Interview de Sébastien  Lalevée : Directeur général de Montpensier Arbevel

Sébastien Lalevée

Directeur général de Montpensier Arbevel

Au sein de nos fonds large caps, nous sommes investis sur des valeurs comme Vinci et Michelin

Publié le 31 Mars 2025

Quel regard portez-vous sur l'évolution des marchés financiers depuis le début de l'année ?
Les marchés ont au 1er trimestre été à rebours d’un consensus trop unanime pour être robuste.

Les marchés ont au 1er trimestre été à rebours d’un consensus trop unanime pour être robuste

La surperformance de l’Europe s’expliquant par une trajectoire croisée des consensus économiques entre les Etats-Unis et le Vieux continent. Au plan macroéconomique, l’incertitude générée par la politique économique de D Trump a amené la Réserve fédérale américaine (Fed) à revoir en baisse significativement la croissance. A contrario en Europe, le réarmement et le vote par l’Allemagne d’un plan massif de 500 Mds€ consacré aux infrastructures et à la défense sur 5 ans dynamise la croissance.

Après 2 années extraordinaires, les 7 magnifiques qui ont expliqué l’essentielle de la hausse récente ont logiquement marqué le pas, atteintes par l’apesanteur et une moindre capacité à surprendre à nouveau positivement au-delà d’un consensus déjà optimiste.

le momentum de surprises positives s’est déplacé de la Silicon Valley aux sièges des banques européennes

Les marchés financiers réagissant avant tout aux données relatives, le momentum de surprises positives s’est déplacé de la Silicon Valley aux sièges des banques européennes, le secteur bancaire européen étant un des vainqueurs du début d’année dont la valorisation reste d’ailleurs encore attractive

Quelles perspectives envisagez-vous pour les mois à venir ?
Les valorisations globales ne sont pas particulièrement attractives compte tenu des incertitudes géopolitiques mais aussi économiques liées aux décisions unilatérales de la Maison Blanche. Mais le potentiel modeste des grands indices boursiers est en trompe l’œil et certains secteurs offrent des perspectives notables de revalorisation.

Le segment des small et midcaps nous semble particulièrement attractif à nouveau.

Le stock picking nous semble à nouveau une bonne stratégie après des années difficiles. Le segment des small et midcaps nous semble particulièrement attractif à nouveau.


Notre service idées d'investissement met à l'honneur ce mois-ci 5 valeurs françaises : Vinci, Thalès, Dassault Aviation, Bouygues et Michelin. Quels commentaires cela vous inspire-t-il ? Êtes-vous investi sur ces valeurs ? Dans quels fonds en particulier ? Pourquoi ?
Globalement, les valeurs que vous évoquez devraient être des bénéficiaires des annonces récentes en Allemagne (plan de relance de 500 Mds€ sur les infrastructures qui devraient profiter à des sociétés comme Vinci ou Bouygues), et plus généralement en Europe (« Rearm Europe » - qui vise à consolider les capacités de défense paneuropéennes à horizon 2030 grâce à de nouveaux moyens financiers – va apporter une visibilité accrue à des acteurs comme Thalès ou Dassault Aviation).

Au sein de nos fonds large caps, nous sommes investis sur des valeurs comme Vinci et Michelin.
• Michelin s’est imposé comme le leader mondial des pneumaticiens mais au-delà de la fabrication de pneus pour différents marchés finaux (véhicules de tourisme, camions, activités de spécialité telles que l’aéronautique, les mines ou l’agriculture), Michelin cherche à se diversifier vers des activités « autour du pneu » et « au-delà du pneu » (matériaux composites). Avec le plan stratégique du groupe « Michelin in Motion », ce segment devrait représenter plus de 20% du chiffre d’affaires en 2030.

Michelin cherche à se diversifier vers des activités « autour du pneu » et « au-delà du pneu »

Le groupe est un acteur unique au sein du secteur automobile, grâce à son exposition au marché du remplacement (plus de deux tiers des ventes) qui permet de lisser les cycles de la première monte. En outre, son positionnement premium (plus de 60% des ventes sur des pneus de plus de 18 pouces) différencie Michelin des acteurs à bas coûts asiatiques.
Enfin, nous sommes convaincus que la transition vers le véhicule électrique représente une bonne opportunité pour le groupe, car le poids élevé d’une voiture électrique et son couple accélération/freinage puissant nécessitent des pneus premium, domaine d’excellence de Michelin.
Si la hausse des prix pour répercuter l’inflation des matières premières a été le principal moteur de croissance des résultats au cours des dernières années, la croissance des volumes et l'amélioration du mix devraient prendre le relais, accompagnées d'un programme de rachat d’actions de 1 Md€ entre 2024 et 2026

Source : Michelin, Capital Market day – mai 2024


• Vinci : Parmi les leaders mondiaux des concessions, de l’énergie et de la construction, Vinci fait preuve de résilience et de continuité dans sa stratégie. La diversité des sources de profits du groupe est d’ailleurs un atout considérable :
o Vinci Autoroutes représente environ 37% des profits opérationnels et encore davantage de sa génération de cash-flow. Cette division, dont les prix sont indexés à l’inflation, est un actif unique qui cumule forte profitabilité, résilience et visibilité
o Par des acquisitions successives avant la pandémie, Vinci Aéroports constituait un axe de diversification déterminant pour le géant français. Après deux années impactées, les consommateurs voyagent de nouveau et le trafic aérien a retrouvé son niveau pré-pandémie

Vinci fait preuve de résilience et de continuité dans sa stratégie

o Vinci Contracting, qui contribue à hauteur de 35% aux profits opérationnels du groupe, apporte du dynamisme à l’entité : forts de l’acquisition de Cobra IS réalisée en 2022, les dirigeants de Vinci voient un important relais de croissance et de diversification. Cobra devrait bénéficier d’un bon positionnement pour saisir les opportunités offertes par la mégatendance mondiale de la transition énergétique.

Source : Vinci, Rapport annuel 2024

Selon vous quels principaux risques sont à surveiller sur ces dossiers ?
• Michelin reste dépendant d’une augmentation des volumes et donc d’une reprise économique. De plus, l’évolution des prix des matières premières et des devises peuvent avoir un impact sur les valeurs de ce secteur
• Vinci est dépendant de l’évolution du trafic autoroutier et aéroportuaire, évolution très corrélée à celle du PIB. De plus, une évolution de la régulation ou des taxes sur les concessions autoroutières françaises peuvent avoir un impact sur le secteur.

AVERTISSEMENT 

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Imen Hazgui