Indécision en vue en Europe, résultats et indicateurs au premier plan
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues sans direction claire mercredi à l'ouverture avec une nouvelle séance riche en indicateurs macroéconomiques et en publications d'entreprises, notamment dans les secteurs du luxe, de la banque et de l'automobile.
D'après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien devrait perdre 0,07% à l'ouverture. Le Dax à Francfort pourrait avancer de 0,11%, tandis que le FTSE 100 à Londres devrait abandonner 0,04%. L'indice EuroStoxx 50 est attendu en repli de 0,04%. Le Stoxx 600 est vu en hausse de 0,20%.
La publication des résultats d'entreprises bat son plein avec dans l'agenda du jour à Paris TotalEnergies, Stellantis, Air France-KLM, Airbus, Crédit Agricole, Société générale, Rémy Cointreau ou encore ArcelorMittal. Dans le reste de l'Europe on attend Mercedes, Volkswagen, Barclays ou encore Santander.
Outre les comptes financiers des sociétés, la séance sera marquée par les indicateurs mensuels d'inflation en France et en Allemagne en attendant celui de l'ensemble de la zone euro vendredi. Aux Etats-Unis, l'indice mensuel PCE d'inflation est également prévu dans l'après-midi, tout comme les dépenses de consommation et le produit intérieur brut (PIB) du premier trimestre. Les ventes au détail allemandes et les chiffres du PIB en zone euro fourniront des éléments sur l'évolution de la conjoncture alors que l'incertitude demeure sur fond de tensions commerciales depuis l'imposition par l'administration américaine de nouveaux droits de douane.
Donald Trump a certes allégé mardi une partie des droits de douane sur l'automobile, mais ce soulagement est contrebalancé par une détérioration des perspectives économiques et des signaux d'avertissement de la part des entreprises.
"Les entreprises commencent à faire des déclarations sur la faible visibilité, la réticence ou l'incapacité à signer des contrats à long terme, à faire des projets à long terme - c'est une pente très glissante", note Fabiana Fedeli, directrice des investissements chez M&G.
"La probabilité croissante de stagnation économique aux Etats-Unis est entièrement due aux forces exogènes d'une politique économique erratique et restrictive avec des droits de douane arbitraires, des perturbations des dépenses publiques, des changements d'incitations et une position fiscale insoutenable", explique pour sa part David Kohl, chef économiste chez Julius Baer.
C'est dans ce contexte que l'on appris mardi que l'indice de confiance des consommateurs américains, mesuré par le Conference Board, avait chuté à son plus bas niveau depuis près de cinq ans en avril.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en hausse mardi, s'inscrivant dans le vert après des mouvements en dents de scie, alors que les investisseurs ont pris en compte une série de résultats trimestriels et de données économiques.
L'indice Dow Jones a gagné 0,75%, ou 300,03 points, à 40.527,62 points.
Le S&P-500, plus large, a pris 32,08 points, soit 0,58%, à 5.560,83 points.
Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 95,19 points (0,55%) à 17.461,32 points.
Toutefois, les principaux indices de Wall Street se trouvent toujours en territoire négatif sur l'ensemble du début d'année.
EN ASIE
A la Bourse de Tokyo, fermée mardi pour un jour férié, l'indice Nikkei avance timidement mercredi de 0,14% à 35.892,48 points, alors que les investisseurs attendent de nouveaux développements sur les négociations quant aux droits de douane.
Le négociateur commercial en chef du Japon, Ryosei Akazawa, a déclaré qu'il souhaitait réaliser des progrès constants dans les négociations sur les surtaxes avec les Etats-Unis. Il se rendra à Washington dans le courant de la journée pour rencontrer ses homologues pour une deuxième série de discussions.
En attendant, l'indice Nikkei se dirige vers sa cinquième séance consécutive de hausse, la plus longue série de gains depuis août dernier, et devrait afficher sa première hausse mensuelle depuis décembre. Le Topix, plus large, prend 0,44% à 2.662,28 points.
L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) progresse de 0,4%.
En Chine, le SSE Composite de Shanghai fléchit de 0,08% et le CSI 300 grignote 0,07% dans des échanges agités, les investisseurs s'abstenant de prendre des risques dans l'attente de davantage de clarté sur les projets de droits de douanes américains et leur impact sur l'économie chinoise.
La Chine, de son côté, a dressé une liste de produits américains qui pourraient être exemptés de droits de douane, ont rapporté à Reuters deux sources au fait du dossier.
Côté indicateur économique, l'activité manufacturière en Chine a ralenti en avril, alors que les nouvelles commandes à l'exportation ont chuté et que l'emploi a décliné, montre l'enquête Caixin/S&P Global publiée mercredi.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE:
CHANGES/TAUX
Le dollar grappille 0,08% face à un panier de devises de référence mais se dirige vers sa plus faible performance mensuelle depuis novembre 2022, la politique de Donald Trump étant jugée erratique.
L'euro recule de 0,07%, à 1,1377 dollar. La monnaie unique européenne devrait cependant enregistrer une progression de 5,26% en avril, sa meilleure performance mensuelle depuis novembre 2022.
La livre sterling s'échange à 1,3390 dollar (-0,12%).
Le yen est stable, autour de 142,32 pour un dollar, avant la décision jeudi de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), qui devrait opter pour le statu quo. Le yen a progressé de plus de 5% face au dollar sur le mois d'avril, sa meilleure performance mensuelle depuis juillet dernier.
TAUX
Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est stable, à 4,1677% et a touché en séance 4,1580%, son plus bas niveau depuis le début du mois d'avril.
Les marchés évaluent désormais à 97 points de base le total des réductions de taux de la Fed d'ici décembre, contre environ 80 points de base en début de semaine dernière.
PÉTROLE
Le marché pétrolier est en repli mercredi et devrait enregistrer sa plus forte baisse mensuelle en plus de trois ans, la guerre commerciale ayant érodé les perspectives de la demande de brut.
Le Brent reflue de 1,06% à 63,57 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 1,27% à 59,64 dollars.
Les deux principales références du pétrole ont perdu à ce stade respectivement 15% et 16% sur l'ensemble du mois, soit la plus forte baisse en pourcentage depuis novembre 2021.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)