Les actions sans direction claire en attendant l'inflation
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en ordre dispersé mardi à l'ouverture, tandis que les Bourses européennes reculent légèrement à mi-parcours, la séance étant indécise sur fond d'interrogations sur les perspectives d'inflation en Europe et aux Etats-Unis.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,14% pour le Dow Jones, mais une hausse de 0,08% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,23% pour le Nasdaq à l'issue d'un week-end prolongé pour cause de "Memorial Day".
À Paris, vers 10h40 GMT, le CAC 40 perd 0,55% à 8.087,61 points, pénalisé par la contre-performance des nouvelles technologies, notamment celle de Capgemini (-1,21%) et de Dassault Systèmes (-1,16%). À Francfort, le Dax cède 0,01%, l'indice limitant ses pertes grâce à un indicateur montrant que les prix de gros en Allemagne ont reculé de 1,8% en avril sur un an. À Londres, le FTSE se replie de 0,29% après trois jours de fermeture.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 reflue de 0,20%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,18% et le Stoxx 600 de 0,19%.
Les échanges sont sans grande conviction alors que les investisseurs attendent la publication vendredi des données mensuelles sur l'inflation des deux côtés de l'Atlantique, des statistiques qui pourraient influer sur la trajectoire future des taux directeurs. Le consensus Reuters prévoit une légère accélération des prix à la consommation en mai à 2,5% sur un an en zone euro et un indice des prix PCE aux Etats-Unis stable à 2,7% sur un an en avril.
Les anticipations d'inflation des consommateurs en zone euro, elles, ont reculé en avril, à 2,9%, leur niveau le plus bas depuis septembre 2021, contre 3,0% en mars, selon une enquête de la Banque centrale européenne (BCE).
Lundi, plusieurs responsables de la BCE, dont Philip Lane et François Villeroy de Galhau, ont évoqué des réductions de taux directeurs en zone euro, tout en appelant à la prudence.
"Il est très probable que la BCE réduise ses taux d'intérêt en juin. La Fed n'est pas encore prête", écrit dans une note Rainer Singer, analyste chez Erste Group.
Le président de la Réserve fédérale de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré mardi que la banque centrale américaine doit attendre d'observer des progrès significatifs en matière d'inflation avant de réduire ses taux, tandis qu'Isabel Schnabel de la BCE a souligné que les achats d'actifs ont pu limiter la transmission de la politique monétaire.
D'autres banquiers centraux, comme Klaas Knot de la BCE et Lisa Cook de la Fed, doivent s'exprimer dans la journée.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Apple prend 1,7% en avant-Bourse. Selon les calculs de Reuters basés sur des données industrielles, le groupe à la pomme a vu ses ventes d'iPhone en Chine bondir de 52% en avril sur un an.
Nvidia avance mardi de 3,1% en avant-Bourse après un gain de 2,5% vendredi et de 9,3% jeudi à la suite de la publication de ses résultats et perspectives.
VALEURS EN EUROPE
Atos avance de 1,25% alors que Bruno Le Maire, le ministre français des Finances, a insisté mardi sur le fait que la filiale nucléaire du groupe resterait sous le contrôle de l'Etat.
Aramis Group grimpe de 10,49%, le spécialiste de la vente en ligne de voitures d'occasion ayant relevé ses prévisions financières pour l'ensemble de l'année après avoir fait état d'une croissance organique de son chiffre d'affaires de 16,7% au premier semestre.
Des titres comme Planisware (+3,66%), Ocado (+8,90%) et Symrise (+1,56%) profitent d'un changement de recommandation.
TAUX Le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, repart à la hausse, prenant plus de deux points de base, à 2,569%, après en avoir cédé près de quatre la veille.
Celui des bons du Trésor américain à dix ans recule d'environ un point, à 4,465%, alors que le marché obligataire aux Etats-Unis était fermé lundi.
CHANGES
Le dollar abandonne -0,13% face à un panier de devises de référence et s'achemine vers une perte de 1,7% sur l'ensemble du mois, la première en rythme mensuel depuis le début de l'année.
L'euro, en hausse de 0,17%, se traite à 1,0877 dollar, profitant du décalage attendu dans la politique monétaire entre la BCE et la Fed.
"Un contexte dans lequel la Réserve fédérale peut commencer à réduire ses taux cette année, même en décembre, est cohérent avec une nouvelle faiblesse du dollar", souligne Athanasios Vamvakidis, responsable changes chez BofA.
Selon le baromètre Fedwatch, la probabilité d'une baisse des taux de la Fed est pleinement intégrée pour le mois de décembre, tandis qu'une réduction en novembre est estimée seulement à 80% et en septembre à 60%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers montent, la perspective d'un statu quo sur la production de brut lors de la réunion du 2 juin de l'Opep+ et les anticipations d'une forte demande de carburant aux Etats-Unis pendant la période estivale contrebalançant les inquiétudes liées aux taux d'intérêt de la Fed.
Le Brent gagne 0,25% à 83,31 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,63% à 78,99 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
2024-05-28T111704Z_1_LYNXMPEK4R0CW_RTROPTP_1_FRANCE-ECONOMY.JPG urn:newsml:onlinereport.com:20240528:nRTROPT20240528111704LYNXMPEK4R0CW Ancien bâtiment de la Bourse de Paris OLFRBUS Reuters France Online Report Business News 20240528T111704+0000 20240528T111704+0000