Interview de Patrick Bertrand  : Directeur général de Cegid

Patrick Bertrand

Directeur général de Cegid

En investissant dans Cegid, un actionnaire peut estimer jouir d'une relative « sécurité » dans son placement

Publié le 18 Juillet 2013

Pourriez-vous nous faire un commentaire au sujet des résultats semestriels que vous avez publiés mercredi soir ?
Ces résultats font suite à la stratégie que nous menons depuis maintenant trois ans. Trois principaux moteurs y ont contribué. En premier lieu l’évolution du cloud computing et des solutions de gestion par métier délivrées en mode SaaS *. Nous sommes aujourd’hui le n°1 en France de l’édition de logiciels de gestion B to B en SaaS, mode d’utilisation qui correspond à une attente forte.
Par ailleurs, nous avons pu tirer avantage du développement de l’innovation dans deux pôles en particulier, la mobilité et la « business intelligence » avec la mise à disposition de nos logiciels sur tous les devices (Tablettes, Smartphones,...) et de tableaux de bord synthétiseurs d’informations pour nos clients. Enfin, nous avons pu nous appuyer sur notre exposition à l’international dans le domaine du retail. Le chiffre d’affaire généré dans l’activité de logiciel de gestion des points de vente retail s’élève en base annuelle à environ 45 millions d’euros dont près de 40% réalisé à l’international.

Les chiffres affichés sont très positifs. En avez-vous été surpris ?

Nous n’avons pas été surpris par la forte croissance de nos résultats. Nous avions eu un premier semestre 2012 atone avec donc un effet de base en 2013. Nous démarrions aussi l’année avec l’assurance d’une augmentation de 6M€ en base annuelle du chiffre d’affaires SaaS suite aux contrats signés au cours des années précédentes. Enfin nous avions amorcé en fin d’année dernière un processus de réorganisation qui s’est avéré efficace pour notre activité dans son ensemble, ce qui, couplé avec l’augmentation du taux de marge brute, a permis de réduire le point mort d’activité.
Pour autant, nous n’avions pas pleinement anticipé l’amplitude de certaines variations positives. La saisonnalité a été porteuse. Mai et juin ont été des mois particulièrement dynamiques.

Quels ont été les principaux évènements marquants de ces six premiers mois de l’année ?
Bien sûr l’accélération des ventes en mode SaaS, mais aussi la montée en puissance des ventes de nos solutions de gestion à l’international, la montée en puissance de nos trois nouvelles implantations, que sont les Emirats arabes unis, la Russie et le Brésil, et enfin le lancement de nouveau produits, en particulier des application s de tableaux de bord et de mobilité.
Nous pouvons également évoquer une formidable dynamique clients qui s’est traduite dans la Convention « retail » qui s’est tenue en mars à Venise, la Convention pour les professions comptables qui s’est déroulée au début du mois de juillet, sans oublier bien entendu l’anniversaire des 30 ans de Cegid le 18 juin. Ce dernier évènement est particulièrement important en ce qu’il montre qu’il est possible pour une start-up du numérique de devenir une ETI pérenne avec de nombreux projets d’innovation pour les années qui viennent.

Qu’escomptez-vous pour le deuxième semestre de cette année ?

Nous ne donnons habituellement pas de prévisions. Ce que l’on peut dire, c’est que l’effet de comparabilité par rapport au deuxième semestre 2012 sera moindre qu’il ne l’a été pour le premier semestre. La très bonne performance du 1er semestre nous permet d’être très confiant, sauf circonstance extérieur néfaste découlant du climat économique, dans notre capacité à terminer l’année 2013 avec une progression sensible de notre résultat opérationnel par rapport à 2012.

A quoi vous attendez-vous s’agissant de la toile de fond macroéconomique ?
A une certaine stabilité. Nous ne tablons pas sur un redémarrage significatif de l’économie européenne et française qui relève un peu de la méthode Coué. Nous n’envisageons pas non plus de dégradation du climat des affaires. Dans ce contexte, le numérique, facteur de compétiticité des entreprises, continuera à montrer sa bonne capacité de résistance et de croissance.
Sur quels nouveaux éléments comptez-vous vous appuyer ?
Nous sommes en train de finaliser le transfert de nos clients vers le cloud privé d’IBM. Cela devrait permettre l’achèvement de la mise en place de notre Centrale numérique permettant de stimuler de manière significative nos ventes de solutions de gestion par métier.
Nous sommes également en phase de lancement de Y2, nouvelle génération de notre offre progicielle intégrée (Finance, gestion et RH/paie) qui devrait nous donner un avantage compétitif non négligeable au niveau de la profondeur fonctionnelle des produits que nous commercialisons.

Quid de votre présence à l’international ?

Pour le moment, nous souhaitons capitaliser sur les investissements réalisés, notamment sur notre offre, et accélérer notre dynamique commerciale dans les principales régions du monde où nous sommes déjà implantés, soit directement, soit au travers de nos partenaires.

Est-ce à dire que vous ne prévoyez pas d’opération de croissance externe ?
Nous ne travaillons pas sur un dossier spécifique en ce moment. Aucune annonce n’est à attendre à très court terme. Cependant, nous restons très attentifs à toute éventuelle opportunité.

Quels sont les principaux risques que vous entrevoyez pour votre activité au cours des prochains mois ?
Un premier risque est relatif à la conjoncture globale. Même si le numérique demeure un facteur de compétitivité pour les entreprises, une forte dégradation de la croissance au sein de l’Hexagone ne serait pas bienvenue.
Nous surveillons également de près les évolutions dans les technologies. Tous les jours, nous pouvons voir émerger de nouvelles technologies qui permettront de faciliter les usages. . Cegid a à cœur de rester constamment en éveil pour conserver une longueur d’avance.
Enfin, nous observons très précisément ce qui se passe sur le front de la couverture et de la qualité des infrastructures telecoms pour le cloud computing. Les réseaux et les « tuyaux » sont des paramètres essentiels à prendre en compte pour accélérer le développement des usages en mode cloud et augmenter nos perspectives de vente de nos produits.

Un dernier mot pour vos actionnaires ?

Nous espérons que nous écrirons au cours des 30 années à venir une plus belle histoire encore que celle que nous avons déjà écrite ces 30 dernières années. Cegid a acquis une forte présence sur ses différents métiers par rapport à ses différents concurrents et nous souhaitons accélérer sur ce point..
En investissant dans Cegid, un actionnaire peut estimer jouir d’une relative « sécurité » dans son placement en raison de la solidité de nos fondamentaux, et profiter à l’avenir de la bonne tendance actuelle pour Cegid.
Nous versons, par ailleurs, un beau dividende de 1,05 euro par action, qui permet d’obtenir un rendement supérieur à 7% par rapport au cours actuel, ce qui est très supérieur aux taux sans risque actuels.

*SaaS : Software as a Service

Propos recueillis par Imen Hazgui