Interview de Eric Lesage : directeur des études de l’Ensai

Eric Lesage

directeur des études de l’Ensai

Nos élèves allient rigueur scientifique et compétences pratiques

Publié le 21 Juin 2006

Quelle part l’Ensai accorde-t-elle à l’enseignement de la finance ?
La gestion des risques et la finance constituent une des six voies de spécialisation de la 3ème année de l’Ensai. Cette filière (appelée Ingénierie financière et gestion des risques) vise le secteur bancaire. Les élèves y suivent des cours de processus stochastiques appliqués à la finance, de méthodes numériques en finance, de modélisation financière en C++, de méthodes statistiques en finance, d’économétrie de la finance, de modélisation des risques (risques de marché, de crédit et opérationnels), de scoring et de théorie des valeurs extrêmes.

Quelle place la statistique et le traitement de l’information occupent-t-ils dans les métiers de la finance ?
Dans le cadre de la réglementation « prudentielle » Bâle 2, les organismes financiers sont contraints de mesurer, avec précision, l’exposition aux risques auxquels ils sont confrontés dans leurs différentes activités. Pour ce faire, ils doivent recourir à trois domaines de compétence. D’abord, le domaine de la finance quantitative (stratégie de couverture, pricing) qui fait appel à des compétences en programmation et en probabilités. Ensuite, la gestion des risques (gestion de la volatilité) qui repose, quant à elle, sur des techniques statistiques telles que les théories des valeurs extrêmes et des copules. Enfin, la gestion des risques de crédit qui fait appel aux techniques de data-mining et de scoring.

Quelles sont les qualités d’un étudiant de l’Ensai par rapports à celles des diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs ?
Les élèves de l’Ensai allient la rigueur scientifique à des compétences pratiques orientées vers la résolution de problèmes concrets. Quel que soit le domaine d’application, ils peuvent calibrer un modèle en s’appuyant sur un jeu de données. Grâce à leurs fortes compétences en informatique (C++, SAS, gestion de bases de données), ils peuvent aussi bien être à la conception, la réalisation ou la maintenance d’un projet. Par ailleurs, ils ont de solides connaissances en économie et en gestion, ce qui est un atout supplémentaire pour ceux qui s’orientent vers la finance.

Les diplômes délivrés par l’école jouissent-ils d’une bonne réputation à l’étranger ?
La reconnaissance de notre jeune école à l’étranger est croissante et se construit sur les compétences reconnues des diplômés, qui sont de plus en plus nombreux à trouver un emploi outre-Manche. Par ailleurs, 30% des stages de fin d’année se déroulent hors Hexagone, un chiffre qui est en constante progression. Enfin, chaque année, plusieurs élèves de l’Ensai effectuent une partie de leur cursus dans une université étrangère, comme la London School of Economics, l’université Columbia ou l’université de Montréal.

Que signifie pour l’école la possibilité de délivrer des diplômes d’ingénieurs ?
Le titre d’école d’ingénieur constitue une certification qui atteste officiellement du niveau d’excellence de l’Ensai, qui est la seule formation en statistique habilitée à délivrer le titre d’ingénieur. Cette reconnaissance de la qualité de la formation est importante tant en France qu’à l’international. Dans l’Hexagone, le titre d’ingénieur est incontestablement un atout pour les diplômés. A l’étranger, c’est le fait que le titre d’ingénieur confère le grade universitaire de Master (Master of Science) qui est important. En rejoignant le groupe des écoles d’ingénieurs, l’Ensai améliore à la fois les conditions d’embauche de ses diplômés et l’attrait de l’école pour les élèves des classes préparatoires. Ce qui constitue un cercle vertueux.

lucile