offshore bénéficie d’une conjoncture favorable du fait de la reprise des investissements des sociétés pétrolières et des efforts réalisés pour dynamiser la production des champs existants.
En moyenne, à l’horizon 2010, nous anticipons une croissance du marché de 12%.
Pour Bourbon, l’objectif de croissance est de 20%, ce qui contribuera à une augmentation de notre part de marché qui devrait passer de 8 à 9 % aujourd’hui à 12% au terme du plan stratégique.
A court terme, Bourbon bénéficie de la livraison de nouveaux navires dans un contexte de prix de marché favorable, ce qui explique la performance réalisée ce semestre de +32,4% par rapport au 1er semestre 2005.

Vous avez encore près de 200 millions d'euros de cessions d’actifs à réaliser avant fin 2007. Quelles seront les étapes de ce plan de désinvestissement ?
La part la plus importante concerne la participation de 30% dans Vindémia que nous prévoyons de céder à Casino, ainsi que divers autres actifs ; notamment 2 sucreries au Vietnam. L’ensemble de ces cessions devraient intervenir d’ici la fin de l’année 2007 et concrétiser la focalisation définitive de Bourbon sur les services maritimes.

Pouvez-vous nous détailler les objectifs de votre plan "Stratégie Horizon 2010" ?
A l’horizon 2010, Bourbon prévoit une croissance de son chiffre d’affaires de 12% par an, l’essentiel de la croissance provenant de la division Offshore (+20% / an). Compte tenu de l’évolution de la part de chaque division dans le chiffre d’affaires total, le ratio d’Ebitda / chiffre d’affaires à l’horizon 2010 devrait s’établir à 40%. Enfin, nous souhaitons faire progresser la rentabilité brute de nos capitaux engagés à 16% en 2010. Ce plan aura pour conséquence un doublement de la flotte de nos navires détenus en propre, principalement dans les services maritimes à l’offshore pétrolier. Le succès du plan Horizon 2010 repose sur la maîtrise de la sécurité et celle des coûts, sur l’investissement dans des navires innovants et à forte productivité, et surtout sur le renforcement des ressources humaines de l’entreprise, qui entend recruter 3 000 nouveaux collaborateurs à l’horizon 2010.

Comment comptez-vous faire face à la baisse des taux de fret qui se profile ?
Dans le secteur du transport de vrac solide, la baisse des taux de fret particulièrement sensible jusqu’au mois de mars 2006 s’est brutalement interrompue. Depuis lors, le marché a connu une hausse significative (+35%). Il est difficile aujourd’hui d’anticiper les fluctuations futures du marché, ce qui conduit l’entreprise à maintenir sa stratégie de relation à long terme et de fidélisation avec ses clients.

Vous êtes désormais dépendant du dynamisme du marché de l'exploration - production pétrolière offshore. Le secteur est soumis à l'évolution du baril, comment gérez-vous la volatilité des cours ?
Les services maritimes que nous apportons aux activités offshores des majors pétrolières s’inscrivent dans une politique à long terme, qui est ainsi peu influencée par la volatilité des cours sur des périodes courtes. Néanmoins, le souci des compagnies pétrolières est aujourd’hui de reconstituer leurs réserves pour assurer leur capacité annuelle de production mise sur le marché. Elles se sont engagées dans un programme pluriannuel d’investissement qui assure à notre activité une croissance soutenue pour les années qui viennent.

Envisagez-vous de procéder à des acquisitions? Dans l’affirmative, quelles zones géographiques privilégiez-vous ?
Nous pensons que la valeur créée par la croissance organique dans des phases de croissance de marché favorable est supérieure à celle provenant d’acquisitions de parts de marché et de flottes plus anciennes, notre société bénéficiant d’une flotte extrêmement récente et moderne. Ainsi, il n’a pas été prévu de procéder à l’acquisition de nouvelles entreprises dans notre secteur dans le plan Horizon 2010.

Estimez-vous que le cours de votre titre reflète correctement les perspectives de votre entreprise ?
En tant que président directeur général, je me refuse par principe à commenter l’évolution du cours de la société. Néanmoins, l’évolution du cours de Bourbon se compare favorablement à celle de notre secteur d’activité, indice OSX, parapétrolière.

Quelle sera votre politique en matière de dividende cette année ?
Comme les années précédentes et conformément à ce qui a été annoncé pour le plan Horizon 2010, le dividende progressera de façon régulière.

Le mot de la fin pour vos actionnaires…
Bourbon met en œuvre une stratégie claire de croissance rentable dans un marché qui bénéficie aujourd’hui de forts soutiens en matière de développement. C’est notre capacité d’exécution de cette stratégie qui en fera la valeur, c’est ce à quoi les femmes et les hommes du groupe consacrent le meilleur d’eux-mêmes.

laetitia