La chute de la banque s'explique par sa mauvaise gestion, le régulateur critiqué, selon le Parlement suisse 

Publié le 20 Décembre 2024

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La chute de la banque s'explique par sa mauvaise gestion, le régulateur critiqué, selon le Parlement suisse 

La chute de la banque s'explique par sa mauvaise gestion, le régulateur critiqué, selon le Parlement suisse 

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BERN (Reuters) - La chute de Crédit Suisse s'explique par une mauvaise gestion de la banque pendant des années, a estimé vendredi une commission d'enquête du Parlement suisse, qui a aussi critiqué l'autorité fédérale suisse de surveillance des marchés financiers (FINMA) tout en reconnaissant que les autorités ont évité une crise financière mondiale. 

En juin 2023, le Parlement suisse a pris l'initiative inhabituelle de créer une commission d'enquête parlementaire (CEP) en marge du rachat de la banque helvète par son homologue UBS, à la suite de son effondrement. La CEP a publié vendredi un rapport de 569 pages très attendu ainsi que neuf rapports d'expertise. 

"Le conseil d’administration et la direction de Credit Suisse de ces dernières années sont responsables de la perte de confiance dans la banque et des difficultés que celle-ci a rencontrées, et qui se sont accrues jusqu’à mettre en péril l’existence même de l’entreprise en mars 2023", a conclu l'enquête, selon un communiqué accompagnant le rapport. 

Si la CEP ne voit aucun comportement fautif causal de la part des autorités dans la crise de Credit Suisse, estimant même qu'elles ont évité une crise financière internationale, elle a critiqué le manque de transparence au cours des mois de réunions de crise entre les fonctionnaires du ministère des Finances ainsi que la FINMA.

La CEP a notamment critiqué la FINMA pour avoir accordé à Credit Suisse de vastes allègements de fonds propres sous la forme d’un filtre réglementaire et pour "l’inefficacité partielle de l’activité de surveillance de cette dernière". 

Le Conseil fédéral est aussi égratigné pour s’être montré "trop hésitant" notamment dans le développement de la réglementation 'too big to fail'.

NON-RÉUNIONS

En outre, des responsables discutaient depuis des mois de l'effondrement potentiel de Credit Suisse, mais nombre de leurs discussions étaient ad hoc et manquaient de transparence.

L'enquête a notamment soulevé des questions sur la manière dont l'ancien ministre des Finances, Ueli Maurer, a partagé des informations sur la banque avec son successeur, Karin Keller-Sutter, qui a pris ses fonctions en 2023.

Cherchant à rassurer les marchés, Ueli Maurer a publiquement soutenu le Credit Suisse en décembre 2022, déclarant à la télévision suisse : "Il suffit de les laisser tranquilles pendant un an ou deux". 

Mais alors qu'il se préparait à passer le relais à Karin Keller-Sutter, il ne l'a pas suffisamment mise en garde, lui disant aux alentours de Noël que la banque était dans une situation stable, selon le rapport.

"La CEP arrive à la conclusion que la transmission du dossier du Credit Suisse ne s'est pas déroulée de manière idéale. Il n'y a pas eu de transfert de dossier."

(rédigé par Dave Graham et Ariane Luthi ; version française Bertrand De Meyer,)

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