François de Lassus
Responsable chez CPorDevises
Je ne suis pas inquiet par la baisse récente du prix de l'or
Publié le 21 Juillet 2015
Quel regard portez-vous sur la phase de consolidation qui s’est ouverte sur l’or ?
L’or était depuis le début de l’année sur une tendance comprise entre 1200 et 1100 dollars l’once. La baisse conséquente de la matière première de ces derniers jours, à un plus bas niveau depuis mars 2010, est liée à plusieurs facteurs. En premier lieu l’appréciation du dollar. Egalement la perspective d’une inflation modérée dans les principales régions du monde. Par ailleurs, l’amélioration des statistiques économiques aux Etats-Unis ainsi que certaines déclarations de responsables éminents de la Réserve fédérale américaine vont dans le sens d’une prochaine hausse des taux directeurs par la Banque centrale. Le cout de détention de l’or devrait s’en trouver plus élevé sachant que cet actif ne procure pas de rendement.
Vous n’intégrez pas la Chine dans les éléments explicatifs du mouvement de consolidation ?
Il semblerait effectivement selon le Financial Times qu’une action de ventes massives d’or d’un grand fonds chinois de Shanghai ait également pesé sur le cours de la matière première.
Comment expliquez-vous cette intervention ?
Il est difficile de le dire. Ce fonds avait agi de manière similaire pour influer sur le prix du cuivre en début d’année.
D’aucuns mettent aussi en avant l’annonce faite par la Banque centrale de Chine d’un accroissement de ses réserves d’or moindre qu’attendu ?
Certaines prévisions d’analystes au sujet de la hausse de ces réserves étaient clairement excessives. Des estimations de 120% ou 130% circulaient. Or c’était sans compter que la Chine est le premier producteur d’or.
L’annonce de ces réserves a sans doute été avancée dans son timing dans un souci de transparence en raison de la volonté de Pékin d’intégrer le renminbi dans le panier des grandes devises internationales. Une réunion du FMI étant prévu en septembre, il lui fallait présenter plus rapidement son bilan.
Pensez-vous que ce nouvel élément de communication a pesé sur le cours de l’or ?
Cet élément est probablement venu renforcer le mouvement.
Il y a lieu de relativiser à ce stade le repli du cours de l’or ?
Comparativement aux autres grandes matières premières, notamment au pétrole, nous pouvons admettre que le cours de l’or a affiché une certaine résistance. Celui-ci se situe toujours autour de 1100 dollars.
Escomptez-vous une persistance de la pression baissière sur le prix de l’or ?
Je suis d’avis que la pression baissière sur le prix de l’or pourrait perdurer jusqu’au relèvement des taux directeurs par la Fed. Ceci étant, la correction est source d’opportunités. Autrement dit, la baisse du cours de l’or devrait permettre à certains investisseurs de trouver de meilleurs points d’entrer pour se placer, et ainsi permettre de limiter la baisse du cours de la matière première. D’ailleurs un certain nombre d’investisseurs français achètent de l’or napoléon en ce moment.
Diriez-vous que dans votre radar, l’intervention de la Fed compte davantage que celle de la Chine dans la variation du cours de l’or ?
L’essoufflement de la dynamique économique chinoise impacte indéniablement le marché des matières premières dans son ensemble, dont celui de l’or. Un ralentissement plus prononcé que prévu de la croissance de la Chine aura inévitablement pour retombée une mise à mal supplémentaire du cours de l’or. Je ne dirai donc pas que la Chine compte moins que la Fed dans le radar.
Cependant à court terme, ce qui pèsera le plus sur le cours de l’or c’est le comportement à venir de la Banque centrale américaine sur les taux directeurs et sa répercussion sur le dollar.
Certains analystes vont jusqu’à tabler sur un recul du cours de l’or à 1000 dollars l’once. Qu’en pensez-vous ?
Je me garderai de faire une prévision précise de prix pour les mois à venir. Il n’est pas exclu que le seuil des 1000 dollars soit testé. A présent, il y a lieu de conserver à l’esprit que dans ce cas, la correction serait moins violente en euro.
Ceci étant, un des facteurs qui pourrait alimenter un retournement à la hausse de l’or serait une vive correction sur les marchés boursiers, en particulier sur les marchés occidentaux. L’abondante liquidité injectée par les banques centrales a eu pour effet une vive appréciation des valorisations. L’or pourrait ainsi rejouer son rôle de valeur refuge dans le cas d’une vive correction sur le marché des actions américaines, européennes ou japonaises.
Vous n’êtes finalement pas inquiet par la phase de consolidation qui s’est ouverte ?
Pas à ce stade car le cours de l’or doit être apprécié sur une période longue et non une courte période. Le fait que les grandes banques centrales sont attentives à conserver leur stock d’or et que certaines, indépendamment de la Banque centrale de Chine, aient même accentuer leurs achats est symptomatique du fait que l’or conserve un caractère stabilisateur sur longue durée.
L’or était depuis le début de l’année sur une tendance comprise entre 1200 et 1100 dollars l’once. La baisse conséquente de la matière première de ces derniers jours, à un plus bas niveau depuis mars 2010, est liée à plusieurs facteurs. En premier lieu l’appréciation du dollar. Egalement la perspective d’une inflation modérée dans les principales régions du monde. Par ailleurs, l’amélioration des statistiques économiques aux Etats-Unis ainsi que certaines déclarations de responsables éminents de la Réserve fédérale américaine vont dans le sens d’une prochaine hausse des taux directeurs par la Banque centrale. Le cout de détention de l’or devrait s’en trouver plus élevé sachant que cet actif ne procure pas de rendement.
Vous n’intégrez pas la Chine dans les éléments explicatifs du mouvement de consolidation ?
Il semblerait effectivement selon le Financial Times qu’une action de ventes massives d’or d’un grand fonds chinois de Shanghai ait également pesé sur le cours de la matière première.
Comment expliquez-vous cette intervention ?
Il est difficile de le dire. Ce fonds avait agi de manière similaire pour influer sur le prix du cuivre en début d’année.
D’aucuns mettent aussi en avant l’annonce faite par la Banque centrale de Chine d’un accroissement de ses réserves d’or moindre qu’attendu ?
Certaines prévisions d’analystes au sujet de la hausse de ces réserves étaient clairement excessives. Des estimations de 120% ou 130% circulaient. Or c’était sans compter que la Chine est le premier producteur d’or.
L’annonce de ces réserves a sans doute été avancée dans son timing dans un souci de transparence en raison de la volonté de Pékin d’intégrer le renminbi dans le panier des grandes devises internationales. Une réunion du FMI étant prévu en septembre, il lui fallait présenter plus rapidement son bilan.
Pensez-vous que ce nouvel élément de communication a pesé sur le cours de l’or ?
Cet élément est probablement venu renforcer le mouvement.
Il y a lieu de relativiser à ce stade le repli du cours de l’or ?
Comparativement aux autres grandes matières premières, notamment au pétrole, nous pouvons admettre que le cours de l’or a affiché une certaine résistance. Celui-ci se situe toujours autour de 1100 dollars.
Escomptez-vous une persistance de la pression baissière sur le prix de l’or ?
Je suis d’avis que la pression baissière sur le prix de l’or pourrait perdurer jusqu’au relèvement des taux directeurs par la Fed. Ceci étant, la correction est source d’opportunités. Autrement dit, la baisse du cours de l’or devrait permettre à certains investisseurs de trouver de meilleurs points d’entrer pour se placer, et ainsi permettre de limiter la baisse du cours de la matière première. D’ailleurs un certain nombre d’investisseurs français achètent de l’or napoléon en ce moment.
Diriez-vous que dans votre radar, l’intervention de la Fed compte davantage que celle de la Chine dans la variation du cours de l’or ?
L’essoufflement de la dynamique économique chinoise impacte indéniablement le marché des matières premières dans son ensemble, dont celui de l’or. Un ralentissement plus prononcé que prévu de la croissance de la Chine aura inévitablement pour retombée une mise à mal supplémentaire du cours de l’or. Je ne dirai donc pas que la Chine compte moins que la Fed dans le radar.
Cependant à court terme, ce qui pèsera le plus sur le cours de l’or c’est le comportement à venir de la Banque centrale américaine sur les taux directeurs et sa répercussion sur le dollar.
Certains analystes vont jusqu’à tabler sur un recul du cours de l’or à 1000 dollars l’once. Qu’en pensez-vous ?
Je me garderai de faire une prévision précise de prix pour les mois à venir. Il n’est pas exclu que le seuil des 1000 dollars soit testé. A présent, il y a lieu de conserver à l’esprit que dans ce cas, la correction serait moins violente en euro.
Ceci étant, un des facteurs qui pourrait alimenter un retournement à la hausse de l’or serait une vive correction sur les marchés boursiers, en particulier sur les marchés occidentaux. L’abondante liquidité injectée par les banques centrales a eu pour effet une vive appréciation des valorisations. L’or pourrait ainsi rejouer son rôle de valeur refuge dans le cas d’une vive correction sur le marché des actions américaines, européennes ou japonaises.
Vous n’êtes finalement pas inquiet par la phase de consolidation qui s’est ouverte ?
Pas à ce stade car le cours de l’or doit être apprécié sur une période longue et non une courte période. Le fait que les grandes banques centrales sont attentives à conserver leur stock d’or et que certaines, indépendamment de la Banque centrale de Chine, aient même accentuer leurs achats est symptomatique du fait que l’or conserve un caractère stabilisateur sur longue durée.
Propos recueillis par Imen Hazgui